MÈRE : Amanda Van Buren, Avocate en droit de la famille, humaine lambda.
FRÈRES & SOEURS : Lisa Pierce, décédée en 2001; Quinn Van Buren.
FAMILIER : Malika Pierce, sa nièce, une vilaine blondinette qui mord mais à laquelle il s'est très vite attaché, bien qu'il le cache à merveille.
School Report
CROIS-TU EN LA SORCELLERIE ? C'est même elle qui m'a ammené à la Nouvelle Salem, une vieille histoire entre nous.
AS-TU DÉJÀ ÉTÉ TÉMOIN, VICTIME OU BÉNÉFICIAIRE D'UNE MANIFESTATION DE MAGIE ? Les trois en même temps, et ça a laissé ses marques.
CHANCE HARBOR ET TOI : C'est le lycée de ma nièce. Et j'ai comme l'impression que je vais souvent avoir à y mettre les pieds avec les ennuis qu'elle s'attire. A part ça, ce n'est qu'un repère de lycéens tous plus navrants les uns que les autres, j'imagine.
ACTIVITÉS EXTRA-SCOLAIRE : Aucune.
Dear Diary
La mairie trônait au centre de la Nouvelle Salem. Récemment remise à neuf, elle flamboyait comme un joyau de la ville, même s'il ne fallait pas se fier à son apparence rutilante. En effet, la ville était loin d'être aussi flamboyante que sa mairie ne le laissait entendre, ou du moins ne flamboyait-elle pas dans le sens commun du terme. Beaucoup ne partageaient pas mon opinion à la vue de ce petit bijou d'architecture, mais ce n'étaient que des idiots, idéalistes et prétentieux. Je savais très bien que sous cette apparence irréprochable se cachaient nombre de secrets et de complots. La mairie n'était cependant que le centre politique visible de Nouvelle Salem; le gros des mystères se trouvait ailleurs.
« M. Van Buren? »
La voie nasillarde de la secrétaire troubla mes pérégrinations. La lenteur avec laquelle j'entrepris de me retourner lui laissa le temps de me contourner pour se poster face à moi. Elle arborait un sourire affable, aussi authentique que la précision de ses traits malgré la cinquantaine passée.
« C'est un plaisir de vous avoir parmi nous! Le maire ne tarit pas d'éloge à votre sujet! »
Je plissai légèrement les yeux, étonné de la voir utiliser un tel vocabulaire malgré son rôle de simple secrétaire. A tout les coups, elle ne faisait que réciter un discours que l'on avait pris soin de lui marteler des centaines de fois. Cette précision apportée, je retrouvai un air plus stoïque, me permettant un simple sourire de circonstance.
« Le plaisir est pour moi. Pouvez-vous me faire faire un tour du propriétaire? »
Son sourire s'élargit autant que le lui permettaient ses lèvres botoxées. Elle m'invita à la suivre d'un simple signe de main, ce qui me laissa espérer trop vite une visite suffisamment silencieuse. Entre chaque salle qu'elle me passa en revue, j'eus droit à des anecdotes toutes plus inutiles les unes que les autres. Chassez le naturel et il revenait au galop. J'avais raison de voir les secrétaires municipales comme des piailleuses sans cervelle, celle-ci ne faisait que me conforter dans ma position.
« Et voici votre bureau, cher membre du conseil! »
Et la voilà qui commençait à verser dans le familier. Je n'avais pas la moindre intention d'être « cher » à ses yeux, mais elle semblait frétiller d'impatience de l'être pour moi. Il me fallut finalement ruser pour la mettre hors de mon bureau. Tout les conseillers n'avaient pas de bureau à la mairie, certains étant d'éminents notables qui avaient mieux à faire que de zoner dans cet édifice bureaucratique. Pour ma part, je ne devais ma place ici qu'à mon implacable volonté, et au réseau politique que je m'étais progressivement construit au fil des ans. N'étant pas natif du coin, une partie des citoyens avait du être étonnée de me voir sur la liste municipale, l'autre partie n'en ayant probablement rien eu à faire. Toujours était il que mon acharnement avait fini par payer, même si j'étais encore très loin d'avoir atteins mon objectif. Ce dernier étant, sans grande originalité, de devenir calife à la place du calife. Mais ça ne saurait être un but en soi. Il s'agissait avant tout du meilleur moyen de cerner et contrôler l'élément essentiel de cette ville: les sorciers.
