PÈRE : Heath Fetherston, trader et mari volage. Il fut, aux yeux de Joyce, pendant quelques années, un héros. Avant de se transformer en tas de choses indéterminées sous les pouvoirs déchaînés par la colère de sa femme bafouée. Comme quoi ... Peu de souvenirs, enfin, elle essaye en tous cas de ne pas trop en avoir. Il est des choses qu'il est préférable d'oublier, comme dirait l'autre.
MÈRE : Amy Kittel, 34 ans, une hôtesse dans le bar d'un hôtel prestigieux de Washington. Une jeune femme sans histoire apparente, avec un superbe sourire et des jambes tout aussi attirantes pour des clients qui lui demandaient parfois plus qu'un simple whisky on the rocks. C'est comme ça qu'elle est tombée sur le père de Joyce, qu'ils se sont connus, trouvés, retrouvés, fréquentés, bref, jusqu'à ce que la demoiselle arrive. Le problème de taille ? L'addiction de la femme aux drogues dures, principalement à la cocaïne (et puis à l'alcool, mais ça, quelle banalité !), qui l'a menée en cure de désintoxication, laissant son père comme seul responsable d'elle. Ambiance à la maison, évidemment, mort du père, capture de la mère (l'autre) par des chasseurs et atterrissage d'une gamine d'environ 4 ans à la Nouvelle Salem. Salut les gens !
FRÈRES & SOEURS : Caleb Fetherston, aka "connard", "tête de noeud" et autres surnoms affectueux. Ils sont demi-frère et demi-soeur, le père de Caleb trompant sa mère avec la mère de Joyce. Et ce qui devait arriver arriva, deux bambins la même année. Si le secret put être tenu quelques temps, la mère bafouée et trompée s'en rendit compte, et, en bonne sorcière, brûla l'objet de la trahison. Ils vivent donc ensemble depuis leur quatre ans à peu près, chez le grand père maternel de Caleb, qui n'a donc aucun lien de sang avec elle. Caleb, Caleb, comment dire ? C'est un petit con? Franchement, à le voir comme ça, on pourrait penser qu'elle le déteste cordialement, ce qui n'est pas loin d'être le cas. C'est la faute de son père, tout ça, et de sa grosse conne de sorcière de mère. Mais en même temps ... il est tout ce qu'il lui reste, ce qu'elle a le plus proche d'une famille. Et même si elle le rend responsable de tous les maux qui l'accablent, la première qui profite de lui, elle l'étripe, la pouf. C'est son souffre douleur personnel, d'abord ! Et son grand frère ... adoré ? Faut voir. En tous cas ... son livre des ombres, il a intérêt à la mériter.
FAMILIER : Skittles, sa chatte noire qu'Hector lui a offert à son arrivée. Elle y tient comme à la prunelle de ses yeux, elle a joué le rôle qui lui était destiné, celle de refaire sourire une gamine triste. Maintenant, c'est un peu l'âme damnée de sa maîtresse, aussi féline, forcément, aussi retorse, et aussi agressive quand elle veut. En tous cas, si quelqu'un essaye de faire du mal au bébé de sa maman ... ça risque de barder !
School Report
CROIS-TU EN LA SORCELLERIE ? Ah, ah. C'est une blague ? Pour sûr que j'y crois, cette merde est bel et bien réelle, figurez-vous. Il serait peut-être temps de se réveiller, Harry Potter c'est un amateur, y a des vrais gus plus dangereux en liberté.
AS-TU DÉJÀ ÉTÉ TÉMOIN, VICTIME OU BÉNÉFICIAIRE D'UNE MANIFESTATION DE MAGIE ? Les trois mon général ? Mon père s'est fait réduire littéralement en bouillie devant mes yeux par magie, et mon demi-frère est un sorcier, oh, et ma meilleure amie aussi ! Alors laisse-moi te dire mon gars que la magie, je sais de quoi ça a l'air. ça peut être cool, mais ça peut aussi être pas vraiment joli joli du tout !
