GRAND PÈRE MATERNEL : John Volpe Humain Gouverneur [Décédé] (de vieillesse)
GRAND MÈRE MATERNELLE: Tatiana Voratovak Sorcière Maîtresse du gouverneur (tout d'abord dans la perspective de le tenir à l'oeil pour le compte de son mari, par la suite leur relation tenue secrète s'éluda dans les plaisirs de la chair et l'affection du palpitant) [Décédée] (tuée par Nikita)
INDÉTERMINÉ : Nikita Voratovak Descendant d'une longue lignée de Chasseur Mari de Tatiana Il tuera sa femme aveuglé par la jalousie et la rancoeur d'avoir été cocufié. [Décédé] (suicide)
ONCLE ÉLOIGNÉ : Cioran Voratovak Chasseur Fils de Tatiana et Nikita, Demi frère (de cinq ans son aîné) de Julia Conditionné par son père pour être l'être vengeur, il fomentera le meurtre de sa belle soeur et du mari de celle ci, épargnera leur fils sorcier grâce au sacrifice de Sade qu'il prendra en "apprentissage". [Décédé] (tué par Sade)
Famille Proche ;
PÈRE : Nikolas Joyce Humain Coordinateur Monde Magique et non Magique [Décédé] (tué par Cioran)
MÈRE : Julia Joyce Sorcière Coordinatrice Monde Magique et non Magique [Décédée] (tuée par Cioran)
FRÈRE JUMMEAU : Sade Joyce 20ans Chasseur
FAMILIER :Toutes vos âmes à assujettir et abandonner ahanantes.
Book Of Shadow
POSSÈDES-TU UN LIVRE DES OMBRES ? Durant la période où il eu à appréhender le deuil possible de son jumeau, Zec avait prit l'habitude de se cloîtrer dans le grenier du manoir. C'est là qu'il est tombé sur une malle dans laquelle sa génitrice avait prit soin d'archiver son passé...Et notamment un grimoire poussiéreux aux pages noircies par diverses mains, témoin d'un savoir intergénérationnel. S'il se l'ai approprié en pensant avoir affaire à un bien de ses ancêtres, il est désormais persuadé qu'il détient le vestige d'une famille sorcière disparue, éliminée par les prédécesseurs de Nikita. Zec soupçonne Tatiana, sa grand mère, de s'être emparé de ce trophée et de l'avoir légué à sa sorcière de fille...
MAGIE DE PRÉDILECTION : Ezechiel possède une culture conséquente concernant les pierres et leurs propriétés multiples. Mais il ne considère pas cette culture acquise à force de recherches personnelles comme une finalité en soi... C'est un tremplin vers d'autres sphères magiques vis à vis desquelles il manifeste un certain entêtement. Notamment concernant la Magie Noire et la Magie du Sang. Cette curiosité lui est venue tout naturellement après avoir démontré des aptitudes certaines concernant la Magie d'Illusion dans laquelle il a acquit une certaine aisance. Fait Notoire ; il se ballade régulièrement avec un pendentif en obsidienne.
TENDANCE : Zec tout comme son frère ne s'embarrasse pas de considérations vaines quant à l’environnement dans lequel il évolue. A côtoyer le chaos il s'est détaché des notions de bien et de mal et c'est sans doute cela qui rend les Joyce si scabreux funestes et pernicieux. Si vous lui demandiez la clé de l'existence, il vous répondrait sans nul doute qu'elle est à trouver dans ce «nul sens», dans cette candide découverte de l’absurdité des choses, de la nullité téléologique de l’existence, de la vanité pure et individualiste…
OPINION SUR LES COVENS : Un outil mis à disposition et dont l'usage est on ne peut plus divertissant.
APPARTENANCE À UN COVEN : Coven Orionis dont il est l'instigateur même.
Le Coven Orionis
« J'aperçus le grand Orion encore en équipage de chasseur. » Le Coven Orionis est sans doute le plus subversif qui soit. Pour ses membres il s’agit de l’opportunité de faire partie d’un groupe qui ne s’encombre nullement du statut social et des origines de chacun. Cette absence de sélection est donc de prime abord tout ce qu’il y’a de plus louable… Crée par Ezechiel Joyce lors de ses années lycée (entre 2007 et 2008) ce Coven lie autour de la constellation d’Orion, l’indétrônable chasseur, des individus assez téméraires et investigateurs pour explorer les pans de la magie ayant besoin d’être démystifiés. Magie Noire, Invocations, Magie de Sang, autant de catégorie vis-à-vis desquelles leurs professeurs sont restés bien trop évasifs pour tarir leur désir inaltérable d’en apprendre d’avantage. Leur leadeur étant en possession d’un ancestral livre des ombres et en état de veille alerte continuelle quant à leur quotidien, apte à intervenir en cas d’heurt imprévisible, les membres de ce Coven nourrissent à son égard sinon un respect exemplaire, en tout cas une once de reconnaissance latente certaine qui, les confortant dans leur idée de détenir un statut privilégié, les rend enclin à ignorer l’emprise de tout confort sécuritaire, attitude qui participe à nourrir leur fascination irrépressible sur les rites magiques qu’ils s’exercent à étudier en groupe. Mais ce qu’ils ignorent c’est que l’attitude paternaliste de Joyce junior est loin d’être désintéressée. Depuis que celui-ci à reprit contact avec son frère chasseur - contact qui achève de taire les relents humains qui demeuraient encore en lui, avoisinant l’espoir, et anoblie désormais le règne du dénaturé - c’est un horizon chaotique (délectable pour les Joyce cela va sans dire, puisque par eux seul fomenté) qui s’expectore. En effet, Zec abhorrant sa nature de sorcier, ou plutôt ne s’en gorgeant pas particulièrement, a toujours considéré le sang coulant dans les veines de l’âge comme l’opportunité d’acquérir quelques pouvoirs déraisonnés plus qu’un don à respecter et à utiliser de manière mesurée. C’est donc tout naturellement qu’il s’est accordé avec Sade sur la fonctionnalité première de ce Coven ; un moyen d’avoir sous la main des proies afin d’assouvir leurs instincts primaux, insulte à tout comportement magique nécessitant de saines motivations. Mascarade prétentieuse dont il se gorge d’être le maître d’œuvre portant le masque du gamin dévoué à ses prochains…Zec s’est entiché de l’idée de percer à jour les phénomènes de transfert de pouvoir au leadeur lorsqu’un membre d’un Coven est tué. Mythe ou réalité ? Il attend que l’opportunité lui soit donnée pour satisfaire sa volonté studieuse de s’exercer à ce processus.
