|
|
|
| Lost and Insecure, you found me - Leandre | |
| Auteur | Message |
---|
|
♣ Messages : 135 ♣ Date d'inscription : 03/11/2011 ♣ Crédits : XXX ♣ Activité : Professeur d'Anglais ♣ Bonus : En Salle d'Anglais
| Sujet: Lost and Insecure, you found me - Leandre Mer 7 Déc 2011 - 17:50 | |
| En dépassant les vieilles grilles du manoir Joyce, Meredith trébucha. Par réflexe, elle se raccrocha au métal avant de regarder sa main, posée dessus. Du sang. Sursautant, elle lâcha le barreau et tenta deux pas, vacillant, avant de fermer les yeux. Non. Erreur. Un flash ensanglanté, malsain venait de traverser l'écran de ses paupières, qu'elle releva bien vite. Les dents serrées, ses lèvres tremblaient. Elle n'avait aucune idée de l'heure qu'il pouvait être. Quand elle entrait dans cet endroit, toute notion de réalité disparaissait. Elle perdait tout contrôle, tout sens de ce qu'était le monde, les relations humaines, perdue dans un cocon infernal. Elle n'essayait même plus d'en déchirer les parois, brisée dès qu'elle franchissait les grilles. Grilles qui se refermèrent derrière elle dans un claquement sourd qui la fit de nouveau sursauter, et la fit avancer, par réflexe, comme si on pouvait la poursuivre. Mais Sade avait pris son dû cette nuit-là, il était certain qu'il ne lui courrait pas après. Tremblante, elle fit un pas, puis un autre. Il pleuvait. Elle ne le sentit pas immédiatement. Anesthésiée, le regard vide, elle le posa sur ses mains. Tout ce sang … Par réflexe, elle les essuya sur son pantalon, une fois. Puis, voyant que ça ne partait pas, elle frotta, plus, et encore plus, de façon frénétique, avant de finalement fondre en larmes, sur le trottoir. Avancer, pour ne pas qu'il puisse l'observer, même si c'était peu probable. Elle courut quasiment jusqu'à l'intersection suivante, et s'arrêta dans la rue adjacente. Ses mains se crispèrent sur son manteau qu'elle remit en place, enfouissant son cou meurtri sous ses longs cheveux blonds. Elle devait avoir de multiples meurtrissures et brûlures un peu partout, mais la pire était celle qu'elle ressentait. Un sanglot la secoua, ainsi qu'une nausée affreuse. Cheveux en bataille, vêtements dans un état encore pire (elle avait entendu son chemisier craquer à un certain point), elle n'avait rien de la douce mais dynamique professeur d'anglais qu'elle était quelques heures plutôt. Une poupée désarticulée, salie. Elle se sentait sale. Elle se sentait humiliée. Elle se sentait mal. Comme à chaque fois … Elle resta un moment là, sous la pluie, avant que des pas ne résonnent dans la rue adjacente. Tressaillant, elle ne prit pas le temps de réfléchir. Elle se mit en marche.