CHANCE HARBOR ET TOI : Ok, qu'on soit clairs: je m'habille de façon provocante, je regarde mon petit monde de haut, de mes yeux noirs sans doute trop maquillés pour mon âge. Quand je veux quelque chose ou quelqu'un, je prends, et quand j'en veux plus, je jette. Je fais tourner des ragots sur tout le monde, je martyrise les douces jeunes filles en détresse, je parle mal, j'ai l'insulte et le geste déplacé très facile, et vous savez quoi ? Vous avez plutôt intérêt à aimer ça. On me dit traînée, on me dit salope, on me dit b-i-a-t-c-h, parlez, le temps que vous le faites, c'est bon signe ! Il n'empêche qu'on se battrait pour natter mes cheveux si la fantaisie me prenait d'exploiter les gens ... et ce serait peut-être une idée, tiens. I don't give a damn about my bad reputation ... je l'entretiens !
ACTIVITÉS EXTRA-SCOLAIRE : Une chose qui surprend les gens, et je ne vois absolument pas pourquoi, c'est que je fais partie du groupe de dessin. Ok, pas par choix, mais parce que la conseillère m'a clairement fait comprendre qu'il fallait que je fasse quelque chose. Or, je suis plutôt douée de mes dix doigts, même si on ne le dirait pas forcément comme ça, ou alors on ne parlerait pas d'un crayon ... Bref, je préfère la peinture, mais ne soyons pas trop difficiles. Il m'arrive de faire des caricatures pour le journal quand on me le demande, également.
Dear Diary
Salut, bande de biatchs, moi c'est Joyce. Joyce, ouais,on dit traditionnellement qu'on appelle un enfant comme ça parce qu'il apporte la joie dans le foyer de ses parents. Haha, la bonne blague. La seule chose qui pouvait amener de la joie dans la vie de ma mère (je vois pas pourquoi je vous la fais au passé, au présent ça marche aussi), c'était un bon rail suivi d'une énorme lampée de tequila, voire de la bouteille entière. Ouais, chacun vit avec ses tares, que voulez-vous, on choisit pas, surtout quand ça date d'avant votre naissance, mais bon. J'vais pas vous la jouer petite fille malheureuse qui pleure sur son sort, bouh ouh. Ma mère était hôtesse dans un bar, mon père qui était marié l'a sautée une, deux, trois fois, enfin en tous cas une fois de trop parce que je suis née. Drame à la maison, mais il a voulu jouer le chevalier au grand coeur qui allait payer pour moi, donc au final, mes quelques premières années, j'ai manqué de rien. Jusqu'à ce que ma mère se fasse choper complètement stone sur son lieu de travail. La conne. Croyez-le ou non, ils sont venus la chercher, sisi, avec la camisole et tout pour l'emmener, et moi, ben je me suis retrouvée sur un sofa, juste en face d'un gamin qui avait à peu près mon âge, avec mon père, que je connaissais au moins de vue à défaut d'autre chose, et une bonne femme qui gueulait partout. Elle, c'était ma belle-mère. Je ne me souviens plus de la scène avec exactitude, à ma décharge j'étais plutôt jeune, et il est des images qu'il ne vaut mieux pas garder en tête. Mais cela devait donner quelque chose comme ça :
Tu peux répéter ça ? Il s'agit de ma fille. Deux adultes se faisaient face, dans le salon d'une jolie maison de banlieue, quelque part dans le nord est des Etats-Unis. L'homme, grand, avec les cheveux tirant déjà vers le poivre et sel, avait fait un pas de côté, comme pour protéger de son ombre une toute petite fille, vêtue d'une jupe noire avec de grandes bottes qui regardait la scène d'un air inquiet, même si elle faisait tout pour le dissimuler. En face de lui, une femme, une grande brune avec des yeux incroyables s'était levée de l'autre canapé où elle se tenait assise près d'un garçon qui devait avoir l'âge de la fillette, qui observait la nouvelle venue avec de grands yeux étonnés. Peut-être avait-il pensé que son père lui ramenait un cadeau d'un de ses voyages d'affaires. Sauf qu'au vu des cris de sa mère, cela n'avait rien d'une peluche, ou autre souvenir qu'il lui ramenait d'habitude. Les deux adultes se