Une belle journée, le soleil avait repris ses droits sur la pluie et ne restait plus qu’un joyeux paysage d’après pluie, un régal pour les yeux. Dans une cour, à l’arrière d’une carrosserie, Néo, 20 ans, était occupé à récupérer des pièces détachées sur toutes les vieilles carcasses qui encombraient cette cour. Il n’avait jamais eut l’intelligence de son frère ou de sa sœur et à vrai dire ça ne l’intéressait même pas. S’il avait été jusqu’à avoir son bac, c’était simplement pour faire plaisir à son père, pour pouvoir dire qu’il avait au moins réussi ça. Cependant ce qui lui plaisait vraiment, c’était ça, les voitures, les démonter, les monter, les conduire… Il ne prenait jamais autant son pied qu’en conduisant une belle bagnole qu’il avait lui-même remontée. C’était son dada et il comptait bien en fait son métier dans le futur, même si pour l’instant il n’était qu’apprenti dans cette carrosserie. Et si tu lâchais cette caisse, qu’on aille manger un bout… Il ne sursauta pas en entendant cette voix, il la connaissait, c’était celle de son meilleur ami, Nyk. D’ailleurs, il ne releva la tête que lorsqu’un dernier coup de tournevis fit son affaire à une vieille batterie, un sourire sur le visage. Tu as déjà terminé Nyk ? Je croyais que tu ne finissais qu’à 17h ! Le dos contre la porte menant dans la cour et les bras croisés, le jeune homme avait cette décontraction à toute épreuve qui faisait tant envie à Néo. Il aimait ce gars, il ne ressemblait pas à tous ceux qu’il avait pu rencontrer dans son lycée dans le passé et leur rencontre avait été la meilleure chose dans la vie du jeune grec. Il est 18h30 mon vieux. Tu devrais regarder ta montre plus souvent. Le brun leva les bras en signe de reddition, montrant au passage qu’il n’avait aucune montre à son poignet. Il rit doucement avant de s’essuyer les mains sur son bleu de travail pour avancer vers Nyk. Tu me laisses 10 minutes ? Je prends une douche rapide et j’arrive. Mine de rien, son boulot d’assistant lui rapportait un petit pécule non négligeable, qu’il utilisait pour les petites dépenses du genre d’un diner. D’acc mais tarde pas trop, on retrouve certains de mes amis Néo passa la tête à travers la porte par laquelle il venait de passer, un grand sourire aux lèvres. Ah ? Y’aura la jolie blonde de la dernière fois ? Il ne remarqua pas le sourire noir que ne manqua pas d’afficher son ami, sa tête ayant repris sa place normale. L’eau commença à couler si bien qu’il n’entendit pas si Nyk avait répondu et il s’en moquait un peu en fait, il n’aura qu’à s’en rendre compte par lui-même après tout. De son côté, son ami serrait et desserrait les poings, jaloux comme pas deux de cette fameuse blonde qui s’attirait les regards de son Néo, celui dont il était amoureux. Il ne fit pourtant aucun commentaire lorsque finalement le brun sortit de la douche, se contentant d’aborder un petit sourire amer qu’il ne remarqua même pas, tant émoustillé par ce futur diner qui promettait d’être vraiment cool…