Puissant et dirigé par un immoral, ce Coven est en apparence le meilleur outil pour accomplir vos souhaits de puissance, mais prenez garde, c’est par cet Affre même que Zec jouis de vous voir choir dans sa toile…Parfaitement érigé, ce mirage a tout pour plaire ; maintenant l’illusion d’une « famille de substitution » régie par le seul dogme de faire valser l’ordre des choses, c’est le fief des âmes vagabondes et singulières, viendez viendez inconscients, c’est de vos certitudes que l’on se repaît…
Le Coven ORIONIS abrite des sorciers âgés entre 18 et 22 ans. Au nombre de sept, il est composé de :
Il reste donc, six places vacantes à pourvoir. Les Pré-requis :
- Avoir entre 18 et 22 ans. - On attend des membres de ce coven qu'ils soient loyaux envers les leurs et sinon fauteurs de troubles en tout cas qu'ils aiment repousser les limites.
CHANCE HARBOR ET TOI : Longtemps les regards que le voisinage lui adressa furent complaisants ; un orphelin ça catalyse pitié et effusion de commisération ; de l'empathie biaisée dès lors que c'est le contexte qui la génère... Eze s'est vite rendu compte que ce n'était pas à lui que ces inconnus adressaient leurs condoléances, mais bien à eux même projetant sur lui leurs indélicates et ineffables angoisses. Ne subsiste de cette époque que les archives hebdomadaires ; meurtre et abandon. Les faits ont élus domicile dans l'inconscient collectif, il sert de limon aux désormais rumeurs circulant sur le compte des Joyce. Inverifiées, susurrées avec une certaine curiosité malsaine, souvent le malaise et l’inquiétude viscérale en travers de la gorge.
Et les années lycée en guise d'intermédiaire ; « Il adorait les paris, prendre des risques... c'est un joueur et il a ça dans le sang. Il n'hésitera que rarement face à un défi. La plupart du temps, Ezechiel n'avait pas besoin de nous pour repousser ses propres limites. Nous n'étions qu'un possible divertissement posé là qui ne demandait qu'à être exploité. C'est un opportuniste. Il allait toujours plus loin sans jamais se poser. C'est un hyperactif, parfois velléitaire. Tout entreprendre et ne rien terminer, comme une boulimie précoce de tout voir. »
« Une voix douce et posée, un sourire mutin pour un regard limpide, autant d'invitations à l'abandon que franchement, j'y croyais pas. Ezechiel. Il n'a rien de l'homme fréquentable. Il est même tout le contraire, à ce que j'avais entendu. Malheur à ceux qui voulaient encore lui résister. Homme, Femme… C'était tout ce qu'il attendait de nous, sur tous les plans, qu'on lui résiste pour qu'il puisse s'amuser un peu. Je le savais, je le savais et pourtant, j'esquissais un sourire. Eze avait la réputation d'être LE gamin cynique quoique rêveur, dragueur invétéré avec une forte propension pour le jeu. Mielleusement sadique dans ses démarches. Il avait toujours été ainsi. Celui que l’on respecte car ses airs de je m’en foutisme suintent d’une culture générale conséquente. C'est le genre de mec surprenant, finalement, qui sait encaisser et s'adapter à toutes sortes de situations. Certes, il était orphelin, et si cela aurait pu en détruire plus d'un, il semble y puiser de la force et s'en satisfaire. Il n'a jamais eu besoin de n'avoir personne sur le dos pour faire ce qu'il veut. Il est de ce type de personnes qui réussissent presque tout ce qu'elles entreprennent, qui apprennent seules et n'ont besoin des autres que pour leur essuyer le front une fois le travail accompli. Au début, j'ai cru qu'il prendrait ça comme un cadeau, qu'il trouverait ça cool. Mais finalement, il se lasse vite de tout. Même de ce qui pourrait le passionner, il ne cesse d'aller et venir. »
ACTIVITÉS EXTRA-SCOLAIRE : Détaché de toute contrainte, de plus les comptes familiaux sont loin d'être vides. Néanmoins lorsque l'envie lui prend de se fondre pour quelques heures dans cette société dont il se joue et qu'il gangrène, il lui arrive de se rendre au port pour d'aider les embarcations à amarrer moyennant quelques pièces.
Dear Diary
Malgré toute la rigueur — ce mot, importun, une contradiction, peut-être — à laquelle je m’oblige, je pourrais tout de même perdre l’essentiel. Ça n’a pas de nom, et encore moins de forme ; jamais ça n’atteindra ne serait-ce que l’état de sensation, qui est, finalement, un état aussi figé que les autres. Il y a trop de conjectures, et à celles-ci trop de devins, pour espérer toucher du doigt le vide organique. Comment expliciter les jouissances qui vous paraissent si cruelles, les extensions des ombres dans une place sans arbres, les cris dans le poisseux des draps ? Parfois d'émotion je perdrai le fil des choses, finalement l'angoisse sera peut-être comme une déclinaison du regard. Je suis souvent pris d'une montée de puissance incontrôlable qui prend racine partout et ne s'explique nulle part. Vous savez, cette contraction de tous les muscles, cette chute effrénée dans la tête et puis dans tout le corps même les roulements par-dessus soi, les vagues et l’impression de tomber encore, aspiré par l’absolu des choses...