comportaient comme si les deux enfants n'étaient pas là, ou comme s'ils ne pouvaient pas les comprendre. Mais il faudrait un jour apprendre quelque chose à certains parents: les enfants comprennent tout. Même s'ils ouvrent de grands yeux soit disant innocents, ils comprennent et enregistrent. Mais ils ne semblaient même pas y penser. Tout ce qui importait à la femme n'était pas que cette petite fille soit un être humain à part entière, simplement qu'elle soit le fruit de l'infidélité de son mari. Et comment ne pas la comprendre, en se mettant à sa place, réagirait-on autrement ? Sa colère était grande, et la petite la sentit, se trémoussant de façon inconfortable sur le canapé. Le petit garçon, lui, avait légèrement reculé devant les éclats de voix de sa mère, qui continuait: Ta fille, pas la mienne, en aucun cas, je le saurais si ça, c'était sorti de mon utérus ! Ne te venge pas sur elle, elle n'y est pour rien! Elle ne devrait PAS exister ! Cela avait fait sursauter la petite qui se décala un peu sur le canapé, de manière à rester derrière son père. Son père, cet homme qu'elle admirait tout en sachant qu'il n'était pas que le sien à elle, depuis qu'elle était toute petite. Mais elle croyait en lui, elle voulait y croire, qu'il allait tout arranger, juste en claquant des doigts. Quand on est petit, on croit vraiment en n'importe quoi … Je t'interdis de dire ça ! Tu n'as rien le droit de m'interdire ! Tu n'es qu'un PORC ! Et tu la ramènes sous mon toit ? C'est NOTRE toit, jusqu'à nouvel ordre ! Et je t'ai dit que sa mère était ... Une junkie ! Génial. Tu aurais pu au moins choisir quelqu'un avec un peu plus de classe pour me tromper. Ce n'est pas le sujet. Je te demande juste si tu penses pouvoir t'occuper d'elle.
La femme, cette sublime femme se mit à rire. Nul doute que ce son avait du enchanter son père à l'époque, mais il fit partir un violent frisson dans le dos de la petite fille. Ses mains se mirent à trembler sans qu'elle ne puisse s'en empêcher, et elle les dissimula sous ses cuisses. Elle ne voulait pas se montrer faible, elle ne voulait pas que la femme pense qu'elle était une poupée qu'elle pouvait fracasser juste en la prenant et en la projetant contre le mur. Mais là, elle avait vraiment peur. La tête de la femme s'était renversée en arrière, et elle avait un rire dément, un rire qui la glaçait jusqu'à la moelle. Son père ne flancha pourtant pas. Et peut-être aurait-il du. Il aurait du partir en courant. Mais il n'était pas conscient du danger qu'il courait. Oh bien sûr, il savait depuis quelques années déjà que sa femme n'était pas « normale », pas au sens où elle était dérangée, ou atteinte mentalement, non. Mais la génétique l'avait dotée de ce que l'on appelle dans les contes pour enfants « pouvoirs magiques ». Une sorcière. Et c'était ce qui transpirait dans l'air ambiant, enveloppant le nouvelle venue qui se sentait mal sans savoir exactement pourquoi, étant donné qu'elle n'y avait jamais été confrontée. Elle avait peur, elle avait envie de pleurer, mais elle ne le ferait pas, sa mère lui avait toujours dit qu'il fallait être forte. Et si elle avait brisé sa promesse en hurlant comme une folle quand les gens de l'institut l'avaient emmenée, elle ne flancherait pas. D'ailleurs, à bien y réfléchir, cette femme ressemblait drôlement à sa mère, par le physique, tout d'abord, preuve que son père avait bel et bien un type de femme, mais aussi dans cette crise d'hystérie qui semblait avoir annihilé tout sens du commun chez elle. Elle finit par pointer un doigt menaçant vers son père: Sors la d'ici. Maintenant. Je ne le tolérerai pas plus. Et qu'est-ce qu'elle va devenir? Très franchement ? Je m'en fous complètement ! Mais qu'elle dégage de ma vue! Mais enfin, ce n'est qu'une enfant ! JE M'EN FOUS ! ça ne sentait pas bon, pas bon du tout même. La petite voulut hurler, mais elle n'en eut pas le temps.