Face à son miroir, le jeune homme était fier comme un pape. Il avait emprunté l’un des costumes de son père et avait même acheté une superbe cravate pour aller avec. Une chance incroyable que cette fille soit venue faire réparer sa voiture dans le garage dans lequel il travaillait. En vacance en grèce, elle avait eut un problème de voiture assez important et avait été bloqué dans le village de Néo pendant quelques jours où… ils avaient pu faire connaissance. Maintenant, deux ans après, il était prêt… Prêt à la demander en mariage, prêt à vivre sa vie comme dans un conte de fée, enfin... 24 ans après sa naissance… Assis dans un coin de la pièce, Nyk, son meilleur ami, le fixait d’un œil noir. Cette relation, il ne l’avait jamais vu d’un très bon œil, d’autant plus maintenant qu’il semblait prêt à se marier. T’es sûr de toi mon ami ? Cette fille, cette américaine… Elle n’est pas faite pour toi ! Néo sourit dans son miroir à l’adresse de son ami, avant de se concentrer de nouveau sur son nœud de cravate. Il n’avait pas l’habitude de porter des costumes, une cravate encore moins. Dans sa vie, il ne portait que jeans et t shirt, rarement des sweats et encore plus rarement des choses comme ça. Poussant un soupir, il se tourna vers Nyk : Tu veux pas m’aider au lieu de raconter des conneries ? Il n’eut qu’un soupir comme réponse avant de se lever et se mettre face à lui. Nyk était sans hésitation bien plus doué que lui avec les nœuds de cravate. Cependant alors qu’il s’appliquait sur le nœud, ses mains se firent un brin baladeuses, s’égarant sur son col pour faire mine de le remettre, puis vers sa ceinture pour y rentrer la chemise. Néo se laissa faire, jusqu’au moment où sa main trop entreprenante essaya de suivre la chemise. Arrête ça ! Tu fais quoi là ? Le brun ne répondit pas, se contentant de reculer un peu, les joues rosies par ce qu’il venait d’oser faire. Il le regarda pendant quelques secondes avant de baisser les yeux et de reprendre, à voix basse, presque en marmonnant : « A ton avis… T’as jamais rien compris pas vrai ? » Néo recula d’un pas en comprenant ce dont il était question. Voilà pourquoi Nyk ne lui avait présenté aucun mec, voilà pourquoi il le voyait sans cesse avec ses bouquins plutôt qu’avec des gens. Il recula encore d’un pas, avant de relever le visage vers lui. C’est pour ça que tu as détesté chacune des filles que je t’ai présenté. Pourquoi tu ne m’as jamais rien dit ? Tu sais que j’ai jamais eut de problème ave ça pourtant, on aurait pu en parler, on aurait pu… Je sais pas… Non tu ne sais pas Néo. Tu ne sais pas ce que c’est d’être amoureux de son meilleur ami sans pouvoir rien y faire. J’ai essayé pendant ces six dernières années de m‘intéresser à quelqu’un d’autre, mais tu es mon phare Néo. Un brin gêné par la tournure de la conversation, ce dernier commença à se dandiner d’un pied sur l’autre, signe chez lui de nervosité. Il ne voulait pas faire de mal à son ami mais… il ne pouvait pas satisfaire à sa demande. Déjà avant ça n’aurait pas pu se faire, il aimait les femmes et uniquement les femmes. Mais maintenant qu’il était en plus amoureux… Je suis désolé Nyk. Tu sais que j’aime les femmes et que… je ne t’aimerais jamais comme ça ! Et puis Cynthia… Elle est tellement belle, tellement parfaite, je l’aime Nyk ! Amer, son ami fit volte face et s’en alla en claquant la porte. De son côté le jeune grec était partagé. Il l’avait fait souffrir ce qu’il n’avait pas du tout voulu et maintenant il allait lui en vouloir. Cependant il ne changerait pas ses plans, il aurait bien le temps de réparer les pots cassés plus tard…



Attention, propos pouvant choquer les plus jeunes! (Sun arrête de lire!)