Je serai vulgaire parfois. Grands couloirs où la douleur veut dire beauté : mon cul. Le supplice n'est jamais beau. Lorsque l'on est pour de bon seul face à son estime, face à sa dignité, sans que personne ne soit en mesure de tendre une main, sans que quelqu'un nous donne la possibilité d'être lâche, lorsque l'on se tient carcasse ridicule au-dessus de la cuvette, il n’y a plus de beauté ni de temps, juste les déjections d’un peu d’être, d’un peu d’oubli. Je m’en tiendrai généralement à tout ce qui n’est pas factuel, parce que si je suis là, dans cet endroit si lourd — lourd, laid, petite roche émergée des autres et qui fait comme un belvédère surplombant le fleuve gangréneux du flux de vos présences alors je suis en fait là dans le flou du passé, et j’écris au présent —, c'est parce que je veux vous raconter les événements qui ont eu lieu. C’est beaucoup de moi mais du monde aussi, sans être prétentieux, vous pensez ! Ce sera long et à mille voix, je le crains, et si je risque parfois de me plaire à raconter, ce sera en espérant écrire les moments auxquels je pense ou que j'occulte. Je n’ai pas la prétention d’échapper à l’hypertrophie : comme un enfant, je buterai sur des détails ; mes descriptions seront focalisées, malgré moi. Si certains mouvements naissent au plus secret de ma conscience, comme des tropismes, je les dirai ici, j’interromprai mes lignes, quelque photographie que ce soit, et je ferai des liens, des amalgames…
Genèse « Des jumeaux vrais ne sont qu'un seul être dont l'une des monstruosités est d'occuper deux places différentes dans l'espace. »
Le manoir s'étendait à plat sur quelques hectares, si bien qu’explorer tous les recoins, deviner toutes les cachettes, résuma notre quotidien lorsque d’autres chargent leurs premières années du contentement à être prêt du sein maternel. Je m'étonnais parfois à me retrouver dans la salle de réception, dans la bibliothèque, dans ses bras, sans jamais avoir voulu y arriver. Lui, c'est Papa. Sa voix est grave, forte, ses yeux je ne les vois que très rarement. Il porte sans cesse de petites lunettes rondes et noires. Souvent je l’observe ; il se parfume, fige ses cheveux : il se fait beau. Il s’habille pour se cacher. On ne voit plus que sa tête et ses mains. Il plonge ses pieds dans des chaussures. Il n’a aucun contact direct avec le sol et par conséquent semble léviter plutôt que marcher. Il avance, inéluctable, cheval de Troie pernicieux. Maman m’a dit que la rhétorique aime s’encombrer de ces aspects matériels ; ce sont des piliers solides, être présentable est un moyen des plus facile de s’arroger l’esprit d’autrui. Maman m’a dit que la considération est factice, qu’elle n’est qu’un trophée dont on s’empare aisément avec la pratique. Maman m’a dit que Papa l’avait attrapé par les oreilles. Je veux bien la croire, ce n’est certes pas sur la promesse d’une présence constante qu’ils ont érigés leur mariage. Je regarde Papa qui se brosse les dents ; il dira les mêmes conneries mais elles sentiront meilleur. Maman me dit que si Papa s’absente si souvent c’est qu’il participe au maintien de l’équilibre entre humains et sorciers. Elle m’a dit que j’en avais, des aptitudes magiques, comme elle. Je lui ai demandé si c’est ce même héritage qui m’enlevait si souvent mon paternel. Elle n’a pas compris…Je devrais parler au passé mais le feu a déjà grignoté l'acier — je ne suis décidément pas rigoureux.
Disons clairement les choses. Je ne veux plus des portraits de la famille. Ils sont lourds, empestés de climats inconnus faute d’avoir été explorés, de voix à peine éteintes, de jours anciens qui germent à demi. De vous les choses sont nées et mortes presque aussitôt. Qu'avez-vous créé si ce ne sont les manques et les trop-pleins d’affection avortés qui nous ont toujours laissés frustrés de ne pouvoir en quérir d’avantage, cette même affection vendue aux tourments de l’habitude et des absences ? Lorsque je regarde en arrière — pour une ultime fois, je me confronte à un visage de la genèse de ma démence ; mes mains étaient pleines de confort et pourtant j’en aurais gueulé. Je ne veux plus des portraits de famille puisque de vous tout a cessé de battre : et le temps et les choses. De vous tout a cessé de battre : le verbe, l'eau, la joie. Aujourd'hui, j'ai de la haine pour toi Père. Je sais bien que c'est triste. Que c'est un peu facile. C'est comme lorsqu'on se promène, qu'il fait beau, et que ça ne suffit pas. Lorsque l'on se force à rire, aussi, ou que l'on écarquille les yeux face au vent pour que de la brûlure jaillisse les larmes. Je te déteste justement pour cela, parce que je n’avais aucune légitimité à me plaindre, parce que « le travail ça nourrit un homme ». Je te déteste Père, car tu n’as jamais su te détacher de ton statut de médiateur lors même que celui-ci te soustrayais du cadre familial pour te travestir en un sbire du monde sorcier.