La pensée de rentrer, s'enterrer dans son lit et attendre que ça passe lui traversa l'esprit, mais elle savait pertinemment que ça ne servirait à rien. Elle n'oubliait pas, elle n'oubliait rien, et elle ne serait jamais capable de s'en remettre, comme ça. Et elle ne voulait pas que Néo la voit ainsi. Parce que c'était dégradant, déjà. Et elle avait peur d'une réaction violente. Contre elle ? Peut-être. De ne pas lui demander de l'aide, de s'être laissée faire, de … Ou contre un meuble, contre n'importe quoi en fait. Elle ne voulait pas de violence, elle ne pourrait pas l'encaisser. Ou de l'indifférence. Juste passer à côté, parce qu'ils n'étaient que colocataires, et pas par choix, après tout. Qu'il détourne le regard ou fasse semblant de ne pas voir … Elle ne le supporterait pas. Elle avait besoin … d'un endroit chaud, où se lover, où pleurer tout son saoul en attendant que ça passe. Et ce n'était certainement pas dans une rue humide de la Nouvelle Salem, où on risquait de croiser toutes sortes de prédateurs plus ou moins dangereux. Elle savait où. Et même si elle ne s'y ruait pas immédiatement à chaque fois, essayant de voir s'il y avait une autre solution, souhaitant tout sauf s'imposer, elle en venait toujours à la même conclusion. Et ses pieds prirent le relais, connaissant le chemin. L'ironie du sort ? Son bourreau et son « infirmier » habitaient à quelques rues, quelques maisons l'un de l'autre. C'était … pratique, en un sens. À cette pensée, elle fondit en larmes de nouveau, et elle eut beaucoup de mal à garder les yeux ouverts. Son corps, son esprit étaient en lambeaux. Elle ne savait même pas si elle arriverait jusqu'à lui. Et pourtant … était-ce son instinct de survie, qui se réveillait, bien trop tard ? Elle le haïssait, quelque part. Pourquoi ne se manifestait-il jamais plus tôt ? Était-il envoûté par son tortionnaire au point de se taire, lâche, pendant qu'il abusait d'elle, lui faisait subir tous les sévices passant par son esprit pervers et dérangé ? Pourquoi ne se défendait-elle jamais ? Peut-être ce même instinct lui disait-il que c'était inutile, qu'elle avait de toutes les manières perdu par avance. Ce devait être également la raison de son manque de réflexion, à chaque fois qu'il la « convoquait ». Elle y allait, sans délai, sans préparation, sans dérobade, elle n'y fonçait pas, tout de même, mais elle n'essayait pas de se dérober. Par peur, qu'il ne dévoile à tous qui elle était, son imposture. Serait-ce si terrible au final ? Il faudrait qu'elle parte, qu'elle change de ville encore une fois. Elle était bien, ici. Enfin. Douce ironie. À part ça, dirons-nous. Ce qu'il y avait dans la balance … elle l'endurait. Peut-être aussi qu'il ne la laisserait jamais partir. Il la ferait disparaître ou bien l'enfermerait avec les autres … A cette pensée, un gémissement sourd lui échappa. Mais ses yeux tombèrent sur un panneau, indiquant le nom de la rue. Elle y était.
Devant la maison, qui semblait endormie, elle hésita. Mais il lui avait dit « à n'importe quelle heure ». Et elle n'avait nulle part où aller … Elle saurait se faire pardonner. S'arrêtant, elle se força à sécher ses larmes. Elle tremblait. Ses mains étaient tachées de sang. Rattrapant son foulard, elle le noua autour de son cou de manière à cacher les marques de strangulation. Il ne posait jamais de questions. Mais … quand même. Remettre de l'ordre dans ses vêtements ou dans ses cheveux semblait impossible, elle ne se battit donc ni avec l'un, ni avec l'autre. Se mordre la lèvre pour ne pas pleurer, encore. Avancer jusqu'à la porte. Frémir en entendant la sonnerie de la porte d'entrée résonner dans la maison endormie. Prier pour qu'il se lève. Mais il se levait toujours. Et Prune ne lui en voulait jamais de l'avoir réveillée, elle aussi. Voir la lumière, entendre les pas, la porte s'ouvrir. Tenter de sourire. Échouer. Sentir les larmes se remettre à couler, sans pouvoir les contrôler. Et, d'une voix se brisant sur la fin …
Bonsoir ...
Et fondre en larmes. De nouveau. |
| | | |
♣ Messages : 62 ♣ Date d'inscription : 02/12/2011 ♣ Crédits : June ♣ Activité : Professeur de français
| Sujet: Re: Lost and Insecure, you found me - Leandre Jeu 8 Déc 2011 - 18:29 | |
|
La nuit, le moment de la journée que je préfère. Tout est calme, loin du stress, des élèves, des cours, de la magie, des problèmes, des émotions... J'aime particulièrement les nuits de pluies, sans orage. Le bruit m'apaise, me berce. Et j'en ai vraiment besoin ce soir, cette journée fut affreuse. Je soupire, accoudé à la rambarde de ma terrasse, torse nu. La pluie rend la nuit si douce, que s'en est terriblement agréable. J'inspire une grande bouffée d'air humide puis rentre dans ma chambre, laissant entrouvert la baie vitrée.