Mains raccrochées à la bordure d’une fenêtre, tellement serrées que leurs jointures étaient blanches. L’homme regardait au dehors sans rien voir pourtant. Elle était partie, était retournée chez elle aux Etats Unis, l’avait laissé tout seul, le jour même de leur mariage. Ils étaient pourtant heureux, elle semblait radieuse ces derniers jours et pourtant… Soudain furieux contre elle, contre lui-même de lui avoir fait confiance et plus encore contre son cœur. Elle l’avait floué, partie avec les cadeaux de mariage reçus dans la semaine elle… Il lâcha soudainement la fenêtre et frappa… La fenêtre d’abord, qui se fracassa sous sa force, puis le mur à côté d’elle, encore et encore, tandis que des gémissements de douleur lui échappaient tant il tapait fort. Voulait-il se détruire ? Peut être bien, tout ce qu’il savait c’était qu’il devait frapper, encore, encore et toujours. Néo arrête tes conneries… Son meilleur ami était entré dans la pièce, une bouteille à la main et il se précipita vers lui, attrapant au vol son poing qui allait s’écraser une énième fois sur le mur défoncé. Le jeune homme se retourna vers lui et le frappa à son tour. Il ne voyait que la colère et la douleur, son ami n’était même pas là selon lui. Il ne reprit ses esprits que lorsqu’il répliqua… Il vit trente six chandelles avant de finalement déposer son regard sur son ami dont la joue prenait une teinte rouge/bleue… Il leva la main vers cette dernière, se retenant au dernier moment d’y déposer les doigts. Je suis désolé… Je ne sais pas ce qu’il m’a pris ! Nyk déposa une main sur son épaule pour le faire s’assoir sur le lit juste derrière lui et se dirigea vers le bar avec sa bouteille pour lui servir un verre et à lui aussi. Lorsqu’il l’eut en main, Néo le vida d’un trait, bien décidé à oublier. Ce qu’il ignorait, c’était ce que contenait ce verre en réalité… Un sourire s’était dessiné sur le visage de son meilleur ami alors qu’il sentait son esprit d’alléger, il ne sentait plus rien, plus aucune douleur, plus aucune peine, juste un profond désir qui montait de ses doigts de pied jusqu’à ses oreilles. Il frissonna légèrement, incapable de comprendre ce qui lui arrivait. Que… Tu… Il avait un mal fou à faire ses phrases complètement, il n’arrivait même pas à comprendre son esprit actuellement. Tout ce qu’il voulait, c’était baiser et il ne comprenait pas. Il y avait quoi… dans le verre. Il avait du mal à se concentrer, sa vision se fit floue et lorsque Nyk s’approcha de lui, il n’eut même pas le réflexe de le repousser. Ce ne fût que lorsqu’il sentit ses doigts sur son torse qu’il comprit qu’il n’avait plus sa chemise. Tu fais quoi là ? Lâche moi Nyk… Il posa ses mains sur ses épaules pour le repousser et le jeune homme recula suffisamment pour qu’il puisse voir son sourire victorieux. Allons Néo, tu en meures d’envie… Ses mains vinrent à l’assaut de sa ceinture et le cliquetis d’ouverture le fit se redresser complètement, se levant face à lui. Mal lui en pris car son pantalon libre lui tomba aux chevilles, amenant un nouveau sourire sur les lèvres de son ami. Pas avec… Il ne termina pas sa phrase car la bouche de Nyk s’était refermée autour de son intimité, bien décidée à lui faire perdre la tête. Sans même réussir à se retenir, il posa sa main sur sa tête, un soupir lui échappant. Il était tellement en manque, il avait tellement besoin de sexe qu’il se fichait bien à qui pouvait appartenir ces lèvres, cette langue et ces mains. Il avait chaud, tellement chaud, il se sentait bien, les soucis oubliés, les problèmes oubliés, la personne qui s’occupait de lui, oubliée…

Lorsqu’il se releva vers lui, les yeux pleins de désir, il eut un sursaut de conscience et posa de nouveau ses mains sur ses épaules pour l’éloigner de lui un maximum. Il refusait de se laisser entraîner dans une relation avec Nyk, fusse t’elle uniquement sexuelle. Et puis il n’était pas en état, juste… drogué, oui ça ne pouvait être que ça qui expliquerait son état. Tu m’as drogué Nyk. Tu sais que je ne veux pas… Toi peut être pas, mais ta queue elle… elle veut de moi. Il ferma les yeux face à ses propos alors qu’il se sentit repoussé sur le lit. Il opposa une légère résistance mais il n’arrivait pas, il ne parvenait pas à le repousser réellement. Ce qui devait advenir arriva alors et il fut poussé dans son intimité profonde, il gémissait de douleur, il pleurait de consternation, se sentait trahi, sali, mais ne parvenait pas à le repousser pourtant. Il était là, en lui, à faire comme lui pouvait faire avec une femme, mais il ne pouvait rien faire de plus que subir. Ce fût lorsqu’il eut fini qu’il murmura… Je ne veux plus te revoir… jamais… Menteur… Oui il mentait… Il mentait parce qu’il faisait parti de sa vie et qu’il ne pourrait rien faire pour changer ça !