11 août 2001:
Le climat se détraquait. Les new-yorkais n'avaient pas connu de nuits aussi chaudes depuis des années. Du moins était-ce ce qu'ils se disaient tout les ans, à l'image de ce que leur matraquaient les médias. Lisa Pierce avait du mal à garder sa fille au lit. Elle ne cessait de se relever et de venir brailler qu'il faisait bien trop chaud pour trouver le sommeil. C'était en tout cas ainsi que le ressentait Cole. A ses yeux, Malika était la fillette pourrie gâtée de base, qui ne cessait jamais de se plaindre. Lorsqu'elle avait 8 ans, sa mère était bien moins nombriliste qu'elle. C'était même tout le contraire. Lisa avait toujours été la soeur modèle. Avec des parents inexistants, il avait bien fallu que l'aînée veille au grain. Cole s'étonnait qu'une femme aussi bienveillante ait pu engendrer un rejeton aussi catastrophique. Malika gémissait tandis que sa mère tentait de l'apaiser. Son père, lui, continuait de discuter avec Cole, un air entendu accroché au visage.
Une secousse fit cependant vaciller l'air calme de l'homme, qui se leva d'un bond.
« Lisa, emmène Malika dans sa chambre, maintenant! »
La sœur de Cole ne protesta pas, et s’exécuta avec une rapidité qui l'étonna. Les époux agissaient comme si la secousse était significative, alors que ce n'était qu'un léger tremblement de terre pour Cole. Il fut cependant rapidement contredit, lorsque le nombre étonnant de bougies qui se trouvaient dans la pièce s'allumèrent d'un seul coup, comme par enchantement. Cole se leva lentement en obliquant un regard soupçonneux sur son beau-frère. Mais celui-ci ne le regardait plus, ses yeux étaient fixés sur la porte d'entrée, qui s'ouvrit à la volée. Quelques secondes plus tard, trois personnes à l'allure étrange firent irruption dans l'appartement. L'une pointa son doigt sur l'homme, sans prononcer un seul mot. La voix de son beau-frère résonna alors dans la tête de Cole.
Protège Lisa et Malika. C'est moi qu'ils veulent. Va les chercher et fais les descendre par l'escalier de secours. Pas de magie!
Cole ne comprenait pas toute l'étendue de la directive, mais il se précipita vers la chambre lorsqu'une gerbe enflamma le pantalon de l'un des trois malfrats. Il avait du mal à comprendre comment et pourquoi, mais il avait l'intime conviction que le feu venait d'être créé par son beau frère. Il entra en trombe dans la chambre de sa nièce, et croisa le regard alarmée de sa sœur.
« Il faut que je vous fasse sortir en passant par l'escalier de secours! »
Lisa hocha la tête, et ils passèrent tout les trois par le balcon pour emprunter l'escalier extérieur. Malika fut la première à descendre, même si elle ne comprenait pas vraiment la nécessité. Cole passa derrière elle, et invita sa sœur à les suivre lorsqu'il sembla que le poids serait assez bien réparti. Mais celle-ci ne bougea pas. Elle lui adressa un regard emplit d'émotions, avant de faire volte face et de retourner dans l'appartement, se jeter dans la gueule du loup, sous les cris horrifiés de son frère. Il ne pouvait cependant pas faire demi-tour, il entendait Malika lui annoncer qu'elle était descendue. Il fit alors le choix de rejoindre l'enfant, plutôt que de se lancer dans un combat qui le dépassait.
La porte de mon tout nouveau bureau s'ouvrit à la volée. Une furie blonde fit irruption, suivit par la secrétaire refaite de la tête aux pieds.
« Excusez-moi, M. Van Buren, elle a réussit à passer malgré ma vigilance! »
Qui aurait été dupe? Elle devait être en train de discuter avec une collègue, ou de faire le pied de grue dans un bureau pour obtenir de l'avancement, ou de faire une multitude d'autres choses qui n'avaient rien à voir avec sa fonction initiale.
« Ça ira, Betsy, ce n'est que ma nièce. »
La secrétaire soupira d'aise. Son nom lui allait si bien. Elle sortit du bureau en ayant la décence de fermer la porte derrière elle. Je pus alors reporter mon regard sur une Malika passablement énervée.
