|
|
|
| Before you hit the ground [pv] | |
| Auteur | Message |
---|
|
Invité
| Sujet: Before you hit the ground [pv] Lun 28 Nov 2011 - 16:23 | |
| Attrapant son sac de sport, elle referma en la claquant un peu trop fort la porte de son casier et soupira, remettant le cadenas en place avant de replacer une mèche rebelle de cheveux blonds derrière son oreille. De façon presque instinctive, elle consulta son téléphone portable et grimaça : « Taylor : 3 appels manqués ». Il allait gueuler, c'était sûr, mais elle n'avait pas franchement l'intention de le rappeler aujourd'hui ; l'entraînement de hockey avait été suffisamment épuisant comme cela, sans pour autant rajouter à sa fatigue un don du sang à Anderson. Le temps passant, le leader de son coven se faisait de plus en plus gourmand et Sutton se demandait bien ce qu'il pouvait faire de tout le sang qu'il lui ponctionnait ; il devait le boire ou repeindre les murs de sa chambre avec, car il était peu probable qu'il en utilise autant en faisant simplement de la magie. Elle tenta de le chasser de son esprit mais il se rappela bien vite à elle comme le téléphone sonnait à nouveau, affichant son nom. Un grognement agacé. « J'ai dit pas aujourd'hui. » Et sans autre forme de procès, elle le fit basculer sur son répondeur. C'était tout ce qu'il entendrait d'elle avant demain, fin de la discussion. Presque aussitôt, son regard bleu se posa sur son avant-bras droit sur lequel s'étalaient de fines cicatrices blanches lesquelles, si on y regardait d'un peu plus près et qu'on était un minimum connaisseur, avaient dans l'ensemble la forme d'un pentacle. A l’œil nu, c'était quasiment invisible, mais par précaution, elle trouvait toujours le moyen de dissimuler cette partie de son anatomie aux regards par des moyens détournés ; manches longues, rubans, bracelets de force ou éponge... Elle savait se montrer très inventive comme le prouvait la bande en stretch qu'elle portait aujourd'hui : pour la plupart des gens, cela ne signifiait rien d'autre qu'une blessure récente sans doute due au sport que la jeune fille pratiquait et ils n'iraient pas chercher plus loin. Refermant les vestiaires, car elle était tout le temps la dernière à quitter l'entraînement, elle entreprit de prendre le chemin de Lake Placid Road, pas pour rentrer chez elle, bien qu'elle y habitât, mais plutôt pour passer voir Camille. Ce dernier ne pourrait résolument pas l'éviter si elle débarquait chez lui sans prévenir, le forçant à l'affronter. Quoique... Avec son manque de chance habituel, il y avait de fortes probabilités pour qu'il lui refermât la porte au nez et qu'elle tombât ensuite sur Taylor qui vivait dans la même rue. Il fallait vraiment qu'elle propose à son père de déménager, ça semblait être la solution la plus enviable.
En parlant de son père... Il fallait qu'elle pense à lui envoyer un SMS pour lui dire qu'elle ne viendrait pas l'aider à la clinique pour cause de... Elle réfléchit rapidement, esquissant une moue amusée. Pour cause de révisions intensives à la bibliothèque pour le devoir de chimie de demain. Voilà, c'était parfait ! Aucun père ne trouverait jamais rien à redire à une excuse aussi vraisemblablement sérieuse et le sien était de toute façon trop aboulique pour rétorquer quoique ce soit, enfin, ça, c'est ce qu'elle croyait. Dans l'ombre, les choses changeaient et elle était trop concentrée sur ses petits drames personnels pour s'en apercevoir. C'était sans doute propres à toutes les adolescentes mais elle risquait fort, quant à elle, de regretter de pas s'être montrée plus vigilante. Sportive, ou plutôt pressée de voir Camille et de s'expliquer avec lui, elle avait déjà atteint CrowHaven Square, le parc municipal situé près de l'école qu'elle traversait chaque jour. Crosse de hockey sur l'épaule, sac de sport en bandoulière et le regard rivé sur l'écran de son téléphone, ses doigts pianotant sur les touches avec une rapidité déconcertante, informant son géniteur de son soudain besoin de réviser, elle ne vit pas la silhouette qui se profilait sur sa trajectoire et qui vraisemblablement n'avait pas l'air déterminée à éviter la jeune fille, quand bien même elle en aurait eu la possibilité. C'est donc de façon toute logique que Sutton percuta l'inconnu qui arrivait en face, reculant de quelques pas et lâchant crosse de hockey et téléphone sous l'effet de la surprise. « Merde. » Celui-là, il était sorti tout seul. Elle s'accroupit pour ramasser son portable, tombé aux pieds du trouble-fête, et prit le temps d'appuyer sur envoyer avant de se relever enfin, récupérant au passage sa crosse et posant un regard mitigé sur le jeune homme. « Désolée. » Enfin, plus ou moins, parce que mine de rien, vue la largeur des allées et le peu de personnes présentes dans le parc à cette heure, il aurait largement eu l'occasion d'éviter la collision. Le fait de s'excuser était donc en réalité plus un réflexe poli qu'une réelle volonté de se faire pardonner de quelque chose dont elle ne s'estimait pas réellement coupable. « J'vous ai pas fait mal, au moins ? » Oui, celle-là elle était clairement sarcastique comme en témoignait sa main droite s'attachant à masser brièvement son épaule gauche, un brin douloureuse de la rencontre inopinée. Et, finalement, c'est sa mauvaise humeur qui se manifesta, preuve qu'elle avait vraiment passé une journée déplorable, car elle était habituellement bien plus tranquille et moins acide. « J'suis presque sûre que vous m'avez vu, vous auriez pu vous décaler. » C'est ce que toute personne normalement constituée aurait fait, non ? De là, on pouvait commencer à émettre des doutes sur l'autre en face...