J'ôte mon bas de survêtement pour ne me retrouver qu'en boxer, puis me glisse sous mes draps. La fraicheur de ceux ci me donnent des frissons. Dans un très long soupire, je me détends enfin, mes muscles ne demandant que ça. J'ai attendu toute la journée ce moment, j'en pleurerais tellement ça me fait du bien. Enfin cette journée de merde qui s'achève.
Je passe un long moment à regarder la pluie tomber, ce même après avoir éteint la lumière. Et je m'endors, enfin. Je ne pense pas avoir rêvé, du moins je n'en ai gardé aucun souvenir lorsque j'ai entendu quelqu'un taper à la porte d'entrée. Le bruit est léger, étouffé par l'étage qui sépare ma chambre du hall, mais je l'entend, je la ressens. J'ouvre difficilement les yeux, et ose regarder l'heure. Trois heure et vingt. Je ne dis rien, j'enfile à nouveau mon pantalon et descend sans trop faire de bruit, pour ne pas réveiller Prune.
Je n'ai pas encore ouvert la porte que je ressens déjà sa douleur qui me poignarde le coeur. Je serre les dents, allume la lumière puis ouvre la porte, offrant refuge à Meredith, une fois de plus. Oh non je ne lui en veux pas, je n'ai de cesse de lui répéter qu'elle peut venir à n'importe quelle heure pour n'importe quelle raison... et cette dernière, je la connais, du moins en partie. Je ne veux pas en savoir plus, et Mer' ne veut rien me dire de toute façon. Et puis, si elle venait à me dire, un jour, qui était ce détraqué, je pense que j'irais lui arracher les couilles, puis le coeur.
Meredith; « Bonsoir... »
Je ressens autant que je les vois, ses larmes, ce sang, cette horreur, cette peur, cette destruction. Je ne dis rien, il n'y a rien à dire. Je la prend dans mes bras, pressant contre mon torse nu cette femme brisée, mouillant mon corps. Je la garde ainsi contre moi pendant plus d'une minute, la berçant à peine, la main sur sa nuque. J'ai tellement envie de l'aider, mais on ne peut tendre la main à quelqu'un qui ne veut la prendre.
Je l'aide à entrer dans la chaleur de ma maison, de son refuge. Elle connait le chemin, mais je la soutiens dans les escaliers, me mordant la langue pour ne pas hurler qu'elle me dise enfin qui est cette pourriture. Mais ça serait se battre contre du vent. Je la monte dans ma chambre, et la laisse quelques secondes seule pour aller lui faire couler un bain brulant au senteur de vanille. Puis retourne la chercher. J'ai du mal à ouvrir la bouche, encore trop secoué par ses émotions qui me tiraillent, autant les siennes, que les miennes.
Leandre; « Je. tu... plonge toi dedans ma princesse, ça te fera le plus grand bien, je vais te chercher des habits propres. »
Des habits propres, j'en avais. De Meredith d'ailleurs. Pour toutes les fois ou elle était venu dormir dans ses bras. Ceux qui n'étaient pas trop abimé par les assauts de ce timbré, je les avais lavé et délicatement parfumé, pour ceux qui étaient en lambeaux, je les avais jeté, tout simplement. Alors j'ai fini par lui acheter quelques t shirt, pyjama et des sous vêtements. Quoi de plus normal? C'est mon amie après tout, ma sœur de cœur. Si je ne le fais pas, qui d'autre le peut?