« Quel est le problème cette fois? »
Ses lèvres se tordirent en une moue amusante, mais je réussis à conserver un calme olympien. Je me demandais ce que cette pimbêche allait réussi à me trouver. C'était son premier jour dans au lycée de Nouvelle Salem, il était évident que j'allais avoir droit au discours habituel sur le fait que nos déménagements successifs l'empêchaient de se faire de réel ami nul part et de vraiment s'intégrer. Je préparais donc le contre argument habituel prompt à chasser ses petits états d'âme.
« Ce lycée est nul! Pourquoi précisément cette ville?! J'ai jamais vu autant de clans, je sais d'avance que ça va être l'enfer pour moi ici! »
J'eus un rire sans joie pour lui signaler à quel point son avis m'était indifférent. Je pris cependant soin de me lever pour la rejoindre et poser une main faussement compatissante sur son épaule.
« Eh bien, ma nièce préférée, il va te falloir faire avec, car je compte bien m'installer définitivement dans cette ville. »
Elle dégagea ma main d'un coup d'épaule et me servit le regard le plus noir de sa panoplie de parfaite nièce ingrate.
« Si tu crois que ça va me suffire! On fuit depuis des années. Quoi? Qui? Ça tu me l'as toujours soigneusement caché. Mais on ne peut décemment pas sauter de villes en villes sans chercher à échapper à quelque chose! Quoiqu'il en soit, je t'assure que je mettrais ton petit jeu à nu très rapidement! Je ne suis plus une gamine dont tu dois t'occuper. Bientôt, tu devras répondre devant moi de tes... »
Un bâillement allègre la coupa dans son récit. Je la toisai avec un air supérieur.
« Tu t'étales, gamine; n'importe qui sait que les discours les plus courts sont les meilleurs. »
Sur ce, je lui tournai le dos pour aller jusqu'à mon siège et y prendre ma veste. Je passai alors à côté d'elle sans lui accorder plus d'attention et ouvrit la porte. Je m'apprêtai à sortir lorsque je l'entendis bougonner pour elle que j'étais sacrément indigne de sa garde. Elle ne fit pas le sourire que cela m'inspira. Je pris sur moi de lui accorder un dernier éclat d'intérêt:
« Si mademoiselle l'emmerdeuse veut bien se donner la peine... »
Elle passa devant moi avec dépit, ce qui ne fit que me ravir davantage. Elle avait bien raison de dire que je n'étais heureux que via son propre malheur! Même si, plaisanterie mise à part, elle se trompait lourdement.
7 avril 2008:
Après un temps d'errance assez prolongé, Cole avait décidé de se fixer un peu. Mais pas pour n'importe quelle raison. Malika atteignait un âge critique, et elle avait cruellement besoin de stabilité. Du haut de ses 15 ans, elle avait tendance à faire l'impossible pour attirer l'attention et prouver qu'elle existait. Cole faisait mine de trouver ça pathétique, même si cela le préoccupait comme tout être humain normal. Pourtant, Malika ne cessait de geindre que son oncle était inhumain, ce à quoi il rétorquait que c'était elle le monstre, une vilaine sorcière en devenir. Ces derniers temps, elle avait cessait de baragouiner pour se défendre. Du coup, Cole soupçonnait que ces pouvoirs ne se soient manifestés. Après tout, son père était un sorcier.
Depuis sa mort, il n'avait cessé de faire des recherches, malgré le maigre butin qu'il était parvenu à arracher aux décombres de leur appartement, qui avait disparu dans les flammes en emportant ses occupants. Bien sûr, il n'y avait aucune trace des trois inconnus qui s'étaient invités le soir de l'incendie. Seuls deux corps calcinés avaient été retrouvés, ceux des parents de la pauvre Malika. Cette dernière était sensée tout ignorer des causes réelles de la mort de ses parents, même si Cole commençait à douter de cette simple certitude. En effet, durant un fouille de routine dans la chambre de sa nièce, il avait mis la main sur un étrange médaillon, qui ressemblait à s'y méprendre à celui que Lisa portait le soir de sa mort.
Depuis cette déconcertante découverte, il attendait patiemment, installé à la table du salon, que la jeune fille revienne de ses cours. Ce qu'elle fit à l'heure habituelle, avec une ponctualité toujours aussi étonnante. Elle passait forcément par le salon pour rejoindre son antre, Cole n'eut donc aucun mal à l'interpeller lorsque sa tignasse blonde apparut dans son champs de vision.