|
| | | |
Invité
| Sujet: Re: Before you hit the ground [pv] Lun 28 Nov 2011 - 20:31 | |
| A NE PAS TENIR COMPTE, REMANIEMENT PREVU A MON RETOUR (JUSTE A TEMPS POUR PAQUES & BUGGS )
Dernière édition par Sade Joyce le Lun 5 Déc 2011 - 8:48, édité 2 fois |
| | | |
Invité
| Sujet: Re: Before you hit the ground [pv] Lun 28 Nov 2011 - 23:42 | |
| « J'suis presque sûre que vous m'avez vu, vous auriez pu vous décaler. » « A vrai dire je dois me rendre au 3304bis Lake Placid Road. J’ai été appelé pour une urgence, un homme d’une cinquantaine d’années, un père de famille vivant seul et dont sa fille reste injoignable. Malheureusement, je suis nouveau ici et ne connaissant que trop peu cette ville, j’ai l’impression de m’être perdu. » « Lake Placid Road, c'est dans l'autre sens. » réplique-t-elle du tac-au-tac en montrant d'un mouvement du menton la direction opposée de celle dans laquelle il s'avançait. Ce n'est que quelques secondes plus tard qu'elle réalisa qu'il venait de donner l'adresse de son propre domicile et que l'homme dont il parlait ne pouvait être que son père. Quand bien même elle fut prise d'un léger accès de panique qui fit battre son cœur soudainement un peu plus vite, elle ne se précipita pas tête baissée en n'écoutant que son inquiétude, non, elle était beaucoup trop réfléchie et sceptique pour ça. De plus, pour un homme qui devait se rendre quelque part en urgence, il ne semblait pas vraiment pressé, tout comme il ne semblait pas vraiment logique qu'il s'y soit rendu à pied. Ajouté à cela qu'elle avait toujours son téléphone sur elle, si bien que certains de ses amis la taquinaient à ce sujet, et qu'à cette heure-ci son père n'était pas sensé se trouver chez lui mais à la clinique, l'on comprenait alors aisément sa méfiance. Sans rien ajouter de plus, elle s'éloigna de quelques pas de l'inconnu, tentant de conserver son calme malgré la crainte qui l'étreignait tout de même à l'idée que quelque chose soit en effet arrivé à son père, lui tournant le dos pour mieux pianoter sur son portable et appeler son géniteur. Au bout de deux trop longues sonneries, elle entendit enfin la voix s'élever à l'autre bout du fil. « 'Pa ? Est-ce que tu vas bien ? » « Oui, chérie, ça va. » répondit son paternel dans le combiné. « Je viens de rencontrer un type qui dit que... » « Sutton ? J'suis vraiment désolé. » « Désolé ? Désolé pourquoi ? » Une vive douleur lui vrilla la nuque avant qu'elle ait eu une réponse à sa question et elle retint un sifflement plaintif avant de se retourner, par réflexe, et de retomber nez à nez avec Sade. « Qu'est-ce que..? » Sa vue se troubla soudainement, elle se sentit défaillir, vacilla et n'eut pas le temps de constater que ses forces l'abandonnaient que déjà, elle se rapprochait dangereusement du sol. Le son du téléphone portable qui s'éclatait en plusieurs morceaux sur le bitume fut le dernier bruit qu'elle capta clairement.
[...] Lorsqu'elle émergea de sa torpeur inexpliquée, elle mit un certain temps à y voir clair ; sa vue était toujours brouillée, comme si elle avait pénétré dans une pièce sombre après avoir passé des heures dans une lumière aveuglante. Son ouïe, elle, était parfaitement opérationnelle cependant, et elle n'eut pas grand mal à capter la voix de son père, pas très loin d'elle, lui semblait-il sans qu'elle pût en être certaine. « Vous en êtes vraiment sûr, Joyce ? Ma propre fille est l'une d'entre eux ? » La jeune fille cligna des yeux plusieurs fois, restant immobile à l'exception de sa main droite qui agrippa la première chose à sa portée, une couverture rêche qu'elle reconnut être celle du canapé du salon. Elle ne comprenait pas ce qu'elle faisait là ni même ce qui lui était arrivé, encore moins pourquoi son père semblait être mêlé à son état mais, au fur et à mesure, que ses idées se faisaient plus claires, la lumière commença à se faire dans son esprit. Joyce... Le nom ne lui était pas inconnu. Il lui fallut encore de longues minutes avant de rassembler les morceaux et de mettre la notion de chasseur sur le nom et le visage de l'inconnu du parc. Ce qui signifiait, au vu des événements, que son propre père l'avait trahie, l'avait donnée à un être si abject qu'elle n'avait même pas voulu entendre la totalité de ce qui se disait sur lui quand Camille avait entrepris de lui narrer l'histoire. Elle regrettait maintenant de ne pas en savoir plus, cela aurait pu lui donner un moyen quelconque de s'en sortir sans trop de dommages. « Qu'est-ce que vous allez faire, Sade ? » « 'Pa ? » Se redressant à demi sur le sofa, la jeune fille, ayant enfin retrouvé en totalité le sens de la vue mais pas encore ses pleines capacités physiques - elle se sentait toujours vaseuse, comme après une soirée trop arrosée ou un état de fatigue trop intense -, semblait supplier son géniteur du regard, évitant soigneusement de croiser celui de Sade. « 'Pa, qu'est-ce que tu fais ? Me laisse pas. » Le ton était implorant et si Kane s'en montra un tant soit peu ému, il ne le montra pas, se contentant d'un geste de la main que Sutton ne sut interpréter, avant de disparaître de sa vue. Une porte qui claque puis le silence. Effrayant, si lourd qu'il en devenait presque, paradoxe, assourdissant. Son regard bleuté se posa sur le visage de Sade, aussi plein d'appréhension que de colère. Elle tendit la main vers lui, sa paume à plat dirigée à son encontre, et fronça les sourcils, comme elle se concentrait. Dans son état, elle ne s'attendait pas à produire de la magie suffisamment puissante pour le mettre hors d'état de nuire mais elle espérait tout de même pouvoir faire diversion, juste le temps de sortir en courant et de se réfugier chez Taylor ou Camille, si ses jambes acceptaient de la porter jusque là. Toutefois, elle eut beau se concentrer sur ses doigts à en faire trembler sa main, rien ne se produisit, pas même le moindre flux d'énergie. C'était loin d'être normal et elle laissa son bras retomber mollement le long de son corps. Encore vacillante, elle se leva, ne lâchant pas de la main le dossier du canapé, et se plaçant derrière, mettant le meuble comme obstacle entre eux deux. Un coup d’œil rapide par dessus son épaule pour aviser la fenêtre, éventuel échappatoire possible, puis elle reporta son attention sur le chasseur ; mieux valait ne pas le perdre de vue trop longtemps. « Qu'est-ce que vous avez raconté à mon père pour qu'il me fasse ça ? » Elle était pleine de rancoeur, persuadée que c'était Sade qui avait provoqué sa chute, ne pouvant imaginer que c'était en réalité son père qui avait fomenté sa disgrâce. Le chasseur eut un mouvement qu'elle jugea trop brusque et elle prévint aussitôt. « Ne m'approche pas. » Elle était passée du vouvoiement au tutoiement brutalement mais à la réflexion, elle n'estimait pas devoir faire preuve de la moindre déférence à son égard.