Je choisi au hasard un top en coton gris,un pantalon de même matière ainsi qu'une culotte moche et confortable. Mer n'avait pas besoin de se sentir féminine avec moi, juste bien, au chaud et en sécurité. Donc au diable les petites lingeries fines et autres nuisettes.
Leandre; « Tu veux boire quelque chose de chaud? Manger un morceau? »
Même si elle était gênée la plupart du temps, j'ai toujours tendance à aller lui préparer un petit truc, qu'elle le veuille ou non. Ça ne me fait pas peur de me mettre à cuisiner au beau milieu de la nuit. Pour quelqu'un d'autre, peut être, mais pas pour elle. Pas pour une femme meurtrie.
|
| | | |
♣ Messages : 135 ♣ Date d'inscription : 03/11/2011 ♣ Crédits : XXX ♣ Activité : Professeur d'Anglais ♣ Bonus : En Salle d'Anglais
| Sujet: Re: Lost and Insecure, you found me - Leandre Lun 12 Déc 2011 - 21:35 | |
| Le voir seulement lui fit du bien. Même si ce n'était qu'une fugace sensation, comme passer une compresse imbibée d'une huile chaude sur ses blessures. Pas de désinfectant, cela brûlait affreusement même si c'était nécessaire. Non, lui, il l'apaisait d'un simple regard. Elle n'attendait qu'une chose, c'était qu'il avance, et qu'elle puisse se blottir contre lui, comme enveloppée d'un cocon protecteur, enfin à l'abri, enfin en sécurité, enfin aimée et reconnue comme un être humain. Et il ne fut pas long à combler l'espace entre eux. Elle n'opposa aucune résistance, bien au contraire, s'échouant dans ses bras, passant un bras dans son dos, cramponnant sa main droite à son épaule où elle posa sa joue alors qu'elle glissait son visage dans son cou. Les larmes ruisselaient, mais elles n'avaient plus l'impact qu'elles avaient eu, elles ne semblaient plus d'acide, lui brûlant l'épiderme. Elles étaient salées, douloureuses certes, mais nettoyaient toute cette souffrance, toute cette douleur. Fermant les paupières, elle respira son odeur, sentant son coeur calmer sa folle cavalcade au fur et à mesure que les effluves de lui lui parvenaient. Il était … son remède. Elle aurait pu rester comme ça pour toujours, surtout quand il ferma la porte, l'entraînant en sécurité chez lui. Sa bulle protectrice. Le monde où tout allait bien. Mais elle aurait voulu qu'il ne la lâche jamais. Dès qu'il desserra son étreinte, elle sentit les larmes affluer de nouveau, et déborder, alors qu'elle manquait d'air. Elle se laissa guider à l'étage, et lorsqu'il la laissa, elle esquissa un mouvement pour le retenir. C'était stupide, c'était puéril, mais elle avait l'impression que tout s'écroulait à chaque fois qu'il s'éloignait d'elle, et qu'elle recommençait à se noyer. Croisant les bras, tirant ses manches pour cacher ses mains, nerveusement, elle attendit qu'il revienne. Elle posa immédiatement la main sur son bras, comme pour s'assurer qu'il était bien là, qu'il était bien réel et qu'il ne la laisserait pas. Muette, de nouveau, c'étaient ses yeux qui le suppliaient. Elle se laissa conduire jusque dans la salle de bain. L'eau lui faisait envie, le parfum qui 'sen dégageait, peut-être. Même si elle n'avait aucune envie de se déshabiller ...