La propriété était entourée de terres boisées à la végétation luxuriante, si bien que nous pouvions nous permettre de vivre reclus. Je ne m'ennuyais pas. Le jardin je l'appelais la forêt, et c'en était une, en quelque sorte. Certaines plantes touchaient presque le ciel, je crois. Il y avait des chemins de pierre et de marbre qui s'entrecroisaient et menaient à des endroits secrets et sans arbres où j'aimais me recueillir, de petites places où la canopée laissait le bleu et le soleil dans leur entièreté. Et surtout j’avais le privilège de l’anomalie génétique dans un monde où l’identité se construit sur la différence dont tous s’embarrassent. Règne des dissonances sur lesquelles la populace se focalise intrinsèquement, société ambivalente dans laquelle le règne de la crainte des dissonances est érigé en dogme avec tout ce qu’il a de plus pernicieux. Sade. Nos liens gémellaires ont assurés notre connivence malsaine, embryons d’une relation déviante par nature. Il n’y’a jamais eu d’osmose ou de semblant de complémentarité, nos âmes ont toujours été au-delà de ces considérations. Complicité inaccoutumée que chaque personne nous côtoyant ne pouvait que se résoudre à qualifier de pathologique tant notre comportement leur était déroutant et insaisissable. Equation tortueuse et méphistophélique ayant trouvée sa finalité dans une idiosyncrasie qui ne cessait de se répondre en échos tacites en chacun de nous deux. Sade. Tout se trouvait en fait dans sa présence et dans ce qu’elle générait ; la perspective surprenante d’un infini de possibles. Notre perfection était la laideur de nos actes. Fascinés par le palpitant, ce débordement de vie, le poison et l'orage étaient dans nos mains fascinées. Convulse, étrangle-toi. C'était le désordre de nos êtres qui agitait sa faux. Démantibulé le chat, le rat, et tout ce qui s’aventurait sur nos terres depuis le voisinage. De la matière à fiction polymorphe, pervertie avec les moyens du bord. En Peter Pan pétulants, nous n’avions peur que d’un seul mot ; adulte : il était trop réducteur, vide, informe. Ainsi nous nous promettions d’asseoir un nouveau règne ; l’adulenfance régnerai par notre existence.
Chapitre I « Peut-être faudrait-il commencer par refuser définitivement l'illusion de paradis, de la paix et de l'harmonie universelles . admettre que toute existence est guerre, qu'aucune vie ne peut rester longtemps à l'abri, qu'il n'y a pas d'harmonie durable, à moins de mensonge, d'aveuglement, et encore. »
Un matin, nous étions dehors. Dans l'abstraction de la parole, je pourrais arguer que j'étais heureux à ce moment-là. Mon frère tissait à mes côtés son petit coin de silence. Moi je parlais dans ma tête, cela va sans dire, et donc je perdais immédiatement toute crédibilité. Le vent malmenait espièglement le lichen des pierres de la chapelle. C'était l'été ou quelque chose comme ça. Nous marchions nonchalamment, ne traînant pas les pieds mais avec une lenteur infinie pour ne pas perturber d'agitation le rythme des choses, la rumeur ensommeillée de l'inconséquence. Maman avait les yeux fermés mais elle ne dormait pas, ça je le savais, c'était juste la simplicité de l'instant qu'elle cherchait sans mot dire, sans geste, se libérant de toute pensée et par là de toute médiation pour que s'impriment, toujours avec douceur, les marques et les essences. Je ne comprenais pas trop, je n'aimais pas spécialement, mais je respectais. Nous la laissâmes devant la porte béante de la bâtisse en compagnie de Père ; nous nourrissions d’autres expectatives que ce recueillement, lassant, du haut de nos douze ans. Le ciel pâle, les arbres déchiquetés et jaunâtres, les hallalis suraigus au loin comme la musique d'un viol... après ça tout appartient à l'ordre de refoulé. Il suffit de pas grand-chose pour occulter. C'est le propre de la lâcheté. Bref, je parviens seulement à me rappeler la poussière agressive qui virevoltait et me piquait les yeux et le cri soudain de maman, qui me fit virer complètement de bord, me retourna la tête, me laboura la gorge, comme les clameurs parfois se cousent sur le verbe.
Le souvenir est un imaginaire, le sommet du sanglot. La sexualité est d’ailleurs du même ressort ; le prisme est tellement grossier que ce sont les ultimes terrains où l’on peut projeter ses véhémences. « Frérot j’ai peur. Ça va aller j’te l’promets. » Sa voix est gagnée par les crocs odorants et tentaculaires du doute, mais je n’ai pas l’opportunité de leur laisser une once d’emprise ; on se traîne sous l’autel. Pénombre rougie où les chagrins du jour sont si peu effacés qu'ils accueillent et côtoient ceux venus du néant insondable. Les formes se mêlent, nébuleuses, dans l'intimité la plus profonde qui soit. La nôtre, d'intimité, allait être brisée. Nous continuons notre requiem dans ce silence tendu, comme brûlé à la lanterne. Les voix qui nous parviennent sont répressives ; comme muries depuis des lustres dans la haine et la sourde vengeance. C’est l’instant où toute l’âme connaît une espèce de remous, ahane, se réfugie là où il n’y a rien, ni honte, ni sanglots. C’était l’apnée dans l’angoisse catalytique, j’aspirais la paume fraternelle qui me confortait dans mon mutisme. Je devinais l’agitation substantielle de nos géniteurs à quelques pas…Le froid faisait crépiter nos membres lourds de l’atmosphère nous enrobant des secrets éclatés. On attendait avec une certaine résignation le cachemire de la douleur. Et puis l’air s’engouffra d’un coup dans mes poumons, investis de manière irrépressible par une réalité que je peinais encore à considérer comme tangible, violation intrusive qui annihilait tout concept moral ; mes joues étaient brûlantes, stigmate de l’amertume venimeuse. Je régurgitais convulsivement tout ce que mon corps avait encore d’innocence. J’arrivais ainsi dans le beau domaine du primitif et je commençais d'abord à sentir la violence de mes propres odeurs. Puis, mes yeux se raidirent, larmoyants, captant la culpabilité animale de Sade qui tentait bon grès mal grès de me surplomber en carapace protectrice, comme pour m’autoriser une brève autarcie qu’il savait n’être que temporaire.