|
| | | |
Invité
| Sujet: Re: Before you hit the ground [pv] Mar 29 Nov 2011 - 22:41 | |
| A NE PAS TENIR COMPTE, REMANIEMENT PREVU A MON RETOUR (JUSTE A TEMPS POUR PAQUES & BUGGS )
Dernière édition par Sade Joyce le Lun 5 Déc 2011 - 8:45, édité 1 fois |
| | | |
Invité
| Sujet: Re: Before you hit the ground [pv] Mer 30 Nov 2011 - 14:03 | |
| « Ne m'approche pas. » Elle le regarda se saisir d'une chaise et la placer à un endroit stratégique, lui coupant toute possibilité de retraite. S'il ne la quittait pas des yeux, elle agissait de même, ne le lâchant pas du regard, méfiante au possible. « Je ne compte pas te toucher pour le moment. J’ai déjà profité de ton coma perfectif pour explorer ton corps. Je suis d’ailleurs stupéfait que tu n’en perçoives pas les douleurs physiques. Je tâcherais d’être plus stoïque tout à l’heure. » Sutton mit de trop longues secondes à comprendre ce qu'il voulait dire et entrouvrit les lèvres, prête à répliquer mais les mots restèrent coincés dans sa gorge, aussi tétanisée que ses membres et que son esprit. Il avait... QUOI ? Une colère sourde s'insinua en elle, lente et dangereuse, comme elle n'en pouvait plus de ces gens qui se servaient sans demander. Comme Taylor, qui ne donnait jamais rien en retour, comme Camille qui refusait de lui parler pour une histoire sordide, comme ce type là, qui se croyait tout permis. Ce n'était pas de la haine, juste une rage trop longtemps contenue et qui resurgissait sans qu'elle ne comprenne pourquoi, bouillonnante comme le magma d'un volcan, menaçant de faire exploser son crâne. « Mais pour l’heure, assieds toi. » Elle plissa légèrement le nez, le crucifiant du regard, le transformant mentalement en un nouveau Christ sur un nouveau Golgotha, ne bougeant pas, presque en une attitude de défi. D'ordinaire, elle se serait sans doute montrée plus docile, mais la peur avait laissé sa place à l'ire. « Joins toi à moi Sutton, et ne m’oblige pas à venir par moi-même te chercher. » Elle croisa les bras sur sa poitrine, penchant légèrement la tête sur le côté, ne prenant même pas la peine de lui répondre ; qu'il compte sur son obéissance, il risquait fort d'être déçu. L'air de rien, cependant, elle cherchait mentalement, une autre échappatoire, ses lèvres prenant un pli concentré comme elle essayait à nouveau de se servir de sa magie. Ainsi, lorsque perdant patience, Sade se leva pour la balancer sur le fauteuil, elle n'eut pas le temps de l'éviter. « Rien ne sert de te fatiguer, j’ai encore quelques heures devant moi avant que tu ne puisses utiliser tes pouvoirs. » Insupportable de perspicacité. « Bien, si je suis ici, c’est parce que ton père voulait savoir ce qui se tramait derrière ses doutes. Il a fait appel à moi pour que je confirme ses suspicions. Maintenant que tu sais qui je suis, pourquoi je suis là, sache que les Joyce ne font pas dans le charitable. En contre partie, il m’a offert sa fille. Que tu veuilles me croire ou non, cela ne change en rien la finalité de mes intentions. Alors crois moi, mieux vaut t’improviser silencieuse et avenante au risque, dans le cas contraire, de te faire regretter chaque tentative d’évasion ou encore d’obreption. Plus tu résisteras et plus je me montrerais indifférent à ta douleur : alors coopère. »
Si elle se retint de le traiter de menteur quand il lui annonça que son propre père était derrière tout ça et qu'il la lui avait offert en pâture, elle économisa sa salive car, au fond d'elle, Sutton savait déjà que c'était la vérité, son géniteur le lui ayant confirmé en l'abandonnant ici lâchement. Elle détourna le regard, l'espace d'un instant, toujours aussi folle de rage, un deuxième sentiment venant s'ajouter au premier ; la loyauté envers les siens. Elle ne voyait pas sur quoi elle pourrait coopérer, à part concernant la magie, et elle était bien trop liée aux six seuls sorciers qu'elle connaissait pour penser à les trahir de quelque façon que ce soit. Elle leva finalement à nouveau les yeux sur lui, les mâchoires serrées sous l'effet de cette rage inexplicable qu'il lui fallait à tout prix évacuer. Sans prévenir et d'un mouvement brusque, elle se leva et le gifla avec force, sans le quitter des yeux, quand bien même son regard se faisait moins assuré, moins fixe, papillonnant dans les prunelles de Sade comme elle-même ne comprenait pas ce qui lui avait pris mais qu'elle essayait de le cacher. Elle n'avait jamais giflé personne, quand bien même ils étaient nombreux à l'avoir un jour mérité. « Je n'ai rien à te dire, hormis que je te déteste. » Ses phalanges se refermèrent sur sa paume et elle laissa son bras retomber le long de son corps, ce corps qu'elle se rappela souillé par cet être infâme et haïssable. « Tu as... » Elle remua la tête de gauche à droite, incapable de le dire, de laisser sortir ces mots qui rendraient alors ce qu'elle croyait que Sade lui avait fait plus réel. Ses poings se desserrèrent presque aussitôt, ses deux mains remontant pour se poser sur les hanches du jeune homme avec un sourire, plantant ses ongles