Je. tu... plonge toi dedans ma princesse, ça te fera le plus grand bien, je vais te chercher des habits propres. Incapable de parler, elle se contenta d'acquiescer, alors qu'il partait en repoussant doucement la porte. Ses yeux, brûlants, fixés sur la baignoire, elle s'approcha de la surface de l'eau. Plongea un doigt dedans. La caresse de l'eau la fit sursauter, avant qu'elle ne plonge sa main dedans, fermant les yeux. C'était agréable … En la ressortant, elle la vit, propre. Il lui fallait ce bain. Se laver, de tout ça, de lui, de sa présence qui l'empoisonnait. Sans plus réfléchir, elle laissa tomber son manteau à terre, et commença à dégrafer son chemisier, ou plutôt ce qu'il en restait, et le laissa tomber au sol. Pas par terre, le manteau. Ni sa blouse. Elle se baissa, les ramassa, les déposa sur le lavabo. Leandre était quelqu'un d'ordonné, elle ne voulait pas lui causer de problèmes. Ses yeux croisèrent malencontreusement son reflet alors qu'elle se débarrassait de son pantalon. Un hoquet s'échappa de ses lèvres. Celle du bas était fendue. Les marques sur son cou, maintenant visibles car son foulard avait glissé, étaient rouge vif. Partout, sur son ventre, ses bras, des marques semblables, des coupures, en endroits, qui saignaient, pour certaines. Des brûlures. Mais surtout, derrière elle, dans l'ombre, elle voyait son image, fantomatique, posant ses mains partout sur elle, laissant une empreinte invisible pour tout autre qu'elle, mais qu'elle sentait, elle, en mains endroits. Un nouveau hoquet lui échappa, alors que la porte s'entrebâillait de nouveau, la faisant sursauter. Tu veux boire quelque chose de chaud? Manger un morceau?
Elle ne se retourna pas tout de suite vers lui, ayant capté son regard dans le miroir. Elle n'avait pas le temps de se cacher. Non pas pudeur, il n'y avait pas vraiment de ça entre eux, il l'avait déjà vue en petite tenue, et pas seulement pour des photographies, et là … ce n'était pas pareil; son regard sur son corps ne lui faisait pas peur. Mais elle ne voulait pas qu'il voit ce qu'Il lui avait fait. Parce qu'il allait s'énerver. Pas contre elle, évidemment, mais elle ne voulait pas qu'il finisse par briser ce silence pour lequel elle lui était infiniment reconnaissante pour finalement lui demander qui lui faisait ça. Elle n'était pas idiote, elle se doutait bien que c'était une question qui devait souvent lui brûler les lèvres, mais il ne l'avait jamais posée. Mais elle finit par se retourner, le suppliant du regard, essayant de composer une phrase qui ait un sens sans la hacher. La vague de nausée qui montait lui soufflait la réponse. Comme d'habitude, elle n'avait pas faim. Pas maintenant. Mais elle savait que cela ne l'empêcherait pas de faire quelque chose. Et qu'elle le mangerait ou le boirait après. Pour lui faire plaisir, simplement, parfois, et d'autres parce qu'après, elle avait faim. Merci … mais j'ai pas .. Elle offrait un tableau pitoyable, le jean au niveau des genoux. Une vision d'horreur, plutôt. Essuyant les larmes qui coulaient, abondantes, sur ses lèvres, pour essayer de parler, elle tenta un sourire, encore une fois, qu'elle échoua, lamentablement: Plus tard ? Peut-être … ? |
| | | |
♣ Messages : 62 ♣ Date d'inscription : 02/12/2011 ♣ Crédits : June ♣ Activité : Professeur de français
| Sujet: Re: Lost and Insecure, you found me - Leandre Ven 23 Déc 2011 - 20:26 | |
|
Je n'attend pas sa réponse pour entrer, évitant soigneusement de poser mes yeux sur son corps dénudé et meurtri. Je pose la pile d'habits à côté du lavabo et récupère ceux, en lambeaux, que Meredith venait d'ôter. Bons à jeter, de toute évidence.
Meredith; « Merci … mais j'ai pas .. Plus tard ? Peut-être … ? »
Je sursaute, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me réponde, la plupart du temps, sa langue met plus de temps à se délier. Je lui offre un sourire timide. J'irais lui sortir un petit en-cas tout à l'heure, mais la, elle avait besoin de se réchauffer le corps et le cœur, avec ce bain. Mais ce fut une erreur, de me retourner, de laisser mes prunelles parcourir le corps décharné de ma princesse. Cela ne pouvait pas être un homme qui pouvait faire cela. Un monstre, une sous-merde, rien de plus.