Tu sers à rien… Recroquevillé sur le sol, le petit Néo, 6 ans, essayait tant bien que mal de ne pas pleurer, mais plus le temps passait et plus il souffrait des coups reçus par son grand frère. Il ne comprenait pas pourquoi il s’en prenait à lui comme ça, il ne comprenait pas pourquoi il était aussi méchant avec lui alors qu’il ne lui avait jamais rien fait en retour. Il souffrait et pourtant il savait bien qu’au fond de lui, son grand frère l’aimait, c’était obligé après tout, c’était son frère et on ne peut qu’aimer sa famille n’est ce pas ? Plus loin, leur sœur était en train de les observer, les lèvres pincées et les larmes aux yeux. Le jeune garçon tenta un sourire vers sa sœur, il savait qu’elle ne pouvait pas choisir un côté, elle ne pouvait pas aider Néo et dénigrer son frère jumeau, sa moitié, alors elle ne bougeait pas, attendant patiemment que Lys ait terminé de passer ses nerfs sur son frère. Bientôt ce fût d’ailleurs le cas et il s’éloigna, sans un regard pour Néo et avec un grand sourire pour Selena… C’était toujours comme ça que ça se passait. Il lui tombait dessus, comme ça, sans aucune raison apparente, lui tapait dessus jusqu’à qu’il en ait assez puis terminait par s’en aller, les laissant seuls tous les deux. Enfin, sa sœur se leva et vint jusqu’à lui, sa petite trousse à pharmacie à la main. Le jeune garçon s’assit, les bras autour de ses genoux, comme le jeune garçon qu’il était encore. Avec une douceur qui contrastait fortement avec la violence que son frère avait eut juste avant, elle entreprit de soigner ses blessures ouvertes et de passer de la crème sur ses bleus naissant. Est-ce qu’il me déteste Sel’ ? Pourquoi est ce qu’il fait ça ? Il aime les livres, pas taper les autres… Une larme lui échappa, mais il l’essuya bien vite que sa grande sœur ne la voit pas. Il était encore jeune mais il savait qu’un homme ne devait pas pleurer et plus il grandissait vite, plus il pourrait se débarrasser de son grand frère. Il ne te déteste pas Néo. Je ne sais pas pourquoi il fait ça. Elle mentait, elle connaissait sa haine pour leur petit frère. Depuis sa naissance, Lys avait eut un problème avec lui, sans qu’il puisse même comprendre ce que c’était. Une haine s’était instillée chez lui, jusqu’à le rendre complètement fou dès qu’il s’agissait de Néo. Sa grande sœur poussa un soupir audible avant de le prendre par la main pour l’emmener dans le garage, là, elle savait qu’il retrouverait le sourire…



T’as vu sa tête quand cette salope s’est barrée ? Ne me dis pas que tu as quelque chose à voir avec ça… Alors je ne te le dis pas. D’ailleurs, j’en aurais jamais eut l’idée sans Nyk. Cet abruti ne sait même pas choisir ses amis. ‘Fin moi ça m’arrange, plus il souffre, mieux je me porte. Pourquoi tu le déteste comme ça Ly’, c’est ton frère pourtant. Je n’ai pas de frère… Tu es ma seule famille Sel’



Le capot de la voiture dans laquelle il était en train de travailler s’écrasa violemment sur sa tête, lui arrachant un cri et l’étourdissant quelques dixièmes de secondes. Il ne comprenait pas comment ça avait pu arriver, il était pourtant bien accroché. Lorsqu’une main le saisit et le balança au sol, il comprit. Ce n’était pas simplement le hasard qui avait décroché ce capot, mais les mains de son frère. Il releva la tête, crachant du sang sur le sol au passage. Qu’est ce que tu veux ? L’autre ne répondit pas, laissant son poing partir, envoyant Néo au sol une nouvelle fois. Décidément, il avait le don et la manière de le surprendre en toute circonstance alors qu’il devrait pourtant avoir l’habitude. T’es vraiment un pauvre loser Néo. Regarde toi, travaillant dans un garage pourri, célibataire, avec