dans les quelques centimètres carrés de chair qu'elle avait découverte. « Je devrais sans doute te rendre la pareille, mh ? » Sentiment de vengeance légèrement distordu et hors propos, elle s'en rendit compte elle-même, bien consciente que quelque chose ne tournait pas rond chez elle car elle se connaissait suffisamment bien pour savoir que jamais, oh grand jamais, elle n'aurait fait quelque chose dans ce genre. Elle retira ses doigts, comme si elle s'était brûlée au contact de l'épiderme de Sade et se laissa retomber dans le fauteuil, repliant ses genoux contre sa poitrine et les entourant de ses bras en une attitude défensive proche du désarroi, les yeux fixés sur les pieds du chasseur, perdue. Elle le vit tourner les talons et elle écarquilla les yeux. Il s'en allait ? Comme sa mère, comme Camille la dernière fois sur la plage, comme son père à l'instant. Par réflexe, elle se leva d'un bond et l'enlaça brutalement, comme s'il s'agissait d'un être aimé qu'elle n'aurait pas vu depuis des années. Les yeux fermés, les doigts agrippés à... elle ne savait pas trop quoi au juste, elle lâcha, presque suppliante. « Me laisse pas. » Deux minutes, peut-être trois, avant que cela ne s'estompe à nouveau, laissant derechef place à la colère et au dégoût qu'elle éprouvait pour lui. Elle le repoussa aussitôt, portant ses mains à ses tempes, sa tête menaçant d'exploser sous tous ces sentiments exacerbés et contradictoires. « Qu'est-ce que tu m'as fait ?» |
| | | |
Invité
| Sujet: Re: Before you hit the ground [pv] Mer 30 Nov 2011 - 21:48 | |
| A NE PAS TENIR COMPTE, REMANIEMENT PREVU A MON RETOUR (JUSTE A TEMPS POUR PAQUES & BUGGS )
Dernière édition par Sade Joyce le Lun 5 Déc 2011 - 8:45, édité 1 fois |
| | | |
Invité
| Sujet: Re: Before you hit the ground [pv] Jeu 1 Déc 2011 - 0:59 | |
| « Qu'est-ce que tu m'as fait ?» Elle le repoussa et s'éloigna de quelques pas, gênée par cette proximité physique avec celui qu'elle considérait tout de même comme un tortionnaire, se détournant. Il ne lui laissa toutefois pas l'occasion de rester à l'écart bien longtemps, comme déjà il attrapait ses avant-bras, l'attirant à lui et la maintenant captive. Dans un automatisme virulent, elle ne manqua pas de tenter de se débattre et ne doutez pas qu'elle aurait mordu et griffé tout son soûl pour peu que Sade lui ait laissé suffisamment de liberté dans ses mouvements pour le faire. « Si tu ne cesses de gesticuler, je te saigne sur le champ. » Il lui fallut encore de trop longues secondes pour assimiler la portée de ses mots et se résoudre à l'évidence ; de toutes façons, elle n'était pas en mesure de lui résister de quelques façons que ce soit. Ses forces physiques ne lui permettraient en aucun cas de rivaliser avec lui et privée de sa magie, elle ne faisait pas le poids. Progressivement, elle cessa de lutter et abandonna toute résistance, se surprenant même à se laisser aller contre lui, résignée. Dans un espoir un peu illusoire, elle s'imaginait que si elle se montrait plus conciliante, Sade en ferait autant et qu'il... qu'il quoi au juste ? Elle l'ignorait, comme elle ne connaissait nullement ses intentions ; avait-il l'intention de la tuer ou avait-il d'autres choses en tête, des choses encore pires dont elle ne souhaiterait même pas entendre parler ? Mieux valait ne pas se concentrer là-dessus pour le moment. « Je t'emmène avec moi, tâche de ne pas crier, gémir, ou gesticuler comme tu le fais. Tu me fatigues. Si tu ne collabores pas, je commencerai par ton père... » Elle remua la tête dans un signe de dénégation, marmonnant quelque chose qui ressemblait vaguement à « ne fais pas ça », toujours soucieuse de la santé de son paternel, quand bien même il l'avait trahie. Après tout, elle n'avait plus que lui. Ou presque. Ce que Sade ne manqua pas de lui rappeler. « ...Puis ta chère et tendre mère. » A ces mots, son corps entier se raidit entre les doigts du jeune homme, littéralement pétrifiée à l'idée qu'il puisse s'en prendre à sa mère alors que tout ce qu'elle avait jamais entrepris dans la magie avait été pour la sauver, elle. Ses mâchoires se resserrèrent sous l'effet de cette épée de Damoclès qu'il venait de placer au dessus de la tête de sa mère, révulsée à l'idée qu'il ne reculât pas devant le plus odieux des chantages pour la soumettre. « Si tu coopères je peux t'aider à modifier sa hiératique. » Surprise, elle tourna le visage vers lui, l'observant quelques secondes, comme si cela pouvait suffire à vérifier la véracité de ses dires. Etrange que cet homme qui pouvait souffler le chaud et le froid sur ses pensées, qui lui promettait le pire comme le meilleur, et qui la laissait encore plus indécise quant à l'opinion qu'elle se faisait de lui. Ce qu'elle savait cependant, tandis qu'il plaquait sa main sur ses lèvres pour la dissuader d'ameuter le voisinage sans doute, c'était qu'elle ne voulait pas le suivre, où qu'il l'emmène, et cette impuissance lui fit verser des larmes silencieuses, les premières depuis l'accident de sa mère, quatre ans auparavant.