Ce corps si beau, si parfait, ne pouvait subir de telles tortures. Aucune femme ne devrait avoir ne serait-ce que le moindre bleu, ni les moindres larmes. Je le hais, ce mec que je n'ai jamais vu. Je me hais, mec pas capable de protéger mon amie. S'il arrivait la même chose à Pandore, ne ferais-je rien aussi. Que dis-je, je ne fais rien, je n'ai jamais trouvé la pourriture qui avait osé toucher ma sœur. Et l'histoire se répète avec Meredith. Les femmes autour de moi étaient-elles destinées à souffrir sans que je ne puisse faire quoi que ce soit que de leur offrir mon amour, à manger et un bain parfumé?
Je sens des larmes de rage déborder, je ne peux supporter ce spectacle plus encore. Je me détourne de ce sinistre tableau, de ma douce amie réduit à neant. Elle ne doit pas voir ma colère, elle n'avait que trop subit de violence ce soir. Je me dois d'être fort, d'être son support sur lequel elle pouvait s'appuyer à chaque fois qu'il était nécessaire, sans jamais ployer, sans jamais hurler, sans jamais pleurer. J'essaye, tant bien que mal, de reprendre mon assurance, ma douceur, que ma rage ne transparaisse pas dans ma voix, jamais.
Je me tourne à nouveau devant cette poupée maculée de son propre sang, taché par des rougeurs, par des bleus. Sourire, qui se veut plein de réconfort. Je m'agenouille pour l'aider à enlever son pantalon, avec lequel elle semble en difficulté. Me relève et lui prend la main pour la mener dans la baignoire. Il fallait que Meredith se débarrasse de ce sang, qu'elle purifie son corps souillé par cet immonde bâtard. Pendant qu'elle se glisse dans l'eau parfumée, je la tiens fermement, encore faible, je voudrais éviter qu'elle ne se meurtrisse en glissant.
Leandre; « Là... réchauffe toi ma belle. »
J'ajoute un peu de bain moussant pour rendre ce moment le plus agréable possible pour elle, puis ferme le robinet. Je reste agenouillé à côté de la baignoire pendant quelques minutes, essayant de calmer mon propre flot d’émotions, et béni la pierre ornant ma bague, qui bloque tout sentiment adverse. Je n'aurais pu lutter contre l'envie de poser cette éternelle question si j'avais du subir les ressentis de la belle Meredith. J'aurais craqué, j'aurais brisé ce silence dont elle avait tant besoin.
Ce fut à l'instant même ou j'allais me décider à la laisser un peu seul pour aller dans la cuisine, que la porte s"ouvra quelque peu et qu'une grosse boule de poils vint se coller à moi. Je suis très reconnaissant que mon adorable petite chienne vint se joindre à nous, il ne me plait guère de laisser Mer' toute seule et je sais parfaitement que cela lui déplait autant qu'à moi.
Leandre; « Je vais te chercher de quoi te redonner des forces, Lullaby restera avec toi, je reviens. »
Je me lève et embrasse le front de la jeune femme et caresse mon chiot au passage. D'un simple regard, elle sait qu'elle doit rester assise, attendre mon retour. Je me hâte de descendre au rez de chaussé pour rejoindre la cuisine. Étrangement, le frigo débordait de nourriture. Et quand y'a trop de choix, y'a TROP de choix ! Mais je m'arrête sur un petit tupperware renfermant des sushis. Je les met dans une assiette, remplit une coupelle de sauce soja et un verre, de jus de litchis. Le plateau repas de Meredith étant-vite- terminé, je m'empresse de remonter les escaliers. Je tapote à la porte de la salle de bain et entre.