Agonie en crescendo dans mes entrailles, vertigineuse gradation de l’effroi au rythme du son ; j’entends les pas résonner en constante approche, mes épaules tremblent. Un son guttural se promène et esquisse l’horreur en formes indistinctes, ombres auditives caressant l’horizon. Je crois que c’est un rire. Les doigts de mon frère s’enfoncent douloureusement dans mon avant-bras comme injection à rester dans son dos. C’est tout de même ma chemise que l’on empoigne pour débuter. Il n’aurait pas été plus simple pour que paraisse aussitôt mon jumeau. « Lachez le ! » Tandis que je gémis, empoigné avec la délicatesse du choucas qui rapporte sa proie, Sade se démène pour tenter de desserrer cette emprise. Inéluctablement nous sommes traînés sur le seuil de l’Eglise.
Un homme gonflé de l’orgueil d’arriver à ses fins domine nos parents. Le vent se lève et écarte ses cheveux noirs de jais, épais et lisses, coupés là où commence la nuque, de façon à ce qu’aucune partie de son visage ne soit camouflée. Son regard, changeant, et dans lequel se carambolent des nuances de vert sombre, me traverse le ventre, caresse mon échine, fait frissonner les vingt-quatre vertèbres de ma colonne ; je sens ma terreur s’enfoncer lentement dans le puits de ses yeux. Sa peau maladive et sanguine, m’évoque le sourire d’un nourrisson oublié dans son landau aux rudes caresses Némésiennes. Les plus scrupuleux détails apparaissent trop nettement, comme des excroissances, des dunes, relief surréaliste pour l’épiderme humain. L'homme reste immobile, conscient d’être le centre de la vision d’un être angoissé, l’objet scellé soumis à l’observation digne, minutieuse, rapace, d’un dégénéré. « Tuez ces trois là, et commencez par les parents. » Tu hurles, mon frère. L’air est bourré de senteurs glaciales. Je crois sentir des flocons logés entre mes doigts ; illusion empirique, ce ne sont que mes synapses qui s'agitent dans le désir de survivre. Le ciel est étrangement marron, monstre rugueux de ferraille, poli jusqu’au plus profond de ses rouages : je le vois de façon si nette que c’en est inquiétant. Je me rends compte que mes yeux sont ouverts entièrement, à présent. Tout me paraît limpide. La pluie commence à s’agiter : je la sens. Subtile, elle frappe doucement la terre battue, puis virevolte, haletante, sa respiration en crescendo. Elle se retire, sans bruit, laissant sur la peau quelque confidence. Tu n’es déjà plus de ce monde petit garçon. Je me suis toujours dit que si la pluie pouvait murmurer elle tiendrait ce genre de propos niais. Le coup de feu fait encore écho en moi... là où le monde crie encore. J'entends le glas de cadavres qui s'entrechoquent et intègre la vue glaçante de la mort en masse. Papa, Maman... Il n'y'a plus que des galbes qui gisent dans le blanc de leurs muscles. La jungle peut être métaphorique. A l’instant la jungle c’est ma conscience immédiate des évènements. Et cette jungle est d’une beauté noire, agressive, calquée sur l'agonie parentale, avec ses cohortes de rires diffus, ses processions d'ombres agencées de façon précise et hypnotique, ses nœuds encore chauds de la langueur d'un pas. La splendeur y vibre en notes crades. Et les êtres sont sans âmes, attachés à inspirer l'air comme des asphyxiés, crucifiés la tête à l'envers. Le cri vient des entrailles de Sade tandis que l’on me positionne à mon tour sur l’autel absent et grouille dans les miennes, réfugié et fantôme, martelé par les crampes et le dégoût de soi. Je me regarde me traîner : mes jambes sont des guenilles, la crasse est dans mon cœur. J'avance à contre-courant, la scène est épique ; je glane la douleur en slaves compactes, passionnées. Ma vision est criblée de la semelle de l’homme qui m’écrase le visage dans la boue au goût âcre du meurtre. Là, asphyxié, je sens la neutralité de la terre qui se contente si bien de cette soudaine violence et je crois que j’y trouve une certaine sérénité. Plus rien ne filtre. Me voilà seul dans le bide du diable.
« Prenez-moi avec vous. J’accepte de me plier à vos règles, vos exigences.» La pression sur mon crâne s’atténue, je me débats et m’extrais de cet étau. Régurgité de ce limon je tente de reprendre mon calme. La torpeur est palpable, envahissante. Le décor est figé, léthargique, engourdi jusqu’à l’os. Tout semble avoir été généré à l’instant même, devant moi, immaculé de la souillure des jours, le visage triste et innocent de la première véritable respiration. L’ultime souffle de l’innocence qui s’éloigne au profit d’une ample prise de conscience. L’atmosphère est guerrière par nature. « Embarquez Sade dans la voiture, et ne lui laissez pas le temps de parler à son frère. » J’arrêtais de me frotter minutieusement les pupilles pour ôter la couche putride qui m’imprégnait bien au-delà de l’épiderme. Interdit face à ce que mon ouïe captait à nouveau. Trépasser m’était concevable et dépassant les frontières de ma conscience, acceptable. En revanche être maintenu à distance de mon frère m’était invraisemblable. Absurdement un sourire douloureux s’esquissa sur mes lèvres, considérant tout cela comme une mascarade, rapidement avorté par l’attitude pragmatique de Sade. Aussitôt, refusant l’ampleur de ce qui se profilait, je me jetais, trébuchant sur mes genoux devenus étrangers vers mon double. Mais c’est à nouveau la poigne de l’Homme qui me rejeta à mon point de départ. J’eus à peine la possibilité de distinguer le visage prédateur de mon aîné qui mettait ses ultimes ressources à essayer de me crier quelques propos.