La portière de la voiture claqua et le son lui sembla identique à ces portes de prisons que l'on referme sur les bagnards. Ses prunelles bleues noyées de larmes résolument fixées sur l'extérieur, dans un souci évident de ne pas avoir à croiser celles de Sade, elle prit le temps d'essuyer d'un revers de main les sanglots qui avaient dévalé ses joues et passa le reste du trajet coite, le front appuyé contre le verre, son regard glissant parfois furtivement sur le visage de son ravisseur, comme si elle cherchait à lire en lui. Chose qui lui semblait impossible au demeurant tant le chasseur devait avoir des idées sinueuses et tant il semblait se montrer hermétique à tout. Il n'avait visiblement nulle compassion ou empathie de quelque genre que ce soit, à se demander s'il était capable d'éprouver ne serait-ce qu'une once de pitié. Triturant nerveusement ses doigts, elle en était encore à se demander ce qu'on pouvait bien attendre d'elle, après tout, elle ne comprenait toujours pas en quoi elle aurait pu lui être utile, même en cherchant bien, que le véhicule s'arrêta devant une grande bâtisse qui ressemblait vaguement à un manoir de film d'horreur. Rien à voir avec le petit pavillon qu'elle venait de laisser derrière elle. Sans attendre une quelconque invitation de sa part, elle ouvrit sa portière et descendit de la voiture, les mains profondément enfoncées dans les poches, dans une attitude fermée qui en disait long sur sa joie d'être ici. Sutton ne prit même pas la peine de lui demander où ils étaient ; il était évident qu'un endroit comme celui-là ne pouvait qu'appartenir à un type de son genre, tout aussi pompeux, arrogant et hautain que son propriétaire. Elle le vit s'approcher et elle fit un écart pour l'éviter, le fusillant du regard à l'idée qu'il lui prenne encore l'envie de l'attraper par le bras pour la traîner où bon lui semblait. « J'y arriverai toute seule, merci ». Amère au possible, elle allait clairement lui faire regretter de l'avoir amenée là, quitte à se montrer aussi désagréable et détestable que lui, et peut-être que, lassé, il la renverrait chez elle. Ô doux espoir, quant tu nous tiens et nous berce de tes cruelles illusions... Déterminée à jouer les trouble-fête, elle le devança, poussant elle-même la porte du manoir pour y pénétrer la première. Presque aussitôt, ses mauvaises résolutions s'envolèrent, à mesure que ses iris avisaient plusieurs visages aux airs encore moins avenants que celui de Sade et c'était peu dire. Elle recula instinctivement de quelques pas, buttant à nouveau dos contre le jeune homme, contact qu'elle interpréta comme rassurant cette fois-ci et non plus comme une menace, preuve que l'esprit humain passe par bien des détours paradoxaux. Si la plupart des êtres qu'elle voyait s'agiter en tous sens ne lui prêtaient pas la moindre attention, elle n'avait pas envie d'être mêlée à eux pour autant, c'est sans doute la raison pour laquelle elle fit volte-face vers Sade, levant le regard vers lui. « J'veux pas rester ici. S'il te plait. » Elle avait tout l'air d'une gamine qui supplierait ses parents de la laisser dormir dans leur chambre sous prétexte qu'il y avait un monstre dans le placard de la sienne ; ton implorant, regard larmoyant, ses phalanges agrippées à la manche de Sade, comme si soudain, la réalité de sa condition venait de lui sauter aux yeux, lui faisant perdre son flegme et son pseudo-courage. « Je ne ferai plus de magie, je te le jure, je... Ramène-moi chez moi... Mon père, il m'attend et... et j'ai cours demain, les autres vont s'inquiéter... j'ai... j'ai même pas d'affaires de rechange et... mon téléphone, je veux mon téléphone, je... » Comme toujours quand elle était nerveuse, elle débitait un flot incommensurable de paroles dont certaines avaient plus de sens que d'autres. Se rendant compte que son numéro de petite fille gâtée attirait davantage les regards torves des sbires de Sade, elle se tut soudainement ; de toutes façons, elle savait bien que c'était inutile. Que pouvait-elle attendre d'un type qui disait avoir abusé d'elle et qui menaçait de tuer ses parents si elle ne faisait pas ce qu'il lui demandait ? Pas grand chose à priori. Elle soupira, ses iris azurs fixés sur ses doigts qui n'avaient toujours pas lâchés la manche de Sade, comme crispés. « Je veux... » Réflexion faite, ce n'était peut-être pas le meilleur moyen de commencer une phrase. « On va ailleurs, s'il te plaît ? » Sous-entendu « ailleurs que cet endroit en particulier qui pullule de gens encore plus louches que toi ». Elle ne faisait pas la fière, mais il était fort à parier qu'elle redeviendrait beaucoup moins conciliante sitôt qu'on accèderait à sa requête. Sauf si c'était pour l'emmener dans un lieu encore pire que le précédent. |
| | | |
Invité
| Sujet: [-17 ans] Jeu 1 Déc 2011 - 14:36 | |
| A NE PAS TENIR COMPTE, REMANIEMENT PREVU A MON RETOUR (JUSTE A TEMPS POUR PAQUES & BUGGS )
Dernière édition par Sade Joyce le Lun 5 Déc 2011 - 8:45, édité 2 fois |
| | | |
Invité
| Sujet: Re: Before you hit the ground [pv] Jeu 1 Déc 2011 - 17:09 | |