un meilleur ami qui profite de toi. T’es qu’un abruti. Même ta nana n’a pas pu te supporter. C’est dur hein ? De se faire planter à l’autel… Le susnommé sentit une sourde colère monter en lui. Il se demandait toujours pourquoi son frère le détestait autant, il se demandait pourquoi il ne répliquait jamais, pourquoi il restait aussi stoïque. Et il se souvint des raisons qui le forçaient à ne rien faire, Selena. Son regard s’égara par réflexe, recherchant la présence rassurante de sa sœur. Elle est pas là avorton…Y’aura personne pour t’aider cette fois, t’es tout seul, tout seul pour toute ta vie, parce que je te laisserais jamais être heureux. Fusse ces mots ? L’absence de sa sœur ? La colère accumulée depuis des années ? Nul ne saurait le dire, mais une chose était sûre, une digue s’était enlevé dans le cœur de Néo et dans son esprit. Il se releva brusquement de nouveau, une clé anglaise à la main. Il irait probablement en prison pour ce qu’il allait faire, mais ce n’était que la suite logique de sa vie, vu le passé qu’il se trimballait depuis le départ de sa femme. En tout cas il se leva, et frappa. Une fois d’abord… Son frère s’écrasa au sol, surpris de la réponse mais surtout sonné par la violence du coup qu’il s’était pris. Lui qui avait toujours pris son frère pour un gamin chétif rencontrait maintenant un homme qu’il ne connaissait pas. Le bras de Néo s’abattit une seconde fois, puis encore une fois, et encore, et encore… Il ne s’arrêta que lorsque les bruits de succion et la bouillie de visage qu’il avait sous les yeux devinrent beaucoup trop dérangeants. Il laissa la clef tomber au sol avant de se précipiter au sol et de s’emparer de la main de son frère. Néo se sentit brusquement mal et il se détourna pour vomir un coup. La première chose qu’il fit ensuite, ce fût d’aller nettoyer la clef, puis de téléphoner à Nyk. Il devait s’en sortir et peu importe la façon…

La vie de Néo avait pris un autre tournant depuis son arrivée aux Etats Unis. Première chose, la barrière de la langue. Jamais très doué à l’école en anglais, il avait un niveau déplorable et avait bien du mal à se faire comprendre depuis son arrivée deux semaines plus tôt. Il avait eut du mal à se trouver un hôtel puis plus tard, encore plus de mal à trouver un appartement, mais maintenant c’était fait. Bien des déboires, bien des faux espoirs, mais il avait désormais son appartement à la nouvelle Salem et avait même trouvé un local à transformer en local. Certes, ses liquidités avaient bien fondues et il se retrouvait maintenant avec très peu pour vivre, mais il n’allait pas se laisser perturber par si peu. Il n’avait pas besoin d’argent pour se sentir enfin bien dans sa peau, sans ennemis, sans contraintes, sans peur, sans besoin de se cacher. Il était un homme nouveau ici aux Etats Unis et comptait bien être heureux, même loin des siens. Peu après avoir pris possession de son nouveau lieu de vie, il était parti faire quelques courses afin de survivre un peu de temps même si les prix étaient tels qu’il n’aurait pas grand-chose… Malgré son peu de connaissances en anglais, il arriva à acheter ce dont il avait besoin pour la semaine à venir et retourna à son appartement. Quelle ne fût pas sa surprise lorsqu'il y entra, il fût assez choqué de voir des vêtements traîner un peu partout dans la pièce. Il n'avait pourtant rien déballé de son sac de voyage léger et même s'il l'avait fait, il ne portait assurément pas ce genre de sous vêtements. il attrapa entre deux doigts un soutien gorge, tout en se demandant tout de même ce qui s'était passé là. Il n'était pourtant parti que quelques minutes, juste le temps de quelques courses rapides.