Ainsi j'étais seul. Vomir tout de mon être, des glaires de l’existence, et m’en aller en courant, fou, dévêtu de ma naïveté. En proie au délire, je me mettais à suer sur place les dernières putains de terreurs encore coincées dans mon corps. Les secondes sanglotaient comme des heures et je voyais se profiler un linceul comme seul avenir. Pour la première fois je me sentais impliqué. Dans quelque chose qui me dépassait encore. Il n'y'avait plus de nous... ce morceau d’acier soyeux qui me cachait les choses pour ne pas que je les subissent. Si l'on peut appeler le fait d'errer en quête de chaos comme le fait de vivre alors il est juste de dire que ce jour fut ma naissance. Mon existence dès lors s'attacha à me confondre avec une roche métamorphique.
Chapitre II « Se lever, se mettre en marche, savoir l’endroit, l’endroit exact, l’heure, l’écoulement du temps, manger, boire. C'est ici que j'ai commencé à éprouver le désir fluorescent de mes lèvres égarant leur oubli sur vos chairs. »
Léa… J’avais intégré le lycée et rapidement de par mon sang et mon nom sans doute, m’étais retrouvé à assister à des cours ayant trait à la magie, lors même que la moitié d’entre nous se révélait être simplement humain. Confronté à mon héritage maternel et par conséquent à l’empreinte d’un passé encore frais, j’avais eu tôt fait de me trouver quelque sujets de divertissement. Ainsi donc mon assiduité et ma compréhension rapide de l’enseignement dont nous étions tributaires m’assura une certaine renommée. Léa était de celle que l’on intrigue aisément mais qui se conforte dans l’observation distante jusqu’à pouvoir tirer ses propres conclusions. Lesquelles étaient souvent hâtives et bornées, on ne pouvait pas lui en vouloir, d’ailleurs personne n’osait tenir rigueur à cette élève populaire. Léa elle crachait à la figure des passants et embrassait le cou des mâles qui exsudaient de désir. Léa c’était un galbe, des phéromones, tout pour suggérer l’absolution scabreuse. C’est elle qui vint s’arroger ma présence, une belle gueule intelligente à ses côtés, nul doute que cela devait servir ses intérêts. Elle était heureuse de s’apercevoir à mon bras qu’elle était démiurge et elle célébrait sa soi-disant liberté à la gorge de nos congénères. C’est une pièce dont être l’acteur principal me permettais l’omission des espérances vaines concernant un signe de mon aîné. Léa. Elle m’initia au principe des Covens, et j’intégrais le sien en prince, je les éclaboussais de mon savoir, conservant pour moi ce que je découvrais dans l’indicible des rituels.
Bal de fin d’année. Elle suintait l’alcool. « Zec, y’a-t-il plus suave que le dépérissement d’une fleur ? Regarde autour de toi. Ici, les feuilles sont mortes bien avant l’automne, rien ne peut naître sans mourir d’ennui, rien ne peut mourir avec la grande façon dont meurent les choses de chez vous. Il n’y a plus de richesse. Viens, je vais te montrer. » C’est là que je décidai de l’emmener entre les murs de l’appartement que son père louait.
Souris, mon amour, regarde tes mains d'enfant. Elles ne toucheront pas le monde avant longtemps. Elles ne t'appartiennent pas. Ces mains blanches sont à d'autres, plongées dans les nuages, lentes encore, gracieuses, comme deux gants soyeux qui fouillent le ciel et y tirent mes rêves, mes fantasmes et mes vices tributaires de tout ce qu’il y’a de plus inextinguible. Tes articulations ne sont pas encore rougies par ma torrentielle âpreté, les nuits qui recevront ton corps tordu et convulsé, tes membres vrillés sur eux-mêmes. J'ai besoin de ton cœur pur ; le mien s'est tâché si vite que je ne sais d’où provient la sueur qui te gagne lorsque je t’inonde de ce que ma mémoire colporte comme frustration et catalyse d’aversion. Ce sont des fruits que j’ingurgite chaque jour, et qui germent maintenant. Tu cries. Seule ma gorge t'entend et son râle obscur ne peut rien pour toi. Ma voix tourne en boucle dans les coins. Mes bras s’ancrent sans concession. Mon corps n'épouse pas l'air amniotique qui devrait me nourrir. J'ai l'impression d'être un globule rouge de honte injecté aux mauvais endroits et Dieu que j’en jouis.
Elle se tord comme un fœtus noir sur le sol. Dans l'emportement de son âme, l'exaltation de la folie dont j’ai initié l’avènement, elle apprécie sur ses pupilles le goût froid de la dalle, l'humidité rance du sol sur lequel elle rampe et se démène. Les cheveux détachés, elle se met sur le dos, agite les jambes comme un animal, crie. Je m'acharne, l’orientant sur les murs blancs qui l'entourent, sur la baignoire à moitié pleine dans laquelle elle a pris un bain chaud, ses parois glissantes, baignées de sueur et vapeur, ses rebords blancs luisants. Cette propreté me dégoûte. Je veux du désordre, faire voler en l'air les paillettes de bois, éplucher l'existence comme un oignon venimeux qui emmène tous les corps vers le sol, dans une fin de tragédie, juste avant que le rideau ne tombe. Ma gueule de prédateur se met à déchirer la matière tendre, aisselle, aine, j’y imprime les échancrures du dévergondage tout en malaxant la naïveté de son idéalisme juvénile.
Enfin, rassasié, le ventre creux, je l’abandonne les yeux pleins de larmes, des crasses jaunes au bord des cils, deux traces noires sur les genoux, violée de peurs et d'habitude. En quittant ce corps immobile, je laissais une signature ; Avertissement : si l'on ne peut prendre le parti d'en rire, mieux vaut reposer ce corps objet où on l'a trouvé, là où il est le plus susceptible d'accomplir son impérissable œuvre ornementale. Et pour le titre ? Débrouillez-vous.
L’année suivante, étonnamment, toute la famille avait déménagée. De mon côté de nouvelles perspectives avaient éclos. Je créerai mon propre Coven, il serait synonyme de harem.