| « On va ailleurs, s'il te plaît ? » Son attention fut attirée autre part, par l'arrivée d'un autre homme, qui tout en lui étant inconnu, ne lui semblait pas particulièrement hostile. « Que fait mon frère, Lloyd ? » « Il m’a informé de vous dire qu’il s’absentait pour la soirée monsieur. » « Bien, dès qu’il rentrera, dites lui que je suis en compagnies des chercheurs » La jeune femme assista à l'échange sans en saisir un traître mot. Tout ce qu'elle en retenait c'était que Sade avait un frère, lequel devait être au moins aussi tordu, ce qui était une raison suffisante pour ne pas avoir envie de le rencontrer. En tous cas pas avant plusieurs longues années. Elle sentit la main du jeune homme appuyer dans son dos pour la diriger et, si le geste lui déplut, elle ne s'en offusqua pas, trop contente d'échapper aux visions funestes qui s'étalaient devant ses yeux. Leur arrivée au pied de l'escalier la fit se figer à nouveau et son corps se raidit tandis que ses prunelles bleues se posaient à nouveau dans celles de Sade, inquiètes de voir que les autres étaient encore là, bien que la jeune fille restât obstinément silencieuse. Il était certain que quand bien même, elle le détestait, elle préférait encore être en sa compagnie qu'en celle de ses chiens de garde. C'était choisir entre la peste et le choléra, sans le moindre doute. Elle eut un léger mouvement de recul lorsqu'il la saisit pour la porter mais, réflexion faite, elle était mieux dans ses bras que par terre. La jeune fille se surprit même à se blottir un peu contre lui, son visage par dessus l'épaule de Sade, guettant du coin de l'oeil les silhouettes qui s'éloignaient. Elle ne le regarda pas lui, cependant, gênée de cette proximité sans doute, les mains crispées sur le tissu de sa chemise, resserrant encore plus leur étreinte quand ils pénétrèrent dans une chambre déserte. Il la laissa retomber sur le lit et elle le fusilla du regard, agacée par ses manières. Elle détourna les yeux, laissant ses iris se promener sur les meubles de la pièce, comme si cela pouvait lui en apprendre plus sur Sade. « Cesse donc de me considérer avec aussi peu de fureur et d’hostilité : préfère une abomination fanatique. Assez perdu de temps : ton corps m’attend. J’ai besoin de savoir si tu es prête à rejoindre cette communauté et lui rester fidèle, dans l’hypothèse où un coven a su t’intégrer à sa triste cause, avant de t’exposer l’avancée de nos expérimentations sur des cas similaires à ta génitrice. Ils sont nombreux dans ton cas : notre fief regorge de tout type de spécimens qui fomentent l’évolution dévoyée de notre communauté, et dans un excès de lassitude de ces modèles notre empire tend à s’étendre jusqu’à Chance Harbor. Tu as été une des sorcières retenues pour ta remarquable prestation tout en prudence et sobriété. » Ses doigts se resserrèrent sur les draps, les froissant de sa colère ; comme si elle pouvait avoir envie de les rejoindre, eux, ces êtres visiblement dégénérés et dépourvus de la moindre pitié. Il avait beau promettre un remède pour sa mère, elle ne le croyait qu'à moitié, d'autant plus quand il avait commencé sa diatribe par une menace à sa pudeur. De plus, quand bien même elle l'aurait voulu, et ce n'était pas le cas, elle ne pouvait pas trahir son coven, cela ne marchait pas comme ça, spécialement dans leur cercle.
Elle eut un petit rire froid et claquant comme un coup de fouet, tandis qu'elle se levait du lit, se plantant devant lui et le dévisageant avec attention. « Arrête de me prendre pour une idiote ! Je n'ai pas l'intention de te faire confiance, tu n'en es pas digne, tes promesses n'ont aucune valeur et tu le sais. » Elle marqua une pause, excédée qu'il joue autant avec son histoire, avec ses sentiments, pour obtenir une quelconque fidélité de sa part. « Tu es déjà à réclamer le paiement de quelque chose que tu n'as pas encore donné. Je ne te dois rien, Sade. Rien du tout. Ni ma fidélité, ni mon corps. » Les poings serrés et le regard furibond, elle ne le quittait pas des yeux, semblant le défier. Bien sûr, elle le craignait, elle ne pouvait le nier mais il ne l'avait pas encore blessée ou violentée, pour une raison qu'elle ignorait et cela lui avait sans doute donné une trop grande confiance en elle; Somme toute, elle ne comprenait pas ce qu'il attendait d'elle. « Tu as bien assez de gens à ta solde. » Elle passa une main nerveuse dans ses cheveux blonds, cherchant du regard un objet quelconque qui aurait pu lui permettre de l'assommer ou de le mettre hors d'état de nuire mais l'endroit en était dépourvu. Au pire, elle pourrait toujours essayer de l'étouffer avec un oreiller même si la tâche semblait ardue... Lentement, elle entreprit de faire le tour de la chambre, ses doigts effleurant les meubles au hasard, avant de revenir vers Sade, ses phalanges agrippant avec douceur le poignet de celui-ci. Après tout, elle ne perdait rien à essayer, ça avait fonctionné la dernière fois, il n'y avait donc pas de mal à retenter la chance... Son pouce effleura sa peau en une caresse légère, cherchant à l'amadouer, sans aucun doute. « Montre-moi que tu peux être quelqu'un de bien, Sade. » Là, elle rêvait sans doute un peu mais après tout, dans l'ensemble, il s'était montré plus prévenant que ce que sa réputation prétendait alors peut-être qu'il n'était pas aussi terrible qu'il y paraissait si l'on savait comment le prendre. |
| | | |
Invité
| Sujet: [-17 ans] Ven 2 Déc 2011 - 0:06 | |
| A NE PAS TENIR COMPTE, REMANIEMENT PREVU A MON RETOUR (JUSTE A TEMPS POUR PAQUES & BUGGS )
Dernière édition par Sade Joyce le Lun 5 Déc 2011 - 8:46, édité 2 fois |
| | | |
Invité
| Sujet: Re: Before you hit the ground [pv] Ven 2 Déc 2011 - 14:33 | |