C'est lorsque la porte de la salle de bain s'ouvrit qu'il se rendit finalement compte qu'il tenait toujours le sous vêtement, et qu'il n'était pas seul dans cet appart. Que faites-vous là ? Vous ... J'ai arrêté. Dégagez. Ne m'approchez pas ! En voyant reculer la magnifique femme qui était semble t'il sorti de la douche, Néo lâcha précipitamment le vêtement et se redressa soudainement, peu conscient d'ainsi encore plus effrayer la demoiselle! Il secoua la tête en l'entendant parler, n'ayant compris que la moitié des mots prononcés, dégagez, pas, approcher... Il eut du mal à faire une phrase dans sa tête mais lorsque ça fût fait, il secoua la tête et mis ses mains devant lui en un geste qu'il espérait apaisant. Conscient de ne pas pouvoir parler dans la même langue qu'elle, il entreprit de faire des gestes pour lui faire comprendre qu'il habitait ici. Mais parlez bordel ! Je ne comprends rien Voyant qu'elle paniquait plus encore et même qu'elle ne semblait pas comprendre, il poussa un soupir audible. Moi... Ici... Son accent était à couper au couteau et il ne savait même pas faire une phrase complète. Il ne connaissait que des mots, rien de plus. Pas... blesser!Que voulez vous dire par vous ici ? Je vis ici. Il secoua la tête vigoureusement, agitant ses clefs devant ses yeux pour bien lui montrer que LUI, vivait ici et non pas elle. C’était son nouvel appartement, elle ne pouvait pas vivre ici c’était… impossible. Il ne bougea pas lorsqu'elle se mit en mouvement. Même s'il ne comprenait pas comment elle avait pu entrer là, il n'avait tout de même pas l'intention de la mettre dehors à moitié déshabillée. Certain qu'elle allait s'habiller, il détourna son regard d'elle et se revint sur elle que lorsqu'il entendit des clefs teinter. En voyant les clefs, il paniqua une seconde, se demandant pourquoi la malchance le poursuivait jusqu'à ce pays pourtant si éloigné du sien

Erreur... Signé papier!Il avait croisé les bras devant sa poitrine comme pour bien signifier qu’il n’était pas né de la dernière pluie et qu’avec son contrat il avait le droit d’être ici. Moi aussi ...Lorsqu’elle désigna ses vêtement, il comprit qu’elle allait finalement s’habiller et ça ne serait peut être pas un mal. Elle était d’une beauté rare et la voir ainsi en quasi petite tenue avant tendance à le rendre nerveux. Je vais m'habiller ... On tire ça au clair après ? Il tendit la main vers elle en un geste l'invitant à faire ce dont elle avait envie. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait, une erreur certainement, mais une chose était sûre, il ne comptait pas partager son appart avec quelqu'un, fusse t'elle une aussi jolie demoiselle. C'était les plus dangereuses après tout! Se retournant vers la porte, il eut un mouvement de colère incontrôlable et fracassa son poing sur cette dernière, faisant craquer ses doigts au passage. Qu'est-ce que .. ?Sa voix le fait revenir lentement au moment présent. Cela lui arrivait trop souvent en ce moment, ces moments de flous où donner des coups étaient l'unique solution. Il se retourna vers elle et son regard apeuré lui fit un peu mal au coeur. Il n'aimait pas effrayer les autres, même si ça arrivait bien trop souvent. Il voulu s'avancer pour lui faire comprendre qu'elle ne devait pas avoir peur de lui mais il s'arrêta vite, bien conscient qu'elle était effrayée par lui depuis le début! Il marmonna quelques excuses en grec, avant d'aller dans la chambre qu'il avait choisi et de prendre son sac qu'il mit sur son dos! Il sortit les quelques dollars restants dans sa poche et les tendit à la demoiselle, désignant la porte de sa main blessée. Oh ... on verra avec la propriétaire. vous êtes blessé ? Il secoua la tête pour essayer de montrer qu'il n'avait pas vraiment compris de quoi elle parlait avant de rajuster son sac sur son épaule. Il n'avait pas l'intention de vivre avec elle, d'autant plus qu'il l'effrayait et ce n'était pas dans ses habitudes de s'imposer. Il pourrait bien dormir sous un pont mais il n'imposerait pas sa présence. Il se dirigea vers la porte sans même un signe de plus pour la jeune femme!