« Eh la mioche! »
« Mon prénom c'est Malika, pas la mioche! »
« Mal ... Maaal ... La mioche! »
« Ahah, très drôle. Fais pas le débile, ça te va trop bien. »
« Oui, il parait que c'est de famille! »
Malika ne semblait pas vouloir prolonger la confrontation, et elle s'apprêtait à reprendre son chemin lorsque son oncle adopta un air plus sombre. Il leva légèrement la main, et laissa glisser le collier qu'il tenait jusque là. Il restait accroché à son pouce, lui permettant d'admirer le médaillon qui oscillait à quelques millimètres au dessus de la table. Il n'y avait aucun doute, c'était celui de sa défunte sœur. Il pointa un regard grave sur Malika, lui laissant l'occasion de s'expliquer sans avoir à l'y inviter par la parole.
« C'est le collier de maman. Mais je ne l'ai pas volé, si c'est ce que tu crois. Il est venu à moi, simplement. Ça doit faire quelques mois maintenant. Je suis rentrée et je l'ai trouvé sur mon bureau... »
Elle n'ajouta pas que, depuis, elle soupçonnait sa mère de ne pas être morte comme son oncle le prétendait, car il n'avait pas à connaître ce passage de l'histoire. Et il lui répétait sans cesse qu'il se contrefichait de ses états d'âme, elle ne faisait donc que suivre ses indications en ne les partageant pas avec lui. Néanmoins, Cole restait perplexe. Sa nièce n'avait aucune raison de mentir. Pourtant, il trouvait l'affaire bien louche. Etait-ce encore de cette magie qui avait causé la mort de sa sœur dont il s'agissait? Il avait pensé ne plus jamais y avoir affaire, même si l'idée semblait trop belle sachant qu'il élevait précisément la fille d'un sorcier. Peut-être était-il temps d'arrêter de fuir, pour comprendre. A partir de maintenant, Cole avait bien l'intention de ne plus les éviter, mais d'aller au devant des réponses qu'il craignait tant. Il lèverait le voile sur cette histoire lugubre, tôt ou tard...
Le soleil se coucherait bientôt. Ma première journée à la Nouvelle Salem avait été concentrée sur l'épluchage de dossiers municipaux, qui s'étaient pour la plupart révélés sans grand intérêt. Mais il m'en aurait fallu plus pour perdre patience. Je ne pouvais qu'imaginer ce qui m'attendait ici. Il n'y avait pas le moindre doute dans mon esprit, mes sources ainsi que mon petit doigt m'assuraient qu'il y avait bel et bien des sorciers dans cette ville. Ne restait alors plus qu'à les trouver. Mais loin de moi l'envie de les démasquer sauvagement et de les livrer au premier fétichiste des buchers venu! Mon idée était bien plus subtile. Je comptais autant retrouver ceux qui avait ôté la vie de ma sœur, que les autres sorciers. Je ne faisais pas l'erreur de les mettre dans le même sac, mais je savais qu'ils étaient tous aussi dangereux. C'était justement là dessus que je pariais. Un tel pouvoir se devait d'être contrôlé. Qu'importe les ruses qu'il me faudrait employer, j'étais bien décidé à faire des sorciers sur lesquels je mettrais la main mes nouveaux meilleurs amis. La Nouvelle Salem était leur terrain de jeu, soit, je serais l'adulte bienveillant qui les surveille de loin en agitant la main.
Behind The Screen
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Dernière édition par Cole Van Buren le Lun 28 Nov 2011 - 10:35, édité 6 fois
Maëve C. Foster
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Sujet: Re: Van Buren et le mythe du pouvoir. Ven 25 Nov 2011 - 13:42
Et rien pour maintenant le niveau de l'autre côté, c'est fou!
Maëve C. Foster
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Sujet: Re: Van Buren et le mythe du pouvoir. Ven 25 Nov 2011 - 14:07
Mais rien, je ne parlais pas pour toi voyons!
Maëve C. Foster
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Sujet: Re: Van Buren et le mythe du pouvoir. Lun 28 Nov 2011 - 15:11
Cole Van Buren a écrit:
[*]FAMILIER : Malika Pierce, sa nièce, une vilaine blondinette qui mord mais à laquelle il s'est très vite attaché, bien qu'il le cache à merveille.[/list]