Elle n'eut que celui de se cacher les yeux alors que son père s'avançait vers sa belle-mère, vraisemblablement pour la calmer, et que celle-ci levait les mains en prononçant des paroles qui résonnèrent de façon terrible à ses oreilles. Les mains crispées sur ses yeux, elle secoua la tête, les bruits, les déchirures, les hurlements, les borborygmes étant suffisamment affreux pour qu'elle se passe de toute image. Ce ne fut que quand elle se calma qu'elle put écarter les doigts pour tomber sur … ce qui restait de son père. Elle ne bougea pas. Livide, elle regarda la femme, couverte de sang, lever les yeux sur elle. Elle ne fit pas un geste, cessa même de respirer. Elle la vit s'avancer. Plongea ses yeux dans les siens. Elle sentait la larme qui avait débordé, sur sa joue, mais ne fit pas un mouvement pour l'essuyer. Elle la laissa s'avancer, encore, et encore, lever la main … qui finit par retomber, mollement, le long de son flanc. Elle poussa un hurlement à glacer les sangs, et s'enfuit, laissant les deux gamins, seuls. Elle en avait presque oublié son existence. Ils restèrent là, un moment, à ne pas se regarder, à plonger leurs regards l'un dans l'autre, à éviter de baisser les yeux vers le sol. Quelques minutes. Une heure. Plus. Le soleil s'était couché quand finalement, il fit un geste. Il se leva, évitant la flaque au sol, pleine d'autres morceaux qu'elle ne voulait pas identifier. Il s'avança vers la cuisine, qui communiquait avec la pièce, et disparut. Il revint, quelques instants plus tard, avec un paquet à la main. Il l'agita, faisant s'entrechoquer son contenu contre les parois, avant de demander: Tu veux des céréales ? Voyant qu'elle ne réagissait pas, il s'enhardit: C'est des Chocapics ! Peut-être était-ce le mot familier, peut-être était-ce le sourire qu'il arbora à ce moment-là, mais elle se leva finalement, sans un regard de plus pour ce qui restait par terre, et le suivit.
Ouais ouais. Sentimentalisme à part, c'était le premier contact avec mon crétin de demi-frère. Je vous vois venir, avec vos « oh, mais il est trop chou, sérieusement, ce petit gamin, accepter cette intruse dans sa vie », et bla bla et bla. C'est simple, Caleb, tout le monde l'aime. Me demandez pas comment, j'suis pas douée pour ça. C'est son coeur d'or, il paraît. Personnellement, il me ferait vomir parfois. Mais bon, je dois avouer que sur ce coup-là, il a assuré. Si vous le lui répétez, je vous bute, en bonne et due forme. Et vu ce à quoi j'ai assisté gamine, ne me dites pas que je ne sais pas de quoi je parle. Bref. Caleb. Il m'a laissée entrer dans son monde avec une boîte de Chocapics, sans savoir le moins du monde à quoi ça nous exposait tous les deux. En tous cas, je me souviens de bribes de ces quelques jours. Quatre, il paraît, selon le légiste, enfin, le pseudo-légiste. Tout ce que je sais, c'est qu'on est restés dans la cuisine et que sa mère n'a pas reparu. Pour un gamin dont la famille venait d'être détruite, il le prenait plutôt bien. On n'a pas touché au gaz, on s'est nourris de céréales et de spéculos en buvant du lait. Et puis le pain. Et puis ça devenait de plus en plus craignos au fur et à mesure du temps. Mais la furie ne reparaissait pas. On l'entendait, parfois, on se stoppait, mais au final, elle n'a jamais montré le bout de son nez. Et, au bout de quatre jours, ils sont débarqué. La cavalerie, tututut et compagnie. Avec de gros moyens, tout ça, ça a fait des éclairs, youplaboum. On les appelles les Chasseurs, mais ça je ne l'ai appris qu'après. Tout ce que je sais, c'est que j'ai absolument pas voulu d'eux, et que ce fut Caleb, ce couillon faisait confiance à tout le monde qui les a suivi, donc ben, j'ai fait pareil, j'allais pas rester toute seule dans ce lieu inconnu non plus. Ils ont fait … ce qu'ils ont voulu de l'autre folle, et ils nous ont amené chez le grand-père de Caleb. Le père de la furie, oui oui. Dans un bled qui s'appelait la Nouvelle Salem. Yeah. Apprendre l'existence de la magie, toussah, avoir sa mère en désintox et avoir vu son père tué sous ses yeux (ou presque), un bon début dans la vie. Mais bon. Pas de mélo j'ai dit.