Leandre; « C'est Pandore qui les a fait. Elle n'est pas une très grande cuisinière - c'est même la seule chose de comestible qu'elle sache faire - mais ils sont très bons. »
Je pose le plateau sur le grand rebord de la baignoire, pour qu'elle puisse manger si elle le veut. Pour l'encourager, je m'assois en tailleur à même le carrelage, prend un sushi avec les doigts, le trempe dans la sauce et l'englouti avec un grand sourire complice, sous le regard gourmand de Lullaby.
|
| | | |
♣ Messages : 135 ♣ Date d'inscription : 03/11/2011 ♣ Crédits : XXX ♣ Activité : Professeur d'Anglais ♣ Bonus : En Salle d'Anglais
| Sujet: Re: Lost and Insecure, you found me - Leandre Mer 28 Déc 2011 - 15:33 | |
| Sous le regard de Leandre, elle se sentait … faible. Pas au sens où il allait profiter d'elle lui aussi, non, c'est juste qu'il lui renvoyait son image, celle d'une fille torturée, flagellée, une poupée désarticulée. Elle se sentait nulle. Elle ne voulait pas lire la tristesse, la colère parfois qui emplissait son ami. Même s'il faisait des efforts monumentaux pour dissimuler ses sentiments, certaines bribes lui échappaient. Et Meredith se sentait mal de lui renvoyer tout ça en pleine figure. Elle savait, pour Pandore, et elle se doutait de la frustration qui habitait son ami, de voir la situation se renouveler sous ses yeux, sans rien pouvoir faire parce qu'elle se taisait, parce qu'elle le suppliait de ne pas s'en mêler, silencieusement certes, mais le faisant quand même … Elle aurait aimé avoir la force de résister, ou du moins de ne pas venir pour lui infliger ça, mais elle en était incapable. Une véritable marionnette brisée, qui pendant au bout de ses fils, sans la moindre force ou volonté. Elle le laissa se détourner, se doutant qu'il allait se laisser déborder, ses propres larmes l'empêchant cependant de voir les dégâts que provoquaient son état sur Leandre. Elle ouvrit la bouche pour s'excuser, mais aucun son ne parvint à en sortir. Elle attendit donc, pleurant en silence, qu'il se reprenne, lui parle, dise quelque chose. Il revint finalement vers elle avec un sourire dans lequel elle voulut se noyer et se pencha pour l'aider à se débarrasser de son jean. Alors que ce geste aurait provoqué un mouvement de recul venant de n'importe quel autre homme, elle s'appuya au contraire en douceur sur ses épaules pour essayer de défaire ses membres de l'emprise du tissu. Elle finit par se débarrasser de la totalité de ses vêtements, et attrapa la main de Leandre pour se glisser dans le bain. Elle manqua de vaciller sur la surface lisse de la baignoire, mais il la tenait, et elle put se reposer sur lui. Le contact de l'eau la fit frissonner, mais ça respirait … la pureté. L'inverse de la puanteur, de l'odeur de mort, de crasse qui l'avait enveloppée. De sang. Se concentrer sur l'odeur, elle releva les yeux vers son ami dont la voix douce venait de lui parvenir: Là... réchauffe toi ma belle.