Hey ... Hey ! Il sursauta lorsqu’il sentit sa main se poser sur son épaule, il ne s’était pas attendu à ce qu’elle le touche. En plus de la surprise, il se sentit un peu gêné de son contact, néanmoins il s’arrêta d’avancer, à quelques centimètres de la porte, il attendait la suite. Où vas tu dormir ? Tu peux pas partir comme ça. y a deux chambres, on peut toujours s'arranger en attendant de voir. Quelles langues parles-tu ? Il se tourna vers elle, comprenant au passage le mot dormir, le mot chambre puis sa dernière phrase.Grec Il toucha sa poitrine en disant ça, indiquant ainsi d'où il venait.Moi... Dormir... Pas là! Pas ici ? Où ? Il secoua la tête de nouveau tout en haussant les épaules, pour indiquer qu'il ignorait encore où il dormirait! Il s'approcha d'elle et déposa sa main sur son épaule en un geste qui se voulait rassurant. Toi... peur moi! Il s’était approché sur une intuition mais il n’était plus certain maintenant que ça ne soit une bonne idée. Elle était complètement effrayée par lui et il s’approchait, c’était ridicule. C'est pas toi ... J'ai peur .. de tout le monde en fait. Soit pas stupide. Reste ! Cette façon qu’elle avait de lui parler par mot simple lui faisait plaisir, il comprenait mieux ce qu’elle voulait dire et comme ça il n’avait pas à se sentir con de ne pas comprendre. Cependant, il faillit sursauter en sentant sa main sur la sienne... il n'avait pas l'habitude des contacts comme ça, doux... Il passa d'un pied sur l'autre, gêné! Il avait compris son mot, rester, mais il ne voulait pas s'imposer et lui faire peur. Toi peur, moi pars! Pas important! Il sursauta de nouveau lorsqu’elle lui répondit par la négative. Il ne comprenait pas bien, cette fille ne l’aimait pas, avait peur de lui et pourtant elle ne désirait pas non qu’il parte. C’était assez étrange de se sentir accepté quelque part alors même que cet endroit était habité par une personne qui était terrifiée rien que par sa présence. Si ça te dérange, je pars. Je trouverai un truc, je vais pas te laisser essayer de te débrouiller !

Trop vite, elle parlait trop vite pour qu'il puisse tout comprendre... Il détestait déjà cette incompréhension de la langue qui lui avait certainement valu ce quiproquo à la noix. Pas comprendre... Toi ici! Moi pas ici! Toi maison! Pardon !Ok. Non. Toi tu as payé. C'est ta maison. Moi aussi. mais moi je peux trouver. Ailleurs ! Alors qu'elle parlait plus lentement, il poussa un soupir rassuré, là il comprenait tout, même s'il ne parvenait pas à s'exprimer mieux qu'il ne le faisait! Soudain il se rendit compte qu'il avait toujours sa main sur son épaule et il l'enleva vite, conscient qu'il pourrait la gêner. Pourquoi? Toi américaine, toi être chez toi! Sa logique n’était peut être pas des plus facile à comprendre mais selon lui, l’étranger, il ne devait pas priver une citoyenne américaine d’un toit. Hein ? Ca n'a rien à voir ! Ca ne fonctionne pas comme ça. On a payé tous les deux. On habite ici tous les deux. Mais si tu ne veux pas, je m'en vais. Non non non, trop vite, trop vite, elle parlait trop vite et il ne comprenait pas les tournures de phrases. Mais il avait compris un truc, tous les deux, m'en vais Toi pas partir. Toi pas vouloir moi effrayant! Toi, moi, ici, dur! Il avait bien conscience de ne pas être forcément clair dans sa façon de parler mais fort heureusement, elle semblait bien s’accommoder de ses lacunes car elle lui répondait toujours. Non. Enfin peut être. Mais tu n'as pas d'autre choix. et moi non plus. On ... Il la vit hésiter sur sa tournure de phrase et il lui fût très reconnaissant d’essayer de se faire comprendre, il se sentait moins con, plus américain. …essaye ? Tu ne vas pas dormir dehors ! Ou alors je m'en vais Et si les subtilités de la langue anglaise lui échappait encore, il avait compris qu'elle avait peur de lui mais qu'elle ne voulait pas qu'il dorme dehors, peut être quelqu'un de bien même si elle était très belle! Toi, gentille! Moi pas méchant! Moi Promettre! Je ... te crois. Il est tard. On appellera la propriétaire demain ?