Avec Hector, le grand-père, j'avais eu un peu peur qu'il ne m'accepte pas, je dois bien l'avouer. Après tout, c'était « ma faute », tout ça, comme mon cher frangin aime à me le dire régulièrement maintenant, mais non. Lui a vu en moi une petite fille qui avait juste besoin d'une chance, et j'ai été, au final, très bien accueillie. Les premières années, ce fut l'entente cordiale, le bonheur, tout ça, dans un quartier sans histoire en apparence, avec l'école. Et puis je sais pas, on a grandi, on est devenu des pré-ados, bien trop proches en âge pour être de la même mère, peut-être est-ce quand les questions ont commencé qu'on s'est « séparés ». Attention, on ne se déchire pas, on ne se tape pas sur la figure, mais disons que les reproches sous-entendus, puis les insultes ont commencé à fuser. Au final, même si on ne s'est jamais définis comme ça, lui parce que c'est une espèce de bisounours qui vit au pays des contes de fée, et moi parce que les sentiments, connais pas, on est juste deux pauvres gamins que la vie a pas gâtés. Puis lui il est sorcier en plus, excusez-moi du peu. Bref, on a commencé à se chamailler. En gros, notre quotidien, ça donne plutôt ça :
Hey, oh, tête de gland, tu vas pas finir les céréales quand même ? C'est pour ton bien, miss Kittel. C'est Fetherston, connard, et crois-moi ça m'enchante au moins autant que toi. Maintenant, passe les Chocapics ! Un matin normal dans la cuisine du Grand-Père McMurray, juste avant que ces deux-là partent en cours pour le lycée. D'un côté du ring se tenait Caleb Fetherston, cute si on peut dire, avec sa gueule d'amour et ses grands yeux de poète qui faisaient rêver les filles, ou quelque chose dans ce goût. De l'autre, Joyce Fetherston, née Kittel, ayant changé de nom par le père, perchée sur ses hauts talons, inspirant d'autres rêves beaucoup moins chastes à la gent masculine avec son pantalon un peu trop moulant. Pianotant avec impatience sur le comptoir en bois qui trônait au milieu de la cuisine, servant à la fois de table, de plan de travail, de chevalet et de table d'études par moments, cette dernière fusillait d regard celui qui avait l'impudence d'avoir en main l'objet de l'éternel conflit: la boîte de leurs céréales fétiches. Même si ni l'un ni l'autre ne faisaient jamais allusion à cette fameuse journée, ils savaient bien que ce qui se jouait ces matins-là, quand ils se battaient pour de la nourriture était bien plus que ça. La plupart du temps, c'était que l'un des deux était mal, et avait besoin de sa dose de céréales chocolatées et de fraternité, même si, en tous cas c'était ainsi que Joyce le voyait, elle aurait préféré aller rôtir en enfer que de l'avouer. Elle finit par grincer, envoyant un texto à sa complice de toujours lui disant qu'elle serait un peu en retard parce que l'autre crétin faisait encore des siennes, elle finit par se diriger vers lui d'un pas rapide et de lui ravir la boîte qui glissa entre ses mains. On pique pas les Chocapics comme ça ! On ne fait pas attendre une demoiselle ! Toi t'es pas une demoiselle, t'es ma soeur ! Un jour, je t'expliquerai ce qu'est une fille, Caleb. En attendant, continue avec les magazines, c'est peut-être mieux ! Elle finit de se servir, et il soupira, las, et tendit la main: Rends-les moi ! Ou je te transforme en grenouille. Mais qui m'a foutu un attardé pareil ? soupira-t-elle avant de pousser le paquet vers lui, et sortir de la pièce avec son bol et sa cuillère.