Chapitre III « Quand les rues, pénibles sous les violons du soir, martèlent ma démarche d'une solitude trop intrinsèque, c’est la ride maligne qui s’écorche dans un coin de la nuit. L’espérance est hurlée à tout pore de la peau. Mais la cloque des souhaits signe enfin ton retour, la déchéance se recoud, est à nouveau viable. »
« Frérot,
Mon quotidien ici se déroule bien. Depuis tes premières lettres j’ai pu constater que le temps arbitraire s’est définitivement oublié dans ses mélanges improbables de fluides renversés, irréligieux, libres. Le temps objectif s’est définitivement perdu dans l’expectative de côtoyer à nouveau ta présence.
Je suis le témoin immuable de ceux qui pensent être mes semblables. Le quotidien les happent, les filtrent comme une passoire, ne laissant que des petits bouts, ceux jugés meilleurs, ceux jugés rationnels. Je pense que tout cela les rassure, les rend serein… C’est l’aube qui leur dicte leurs habitudes, ces petites prisons auxquelles s’attachent les êtres angoissés. Le changement leur fait peur, l’inconnu les inquiète. Il agresse le quotidien, l’exécute, et leur âme qui, jusque-là, n’était équilibrée que par lui, se perd, se sent délaissée, seule dans un monde sans attaches, sans le moindre petit bout, même rouillé, pour s’ancrer et renouer avec le fréquent, leur normalité. Frérot tu n’imagines pas ce que cet environnement m’offre à nécroser. Il y’a tant de satisfaction à récolter en insinuant les embryons de débâcle ! Je me damne de leurs confusion lorsqu’il n’y’a aucune logique, aucun prémisse à l’avènement chaotique. D’autre part tu seras satisfais de savoir que mon projet Orionis trouvera bientôt son achèvement. Ils sont nombreux les jeunes énergumènes à être envoûté par le magnétisme de l’inexploré. J’ai toujours su que ce que la sphère éducative taisait par sécurité se retournerai contre elle. Elle nous as tendu la perche comme dirait l’autre.
Je me satisfais de ta délectation quant à Nawel, tu n’auras plus à la ménager longuement, j’aurais bientôt de quoi satisfaire à ta soif insatiable mon frère. Et je me gorge de vivre le déchainement de tes pulsions sur son corps encore glabre par procuration.
Cioran est un nom qui ne m’habite plus, même de manière latente. Le savoir dans ton voisinage proche me conforte dans l’idée que son existence ne tardera pas à être avortée.
Frérot tu m’excuseras de la brièveté de ces lignes, mais notre pigeon voyageur s’impatiente. A te revoir. EJ »
Chapitre IV « La faiblesse de nos organes, le défaut de réflexion, les préjugés qui nous environnent, les vaines terreurs de la religion ou des lois, voila ce qui arrête les sots dans la carrière du vice; mais tout individu rempli de force et de vigueur, doué d'une âme énergiquement organisée, qui se préférant, comme il le doit, aux autres, saura peser leurs intérêts dans la balance des siens, se moquer de Dieu et des hommes, braver la mort et mépriser les lois. »
Nous sommes de ces dépossédés qui dérivent sur des sentes aux odeurs absentes, de lassitude en habitude, vos turpitudes nous sont comme un bol d’opium et nos visages pleins d’illuminations reflètent d’autres émeraudes, d’autres rubis, trop bien cachés pour plaire, trop lumineux pour ne pas éblouir, trop malfaisant pour ne pas vous abandonner haletant. Et le cristal de vos jours est à nos ongles de chair un trésor à nous approprier. L’horizon expire et clame notre vérité. Et comme tous ceux qui clament leur propre vérité, nous laissons le sol parsemé de cadavres. Nous n’aimons que l'irruption et l'effondrement des choses, le feu qui les suscite et celui qui les dévore. La durée du monde et des choses nous exaspère ; leur naissance et leur évanouissement nous enchantent. C’est une bien belle chose que ce contentement, que cette absence de douleur, que ces jours supportables et assoupis, où ni la souffrance ni le plaisir n’osent crier, où tout chuchote et glisse sur la pointe des pieds. Malheureusement, nous sommes ainsi fait que c’est précisément cette satisfaction que nous supportons le moins; après une brève durée, elle nous répugne et nous horripile inexprimablement, et nous devons par désespoir nous réfugier dans quelque autre climat si possible, par la voie des plaisirs, mais si nécessaire, par celle des douleurs. C’est une soif sauvage de sensations violentes qui nous brûle, une fureur contre cette existence neutre, plate, réglée et stérilisée, un désir forcené de saccager quelque chose, un grand magasin, ou une cathédrale, de séduire une petite fille, ou de tordre le cou à un quelconque représentant de l’ordre bourgeois. Car c’est cela que nous haïssons, que l’on abomine : cette béatitude, cette santé, ce confort, cet optimisme soigné, ce gras et prospère élevage du moyen, du médiocre et de l’ordinaire. Vivre sous la fascination du soleil virginal et du soleil décrépit ; sauter les pulsations du temps pour en saisir l'originelle et l'ultime...L’envers des choses vole en éclat sous notre règne. La chasse de ces frissons nous séduit, enivrés par la tristesse de vos yeux, nous partiront vers ce passé futur, l’alcool de la nouvelle phase gît pour nous faire oublier le silence des anguilles sous nos épidermes de roche. Le grimoire de nos langues vous déshabille. Chaque âme ne fait que grossir la tourbe anonyme dans laquelle notre quotidien rampe, de divertissements triviaux en turpitudes malingres. Nous sommes l'apôtre volontaire de nos frustrations et la décadence tumescente qui nous imprègne se gorge de notre instinct devenu impur sous la conscience.