Il agita la tête positivement avant de reposer son sac au sol! Il avait paniqué en se disant qu'il n'aurait nul part où aller, mais maintenant il était un peu plus rassuré, il ne dormirait pas dehors. A la dérobade, il l’observa un peu mieux, elle semblait si fragile, si triste…Bon ... bien ... Meredith !Elle avait tapoté sa poitrine en disant ça si bien qu’il hocha la tête pour montrer qu'il avait compris et mis sa propre main sur sa poitrine. Neòfytos... Soudain conscient qu'il avait parlé très vite dans sa propre langue, il reprit plus lentement et plus court. Néo! Néo ... d'accord. enchantée Néo. Chinois ? Un léger sourire éphémère vint sur le visage du jeune homme avant qu'il ne décide finalement de s'assoir, assez loin d'elle néanmoins, il n'allait pas l'effrayer! Tu es ici depuis combien de temps ? Il ouvrit sa boite et s'arma de ses baguettes pour s'occuper de son repas, avec une dextérité à toute épreuve, il releva la tête uniquement lorsqu'elle reprit la parole. Peu... 2... Il secoua la tête, incapable de dire semaine dans sa langue Jours ? Semaines ? Soudain excité par sa réponse, il se redressa complètement un grand sourire sur le visage. Oui! Semaine... Il avait cette faculté de passer du rire aux larmes en quelques secondes, ressemblant même parfois à un gamin et il ne fut donc pas surpris de la voir légèrement décontenancée par son attitude. Et ... tu aimes ? Il se refrogna légèrement à sa question, il l'avait compris, mais il n'aimait pas ce pays. Il aimait son pays, qu'il avait du quitter précipitamment! Sais pas! Froid ici! Oui, forcément. à côté de la grèce ... Il avait repris son repas pour se donner une contenance, jouant avec ses nouilles et son riz comme s'il utilisait une fourchette. Toi connaître? Il aurait aimé que ce fusse le cas, simplement pour parler un peu de son pays qui lui manquait beaucoup mais qu’il était condamné à ne jamais revoir. Après tout c’était l’exil ou la prison et il avait choisi de s’enfuir plutôt que d’assumer. Oh ... non. Malheureusement. Je n'ai pas voyagé beaucoup. Ou du tout même

Son visage eut une moue déçue pendant quelques secondes, avant de se dire que ce n’était peut être pas plus mal de ne pas en parler. Tu vivre à ici longtemps? Essayant de faire des phrases, il ne se rendait pas compte que ça ne voulait absolument rien dire, mais il était curieux, de cette fille qui ressemblait à un petit chiot abandonné et apeuré. Euh ... Je viens d'arriver ici. Je pense rester. peut-être. Je ne sais pas. Si ça se passe bien ... Peut-être toujours ... Et toi ? Toujours... Moi pas! Moi partir! Il n'avait pas bien compris sa phrase, pensant qu'elle lui demandait si il voulait vivre dans son propre pays pour toujours. Partir ? Tu viens d'arriver ... Je veux dire ici. Tu penses rester longtemps ? il comprit soudain sa phrase et se sentit un brin idiot. Ahhh Il jura dans sa langue avant de reprendre. Sais pas! Comment tu as dit ? Il rit légèrement en l’entendant essayer de répéter son mot et il la trouva attendrissante, sans savoir pourquoi. C'est compliqué ... Est ce que tu veux apprendre ? Anglais compliqué aussi! La suite, il n'avait pas vraiment compris non plus, il ne connaissait pas ce verbe et ne il ne répondit donc pas à la jeune femme, ne voulant pas encore une fois passer pour un imbécile. Oui j'imagine, je vais aller dormir ... J'ai beaucoup voyagé Il la regarda se lever et se dépêcha de faire de même, lorsqu'il comprit qu'elle allait se coucher, il eut un sourire tendre avant de conclure dans sa langue, mais qui devrait être compréhensible pourtant. Kali̱nýchta!! Il la regarda tant que sa porte ne se fût pas refermée sur elle et avec un soupir il prit à son tour la direction de sa chambre, attrapant son sac au passage, tout se passerait bien…