Ouais, un espèce d'illuminé qui croit que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Crétin. Gentil crétin, mais crétin quand même. Mais bon, nos guerres sont gentilles, vraiment, il ne faut pas croire qu'on se déteste, même si parfois ça fait beaucoup de bruit. Peut-être un peu trop. Il nous arrivait parfois d'oublier – moi la première, je l'avoue – que nous ne vivions pas seuls. Et ce vieil Hector, je l'aimais bien au final. Je vous rassure: il n'est pas mort. Il est toujours en plein forme, mais il nous a quittés. Il est parti en maison de retraite. De son plein gré, sisi. Et il nous a juste laissé nous démerder tous les deux. Pas de souci avec les autorités, un parce que personne n'est jamais venu nous poser la question, et que deux, en temps que notre tuteur légal, il a le droit de faire ce qu'il veut. Il est donc parti, sans claquer la porte parce que ce n'est pas vraiment son style, mais il est parti. Et une fois la porte fermée, y a eu un long silence. Je crois qu'on s'est sentis cons, l'un autant que l'autre. Un truc du genre: voilà, faut toujours qu'on finisse par nous abandonner quand on est tous les deux ? C'est peut-être notre malédiction. On a fait du rangement, en silence, d'abord, puis en commençant à se chercher, de nouveau. Comme si ça allait tout résoudre. Mais c'est parti plus loin. Cette tête de noeud me reproche d'être à l'origine du départ d'Hector. Moi ! Genre je me dispute toute seule tous les matins, j'hallucine ! Donc et bien … la maison se transforme lentement mais sûrement en véritable champ de bataille. Oh, ce fut rangé, au début. D'ailleurs, c'est en rangeant des affaires d'Hector que je l'ai trouvé. Il ne m'a pas fallu très longtemps pour comprendre, les sorciers, c'est un peu devenu mon dada. Comprendre par là que je les observe, de loin, et que le premier qui m'approche de trop près sans autorisation, je le bouffe, pouvoirs ou pas pouvoirs. Et ça, c'était un livre des ombres. Il est donc en ma possession, actuellement. L'autre idiot n'en a aucune idée, et c'est tant mieux, il serait capable de le brûler, vu le point auquel il peut aimer ses pouvoirs. Dommage, moi, des pouvoirs, j'en aurai fait … pas mal de choses. Mais je peux comprendre, je suis pas à sa place après tout. Bref, ça pourrait me servir comme monnaie d'échange un jour, on ne sait jamais après tout. Et ma vie et bien … ma vie maintenant, c'est ça :
Et là cet abruti me répond: « euh, pourquoi j'devrais sortir avec une fille, ça sert à quoi ? ». Non mais j'te jure … J'arrive pas à croire qu'on ait des gênes en commun ! appuya la jeune fille en ouvrant son casier. Pas de photos kitsch dessus, que des dessins qu'elle avait fait, et un bordel monstre à l'intérieur. Joyce se surprenait à penser parfois que si elle avait été vachement moins bien foutue, elle aurait été une de ses artistes paumées et gothiques auxquelles personne ne faisait attention … Bonjour l'horreur ! Bref, une journée qu'elle ne commençait pas en se plaignant de son demi-frère n'était pas une bonne journée, et sa complice l'avait heureusement pour elle intégré depuis longtemps et ne s'en offusqua pas plus que de raison, sortant ses propres affaires de son casier qui se trouvait être le voisin du sien. En enfournant ses affaires dans son sac, Joyce se retourna, observant le couloir. C'était un peu son monde, enfin leur monde. Il y avait deux types de personnes dans la vie: celles faites pour être remarquées, et tout le reste pour les remarquer, justement. Inutile de dire à quelle catégorie elle appartenait. Il y en avait quelques autres, très peu, qui étaient dignes d'intérêt selon elle. Et, justement, son regard fut attiré par l'un de ses spécimens; un sourire de prédatrice se dessina sur ses lèvres alors qu'elle repoussait la porte de son casier, et levait un doigt à l'intention de son amie: Ne bouge pas, je reviens tout de suite. Je savais bien que je n'avais pas assez déjeuné ce matin ... sous-entendant qu'elle avait trouvé quelque chose de savoureux à se mettre sous la dent. Ou par quelque