Voilà notre répit, nous sommes un monstre. Hier est abandonné aux mémoires défaillantes de ceux qui ont trop espéré... nous demeurons désormais en tant qu'être pulsionnel. Evoluant dans un environnement purement organique, grouillant, moite, dégueulasse. Une représentation primale du monde originel, de la survie et des nécessités alimentaires. Nos besoins les plus fondamentaux se trouvent reliés aux phénomènes les plus complexes de l'absence de volonté et des aléas momentanés et violent qu'elle induit. Entre néant et trop plein. Notre génie ne sert que ce qui vous dépasse.
Behind The Screen
PRÉNOM/PSEUDO & ÂGE : Ezechiel mais soyons intimes ; appelez moi Zec. FRÉQUENCE DE CONNEXION (/7JOURS) : ■■■■■□□ COMMENT AS-TU CONNU TSG ? Partenariat d'un partenariat d'un Zbaf TON AVIS SUR LE FORUM : Mon regard est comblé ainsi que mes attentes concernant un contexte singulier et apte à servir nos attentes d'intrigues nombreuses et variées. Pour le reste qui rpisera verra. UNE INCANTATION POUR LA ROUTE ?
Dernière édition par Ezechiel Joyce le Lun 28 Nov 2011 - 21:48, édité 86 fois
Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Ven 25 Nov 2011 - 12:33
Welcome Bon courage pour ta fiche et amuse toi bien parmi nous ! =)
Maëve C. Foster
♣ Messages : 293 ♣ Date d'inscription : 09/11/2011 ♣ Crédits : bedshaped♣ Activité : Future cadre dans une entreprise à quelques pas de New Salem. ♣ Bonus : 2251 Rebirth Road - CrowHaven - New Salem
Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Ven 25 Nov 2011 - 20:19
Bienvenue ! Comme je l'ai déjà dit à ton cher frère : j'ai hâte de te lire et bon courage pour l'avancée de ta fiche
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Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Ven 25 Nov 2011 - 23:20
Citation :
(Quoi, j'aime les gens bizarres)!
Te justifie pas âme éperdue va, on a bien conscience que tes fantasmes n'avaient pas encore d'aboutissement dans le sens où l'absence de sujet en chair t'abandonnait ahanant aux frontières du carcan de ta seule imagination ; soupire donc d'aise, ton attente a prit fin... Tu jouiras de découvrir le syndrome de Stockholm en une propension jusqu'alors inenvisagée... [lui désorganise sa tignasse] brave petit va -->
Gentes Dames, vous satisfaire, du moins participer à peindre sur vos virginaux (uhm) traits le faciès grinçant des mines renfrognées par trop de frustration sera un incommensurable plaisir. rezbaf
Quant au fait de vous retrouver face à une "paire de choc" vous ne mesurez pas encore combien la complémentarité des Joyce en font un être à part entière... M'enfin, comme dirait l'autre, qui rpisera verra. bis
Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Dim 27 Nov 2011 - 12:06
Bienvenue ^^ Et bonne chance avec la suite de ta fiche.
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Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Dim 27 Nov 2011 - 12:28
Il n'y'a pas de chance dans la création d'une fiche... Du moins en suis je persuadé et si ma main se révélait mue par le sort d'une quelconque parque prévenez moi et je stoppe tout cela, désireux d'éviter de lui fournir un nouveau terrain d'affluence Zbaf Quoi que si, peut être faut il de la chance, pas concernant le fait même de rédiger une fiche (j'ai apprit quelques subterfuges pour appâter les muses, et l’inspiration ne se tarie pas lorsque l'on cause des Joyce rezbaf) plutôt à propos des relations avec l'équipe administrative ; la chance joue ptet en effet un rôle médiateur lorsqu'on a l'audace de proposer ce genre de perso. Aurais je donc assez de veine pour tomber dans un bon jour et être accepté ? -->
Elucubrations omises (je me change juste les idées entre deux paragraphes biographiques ), merci à toi.
Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Dim 27 Nov 2011 - 14:35
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Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Dim 27 Nov 2011 - 16:41
Comme il parle bien ! *o* -amoureuse-
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Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Dim 27 Nov 2011 - 19:08
Mais mais… c’est magnifique, un érudit de la langue française !
Avec ce côté sibyllin, raaah nous sommes tous des foutriquets comparé à un tel maître en la matière ! Il faudrait à présent que j’arrête de me comporter tel un sycophante auprès de ce licencieux personnage, je risque de devenir trop volubile… (oui bon je me suis fait plaisir sur ce coup, je suis pas peu infatuée de ma personne )
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Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Lun 28 Nov 2011 - 21:50
Terminé ; expéditif et on ne peut plus concis. Disons que je garde les détails pour le rp uhm ? Mon impatience de rp est devenue quelque peu trop ardente...
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Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Lun 28 Nov 2011 - 22:00
Jolie fiche, comme le frangin, très poétique et très joliment tournée, si bien que même les passages horribles passent à la lecture ! Juste une question : étant donné qu'il est sorcier & chasseur en même temps, je le mets dans les deux groupes, c'est ok pour toi ?
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Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Lun 28 Nov 2011 - 22:07
Nop Zec est pas chasseur, uniquement Sorcier.
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Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Lun 28 Nov 2011 - 22:11
'kay. Au temps pour moi alors ! : ) Il me faudrait juste un métier pour ton rang alors, s'il te plaît !
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Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Lun 28 Nov 2011 - 22:13
Employé temporaire à la capitainerie ça rentre ?
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Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Lun 28 Nov 2011 - 22:17
Yup ! Ca rentre ! Voilà c'est fait ! Bon jeu !
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Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. » Mar 29 Nov 2011 - 11:14
Béatitude qui n'est pas sans arborer en ses rivages quelque concupiscence lascive longuement mûrie dans l'expectative de rp ; laquelle se réalise finalement. Et je remercie ta patience encline à m'ajouter en ultime démarche aux listes. Au plaisir du rp.
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Sujet: Re: Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. »
Ezechiel Joyce « Je n'aime pas l'homme, j'aime ce qui le dévore. »