| « Montre-moi que tu peux être quelqu'un de bien, Sade. » Elle relâcha son poignet, ses iris bleus posés sur son visage, méfiante au possible, d'autant plus qu'elle le vit approcher silencieusement. Par réflexe, elle recula à mesure qu'il avançait, le regard fixé sur lui, ne le lâchant que lorsqu'elle sentit sa jambe butter contre le rebord du lit, ses prunelles se posant quelques instants sur le matelas avant de revenir, plus inquiètes, sur Sade, qui n'avait pas cessé d'avancer. Plus ou moins prise au piège, elle consentit à se dire qu'elle avait peut-être lancé quelque chose de trop dangereux pour elle, s'imaginant pouvoir l'apprivoiser comme un chiot alors qu'il relevait plutôt du loup. La main du jeune homme glissa sur son cou et elle ne put retenir un frisson désabusé, subitement anxieuse comme elle comprenait ses intentions, incapable de résister comme il la faisait s'allonger sur le lit, son cœur s'accélérant inexorablement, son souffle se faisant plus court. Elle déglutit péniblement, ses doigts se posant maladroitement sur son torse, comme si elle espérait le tenir suffisamment à distance, ses phalanges se resserrant de façon perceptible sur la chemise de Sade comme elle sent ses lèvres se poser sur sa peau. Elle détourne le regard, trop embarrassée pour penser à le fixer, trop apeurée et indécise pour penser à le repousser. « Tu n’as pas idée de tout ce dont je suis capable, Sutton. J’ignore encore ce qui te rends si ineffable et pourtant immuable chez toi mais ne me sous estime jamais : tu es seule à faire exception jusqu’ici, mais la nuit n’est pas encore terminée, et plus tu tentes de m’appâter plus je réponds à ces sollicitations en un pervers fidèle à l’animal que je suis. » Ses iris bleus revinrent se poser sur son visage, attirées malgré elle. Même si elle ne saisissait pas ce qu'il pouvait bien lui trouver de différent, Sutton n'allait résolument pas s'en plaindre si, comme il le prétendait, cela lui permettait d'être l'exception à ses instincts primaires. Ça avait toujours été le principal problème de la jeune fille ; incapable de sauver sa mère, elle avait attrapé le syndrôme des chiens perdus, comme l'appelait son père, cette volonté ineffable de prouver qu'il y avait du bon en chaque être humain. Si elle avait réussi à apprivoiser Camille de cette façon, il aurait sans doute été bon qu'elle reconnaisse enfin que certaines personnes ne pouvaient pas être sauvées et que Sade faisait sans aucun doute partie de cette catégorie-là. Et pourtant, elle ne détournait pas son regard de lui, attentive au moindre de ses gestes, de ses mots ou de ses expressions, ne comprenant pas pourquoi il la ménageait autant, quand elle imaginait, en une illusion édulcorée de la réalité, ce dont il pouvait être capable. « Je n’ai confiance en aucune femme et à cette heure-ci, tes pouvoirs t’incombent à nouveau, cependant je te mets à mon tour au défi : montre moi que tu peux me laisser tenter d’être quelqu’un de bien ce soir, laisse toi faire et réponds à mes tentatives. » Elle fronça les sourcils et eut une moue légèrement contrariée, comme elle mesurait la portée du choix qu'il lui proposait, une sorte de cadeau empoisonné dont elle n'était pas sûre de vouloir, surtout lorsqu'on considérait, qu'en y regardant bien, elle n'avait pas vraiment le choix. Si elle le rejetait, il pourrait tout aussi bien prendre ce qu'il voulait de force et, si sa conscience s'en sentirait sans doute mieux, elle n'était pas certaine d'être assez forte pour le supporter. Si elle accédait à sa requête, sans aucun doute elle se détesterait mais elle s'épargnait aussi bien des souffrances inutiles.
Indécise, elle retira sa main gauche du torse de Sade, et remua légèrement les doigts, produisant presque aussitôt une étincelle électrique qui lui arracha un fin sourire. Au moins, il n'avait pas menti sur ce point, ses pouvoirs lui étaient bien rendus ; certes, en y pensant, elle aurait peut-être pu se débarrasser du chasseur à l'aide de sa magie revenue mais qu'aurait-elle fait pour la smala qui attendait à l'étage inférieur ? L'impasse. Elle plongea son regard dans le sien, fouillant les iris bleus de Sade, à la recherche d'un signe quelconque, d'une lueur, de quelque chose qui aurait pu la décider. Finalement, elle lâcha dans un souffle. « Je me haïrai pour ça, une fois terminée, et je te haïrais davantage. » Sans rien ajouter de plus, après tout, il n'était pas utile de parler plus avant, elle inspira profondément, remontant ses phalanges sur le visage de Sade, effleurant du bout des doigts l'arrondi de sa joue avant de redescendre sur ses lèvres, se retenant presque de respirer, craignant qu'il ne s'impatiente soudainement. Rosissant légèrement malgré elle, elle baissa les yeux sur son menton, se disant qu'il avait sans doute l'habitude de mieux et de plus passionné. Il lui faudrait cependant se contenter de ce qu'elle lui donnait tout comme il allait falloir que Sutton oublie que cet homme avait menacé les siens, qu'il l'avait emmenée ici de force et que c'était une sorte de monstre des temps modernes. Ne pas y penser, surtout ne pas se souvenir de qui il était. Elle se redressa légèrement, s'appuyant sur son avant-bras droit, tandis que sa main gauche poursuivait son exploration, passant de ses lèvres à son cou, s'arrêtant sur le col de sa chemise qu'elle agrippa pour l'attirer doucement à elle. Chacun de ses gestes était mesuré, volontairement doux et dépourvu de toute brusquerie, comme s'il avait été une bombe sur le point de lui exploser entre les mains, et après tout, elle ne se considérait pas à l'abri que cela arrivât. Aussi, il lui fallut de longues secondes pour se décider à approcher ses lèvres des siennes et, quand bien même, elle n'était plus qu'à quelques centimètres de son visage, elle passa un temps indéniablement long le regard plongé dans le sien, avant de finalement apposer sa bouche contre la sienne, les yeux bien ouverts, par prudence, en un baiser désespérément chaste au début, qui se transforma finalement en une étreinte plus impliquée lorsque sa langue força le passage des lèvres de Sade pour se mêler à la sienne. Lentement, pendant ce temps, ses doigts avaient lâché l’encolure pour se concentrer sur les boutons de sa chemise, défaisant les trois premiers. Pour le coup, elle ferma les yeux, ne pouvant plus le regarder en face, et finissant par rompre le baiser, ses prunelles bleues fixées sur le menton de Sade, évitant soigneusement de croiser ses iris. |