Il resta un moment à ses côtés. La main de Meredith était restée sur le bord, pour effleurer ses doigts. Ne pas perdre le contact avec la réalité était important, il lui fallait se concentrer sur ici et maintenant, sur l'odeur de vanille qui l'enveloppait, sur cette eau, cette mousse qui caressait doucement son corps, comme pour la réconforter, pour faire partir toute trace des agissement de « l'autre ». En le sentant bouger, elle le regarda, d'un air affolé sans doute. Elle ne voulait pas qu'il la laisse seule. Mais ses yeux tombèrent sur sa chienne, qui vint renifler ses doigts avant de les lécher, doucement, alors que Leandre s'adressait à elle: Je vais te chercher de quoi te redonner des forces, Lullaby restera avec toi, je reviens. Elle hocha doucement la tête, incapable de dire quoi que ce soit et frissonna à son baiser sur son front. Une fois qu'il fut parti, elle ferma les paupières, quelques secondes. Mais quelques secondes de trop. Elle les rouvrit précipitamment alors que des images étaient revenues, avec des couleurs sales, ternes, qui lui firent remonter les larmes aux yeux. Lullaby dut le sentir car elle jappa doucement, et lécha de nouveau ses doigts. La demoiselle se pencha par-dessus le bord de la baignoire pour la caresser. Elle faillit oublier qu'elle était dans l'eau pour la prendre avec elle, et s'en souvint à temps. Cette bourde « stupide » la fit sourire à travers ses larmes, et ce fut à ce moment que Leandre reparut, les bras chargé d'un plateau.
C'est Pandore qui les a fait. Elle n'est pas une très grande cuisinière - c'est même la seule chose de comestible qu'elle sache faire - mais ils sont très bons. Elle sourit et se recula pour lui laisser poser le plateau, tentant de sécher ses larmes d'un revers de la main. Elle le regarda s'installer, et tenta de faire comme lui, ses longs doigts tremblants se refermant sur l'un des sushis. Elle sut qu'elle n'aurait pas la force de le tremper et de l'amener à sa bouche sans en mettre partout, et y alla donc précautionneusement pour manger. Juste pour lui faire plaisir, elle devait bien l'avouer, le poisson passant difficilement le long de sa gorge. Mais c'était les algues, ou alors sa gorge bien trop nouée. Elle le regarda, se demandant si elle allait parvenir à articuler le moindre son. Et, finalement, elle se lança: D... désolée. Elle était arrivée à articuler le mot sans pleurer. Elle secoua la tête, essayant de s'expliquer: Je sais que c'est … pas facile et ... Trop tard, elle fondit en larmes de nouveau. Elle fit son possible pour se reprendre, pour arrêter, mais cela dura un petit bout de temps. La faute de ses yeux fermés qu'elle n'arrivait pas à ouvrir. Elle leva un doigt tremblant à l'intention de Leandre, pour lui signifier qu'elle allait se calmer, qu'elle allait y arriver, arriver à exprimer ce qu'elle voulait lui dire à chaque fois, mais qu'elle ne disait jamais. Parce qu'elle n'y arrivait pas, ou peut-être tout simplement parce qu'elle n'essayait pas assez fort. Cette fois, elle ne voulait pas qu'il laisse passer en la prenant dans ses bras pour qu'elle se sente mieux, elle voulait le faire, d'elle-même, pour lui, pour une fois, que ce ne soit pas tout toujours dans le même sens, qu'elle donne, elle aussi. Cela prit bien une minute, voire un peu plus. Deux. Le temps qu'elle sèche sa dernière larme. Qu'elle serre les dents, et qu'elle plonge son regard dans le sien. Sa gorge était sèche, et il fallait qu'elle choisisse chaque mot avec soin, qu'elle formule le tout dans son esprit pour que cela coule, sans interruption, cette fois: Tu m'accueilles, à chaque fois, comme si c'était normal. Et ... Elle dut déglutir une fois ou deux pour parvenir à ne surtout pas fondre en larmes ne nouveau. Sa voix tremblait, mais elle essayait de garder le fil: ... avec ce qui est arrivé à Pandore … et moi … j'imagine même pas … ce que tu dois ressentir ... Trop tard, ses yeux avaient débordé de nouveau. Elle plaqua une main sur sa bouche, pour ne pas sangloter trop fort. Elle secoua la tête et parvint à articuler, d'une voix étouffée par les larmes et par sa main: J'suis … tellement … d...désolée ... Et on était loin du compte ... |
| | | |
| Sujet: Re: Lost and Insecure, you found me - Leandre | |
| |
| | | | Lost and Insecure, you found me - Leandre | |
|
Sujets similaires | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|
|