chose entendre plutôt quelqu'un. Et ce quelqu'un, une poétesse aurait sans doute dit qu'il avait des cheveux couleur de miel et la voix d'un rossignol, ou des conneries du genre. Joyce, quant à elle, se contenterait de dire qu'elle avait une forte, très forte envie de se le faire. C'était sans doute les lunettes ou cet air un peu trop coincé malgré une réputation et une popularité toujours grandissante. Jimy Lewiston était dans son viseur. Et malheureusement, il s'entêtait à lui résister. Drôle d'idée. Mais ça ne durerait pas. Remontant le couloir jusqu'à son casier, vers lequel il se dirigeait visiblement, elle vérifia d'un coup d'oeil qu'elle était parfaite – comme si c'était utile -, tira légèrement sur son haut pour mettre son décolleté en valeur et finit par se glisser derrière lui, s'appuyant contre les casiers, à beaucoup moins d'un mètre de distance: Salut Jimy … Tu as l'air mystérieusement content ce matin ... Et toi mystérieusement entreprenante... Oh... Attends! Non, tu es toujours la même pétasse
Ah, ah … Et charmant avec ça ! Il n'avait même pas relevé la tête vers elle. Heureusement qu'elle ne se vexait pas facilement, et surtout, que quand elle avait une idée en tête, il était difficile de l'en déloger. Tu sais que si Lara te voit, tu vas avoir des problèmes!> Oh, j'ai peur. Elle va me faire quoi, ta Lara ? Me cracher de l'eau au visage ? Elle se décala pour qu'il ne puisse plus faire autrement que de la regarder, et passa son doigt fin sur ses lèvres pulpeuses: Et puis je sais pas trop, y a des bruits qui courent comme quoi tu la touches pas alors elle va voir ailleurs ... Elle se pencha vers lui, comme pour une confidence: Paraîtrait même que ce serait avec ton meilleur ami … Keith, un truc du genre ... Elle se redressa en effleurant ses longs cheveux noirs de sa main: Ce qui est compréhensible. Que tu la touches pas, je veux dire … Elle est mignonne. Dans le genre ours en peluche. Il finit par rire, ce qui lui fit plisser doucement les yeux. Ce n'était pas vraiment ce à quoi elle s'attendait, mais bon. Tu cherches à m'énerver? Cherche pas ça marchera pas! J'ai confiance en Lara! Oh, c'est trop mignon, encore un Bisounours ... Oui, elle se foutait ouvertement de sa gueule. Elle détestait qu'on lui résiste. Mais elle l'aurait, il fallait juste trouver quand et comment. Mes histoires de cul ne te regarde pas! Et probablement jamais d'ailleurs! Elle s'approcha de lui, et effleura son oreille de ses lèvres: C'est ce qu'ils disent tous, chéri, et tu sais quoi ? Après il en redemandent ... Elle se recula, lui envoyant un clin d'oeil: On se voit plus tard ... Et elle était partie sans plus de cérémonie. Un problème qu'elle règlerait, elle savait qu'elle pouvait compter sur son demi-frère pour ça. Pas parce qu'il voulait l'aider à s'envoyer en l'air, juste … leurs intérêts se rejoignaient. Elle rejoignit sa comparse, et elles étaient parties pour leur premier cours de la journée.
Behind The Screen
PRÉNOM/PSEUDO & ÂGE : Bluefathers FRÉQUENCE DE CONNEXION (/7JOURS) : ■■■■□□□ COMMENT AS-TU CONNU TSG ? Un deux trois, trois p'tits comptes ... TON AVIS SUR LE FORUM : Rah je déteste. C'est d'ailleurs pour ça que je re-signe ! UNE INCANTATION POUR LA ROUTE ?
Dernière édition par Joyce H. Fetherston le Lun 26 Déc 2011 - 22:49, édité 15 fois
Sujet: Re: Joyce - Blame it on your Mother for the Things she said, Blame it on your Father but you know he's Dead Mer 28 Déc 2011 - 8:59
Fayeeeeeeee Par contre pourquoi faut-il que des nouveaux s'inscrive quand je suis en vacances ??? Avant de rp avec eux moi Bref bienvenue parmis nous et je tenais à te remercier pour Caleb. ça fait toujours plaisir quand un membre en cache un autre dans ses bagages, ça montre que le forum est un bon coup de cœur. Amuse toi bien
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Sujet: Re: Joyce - Blame it on your Mother for the Things she said, Blame it on your Father but you know he's Dead
Joyce - Blame it on your Mother for the Things she said, Blame it on your Father but you know he's Dead