| | | |
Invité
| Sujet: [-17 ans] Ven 2 Déc 2011 - 23:07 | |
| A NE PAS TENIR COMPTE, REMANIEMENT PREVU A MON RETOUR (JUSTE A TEMPS POUR PAQUES & BUGGS )
Dernière édition par Sade Joyce le Lun 5 Déc 2011 - 8:46, édité 1 fois |
| | | |
Invité
| Sujet: Re: Before you hit the ground [pv] Dim 4 Déc 2011 - 1:24 | |
| Si l'on prétend que prudence est mère de sûreté, c'était sans aucun doute quelque chose que l'on avait pas dit à Sutton et il aurait été grand temps de la prévenir. En tous cas, il aurait fallu le faire avant qu'elle ne rencontre Sade. Utopiste, sans doute, un peu crédule aussi et naïve sûrement, elle se plaisait pourtant à répéter qu'elle ne se laissait pas berner aisément mais, avide d'une affection dont elle ne bénéficiait pas chez elle, elle s'était laissée amadouer par les belles paroles et les yeux bleus de Sade. Elle avait beau se méfier encore de lui, elle imaginait, ingénue, que l'orage était passé. Il retira sa chemise et elle reporta son attention sur son visage, bien trop chaste et trop peu passionnée pour oser laisser ses iris s'aventurer sur sa peau. Si elle a un léger sursaut lorsqu'il se saisit de ses poignets, elle n'oppose cependant pas de résistance inutile, ne pouvant toutefois réprimer un gémissement plaintif lorsque cette brutalité empreint de sauvagerie la fait souffrir, et elle scrute ses pupilles avec une inquiétude qui le dispute à la confiance qu'elle lui a donnée. Le souffle du jeune homme sur sa peau lui fit fermer les paupières, par pudeur ou par abandon, laissant ses muscles se détendre, rassurée par la douceur dont il faisait preuve. Et puis, tout bascula sans qu'elle ne puisse rien faire pour l'empêcher. Elle sentit une autre main sur sa peau, des doigts qui n'appartenaient pas à Sade et elle ouvrit les yeux, une lueur panique dans le regard, tentant de protester sans grand succès comme déjà un deuxième lui bloquait les poignets, tandis que la paume du chasseur s'abattait sur ses lèvres, étranglant à sa source le cri qu'elle s'apprêtait à pousser. La seule chose qu'elle voyait clairement était le sourire moqueur et triomphant de Sade et elle ne put s'empêcher de penser que, si on lui en avait donné la possibilité, elle l'aurait tué sur le champ. Trahie, elle l'accusa du regard, comme autrefois l'Oeil avait regardé Caïn du fond de la tombe, la colère prenant pour l'instant le pas sur la peur, l'adrénaline la poussant à ne pas s'abandonner elle-même à son sort, puisqu'ici personne ne viendrait la sauver. Telle une furie sortie de la mythologie grecque, elle se débattit comme un diable, remuant la tête de gauche à droite avec énergie pour retrouver l'usage de la parole et pouvoir lancer un sort quelconque, n'importe quoi qui ferait illusion et qui lui permettrait de se sortir de là. Ses mains n'étaient pas en reste, ses doigts parcourus d'étincelles électriques que certes, elle ne pouvait pas diriger contre eux pour l'instant, mais qui ne manquèrent pas de faire voler en éclat l'ampoule de verre située au plafond.
Il se saisit de sa gorge, plantant presque ses doigts dans sa chair, cette peau qu'elle lui aurait donnée sans qu'il ait besoin de la maltraiter. Ses lèvres approchèrent son visage et elle fit son possible pour éviter leur contact, ne pouvant cependant pas les empêcher de débiter leur venin. « Chut, la douleur va t’être insupportable, le supplice te forcera à me supplier de t’achever, la drogue te submergera de tes affres les plus délétères, et, plus tard, chaque fois que tes souvenirs s’infecteront de cette nuit, tu te découvriras un lien méphitique avec ton violeur. Je vais te montrer que je peux surtout être quelqu’un de perfide, Sutton. » Elle eut beau tenter un ultime effort pour se libérer, il ne servit qu'à consumer ses dernières forces, parvenant tout de même à pousser le jeune homme à retirer, sans doute du à sa propre volonté, sa main de ses lèvres. Exténuée, trahie et ayant brûlé ses dernières énergies, elle cessa de se débattre, laissant sa tête retomber brièvement sur sa poitrine, plus abattue que résignée, laissant échapper un hoquet, prélude de la vague de pleurs qui n'allait pas tarder à suivre. Ainsi, lorsqu'elle releva la tête vers lui, les larmes dévalaient déjà ses joues, silencieuses tandis qu'elle demeurait résolument digne dans sa détresse. « Fais pas ça... Tu avais que si je me laissais faire et que je répondais à tes tentatives, tu... J'ai fais ce que tu m'as demandé alors t'as pas le droit d'agir comme ça... S'il te plaît, Sade. » Si ses phrases, entrecoupées de sanglots, cherchaient à lui inspirer une quelconque pitié, elle ne le suppliait pas, se refusant de lui donner ce plaisir. Cependant, un observateur tel que lui pouvait bien lire la prière silencieuse que ses prunelles bleues lui adressaient, faisant de lui une idole provisoire, un dieu maudit, maître de son existence. « Tu n'as même pas essayé. » Craignant qu'il ne comprenne pas le sens de ses mots, elle crut bon de terminer, dans un souffle qui mourut presque aussitôt sur ses lèvres, tant le son était ténu.« D'être quelqu'un de bien. Tu n'as même pas essayé, Sade. » |
| | | |
| Sujet: Re: Before you hit the ground [pv] | |
| |
| | | | Before you hit the ground [pv] | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|
|