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| Sujet: Ambitions contrariées [Aleusha] Dim 18 Déc 2011 - 12:33 | |
| « Et n'oubliez pas votre rendez-vous avec Mademoiselle Reznor! »
La voix criarde de Betsy résonna comme un écho dans mes pensées. J'avais presque oublié ce stupide rendez-vous. Il ne s'agissait que du boulot, mais dans sa dimension la plus ennuyante. Depuis que j'avais accepté de prendre contact avec une géologue dans le cadre d'une étude de la Mairie, mes collègues s'amusaient à me refiler tout ce qui concernait les faces à faces. Je n'imaginais pas jusque là à quel point le bâtiment était rempli de déficient du contact humain. Je n'étais moi même pas l'individu le plus sociable qui soit, mais je faisait un effort lorsque ça allait dans le sens de mon intérêt personnel. C'était sans doute là que se trouvait le fond du problème. La plupart des cas que traitait la Mairie nécessitait de prendre contact avec tel ou tel représentant, mais ça ne servait pas concrètement à grand chose la plupart du temps; à moins qu'un dossier fasse état d'une visite d'un personnage de haut lieu. La dernière fois, je m'étais galamment « sacrifié » pour la cause, car il s'agissait de rencontrer une Foster, et que c'était parfaitement ce dont j'avais besoin. Mais ça n'était absolument pas le cas en l’occurrence. Rencontrer le professeur d'art du lycée m'était totalement indifférent, ça m'agaçait même d'avance!
Savoir si nos jolies petites têtes blondes étaient bien encadrées me préoccupait autant que le réchauffement climatique, c'est à dire absolument pas. Quoique m’intéresser au réchauffement climatique pourrait au moins servir une potentielle campagne. Et les arts étaient réellement le cadet de mes soucis. Si ma nièce était capable de colorier sagement un dessin sans déborder, j'étais déjà très fier d'elle. De toute façon, je ne l'imaginais pas capable d'en faire plus. Les arts ... ça avait une consonance très culturelle pour moi; et je partais du postulat selon lequel des lycéens boutonneux et piailleurs étaient bien incapables de comprendre quoi que ce soit au mot « culture ». Autrement dit, je ne voyais absolument pas l'intérêt de parler d'art quand leur seule activité consistait à faire des œuvres bizarres, absolument indignes d'être appelées œuvres d'ailleurs. Pour moi, enseigner l'art au lycée n'était qu'une façon de donner un peu plus de temps libres à ces gnomes qui en avaient déjà bien assez!
Autant dire que j'étais loin de respirer l'allégresse et l'espoir alors que je me garais à quelques pas du lieu de rendez-vous. Les mains dans les poches, j'avançai en soupirant, comme un gamin contrarié. Tournant au coin de la rue, j'aperçus finalement le restaurant où j'avais rendez-vous. Ce n'était pas un endroit excessivement chic, mais il avait un certain cachet. Je portais un costume, comme à mon habitude lorsqu'il s'agissait de travail, je ne trancherais donc pas avec l'endroit. Mais que mon rendez-vous ne m'attende pas sur mon trente et un, un grand sourire accroché aux lèvres, et des fleurs à la main. J'étais là par pure obligation, loin de moins l'idée de lui compter fleurette. D'ailleurs, si elle partait dans cette optique là, je lui souhaitais bien du plaisir.
A l'intérieur, un serveur m'aiguilla rapidement vers la table réservé. Le professeur d'art n'était pas encore là. J'étais pile à l'heure pourtant, pas une seconde d'avance ni de retard. Ça me ferait toujours quelques minutes de répits si elle persistait, elle, à se présenter en retard. Machinalement, je saisis ma serviette du bout des doigts, et commençai à jouer avec pour patienter. Plus les secondes s’égrenaient, plus je me répétais qu'être ici était une très mauvaise idée. A part me faire perdre mon temps, je ne voyais pas ce qu'une enseignante lambda pouvait m'apporter. Mais je ferais ce que j'avais à faire, calme et patient. Même si la perspective de gâcher ce repas pour ne plus jamais tomber dans un tel traquenard était excessivement alléchante.
Lorsque le serveur revint vers moi, je discernai rapidement une autre présence à ses côtés. Je levai alors les yeux pour constater l'allure de mon rendez-vous. |
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| Sujet: Re: Ambitions contrariées [Aleusha] Jeu 22 Déc 2011 - 15:36 | |
| - COLE & ALEUSHA The way we always do Let the flames consume Don't lose focus Because we are halfway there Inception of the end Sacrifice all your fear Habiter avec Leandre c'est un mélange entre un calvaire incommensurable et une jubilation démesurée...Des montagnes russes du genre de celles qui vous font gerber vos tripes ou de celles dont vous ne voulez plus jamais descendre. Je n'ose plus parier sur lequel de nous deux enverra l'autre en premier à l'asile!?! J'inspire profondément et prie pour qu'il ne décide pas de rentrer maintenant. Je me penche sur le comptoir de la cuisine et entreprends de tremper diverses mèches de mes cheveux dans des pots d'écoline aux couleur criardes. Ce produit ressemblant à de l'aquarelle liquide sert en cours d'art et n'est aucunement destiner à se teindre les cheveux mais j'aime expérimenté ! Ok , j'en fou partout mais le résultat me ravit ! Mes cheveux sont parcourus de mèches bleues et roses vives, j'adore. Je lève les yeux vers l'horloge et constate qu'il me reste peu de temps pour arriver à l'heure à mon rendrez vous avec Monsieur Van Buren.
Je dois avouer que je ne comprends qu'a moitié l’intérêt de ce rendez vous. Parler de mon cours? Alors venir y assister est la meilleur des façons d'en juger le contenu pas en discuter autour d'un morceau de bœuf. Je ne comprends pas pourquoi cette secrétaire du Lycée à tellement insisté pour que j'y aille. Peut être ses tentatives maladives de créer des couples à la nouvelle Salem ! Oh il ne faut pas compter sur moi pour cela. Je suis une éternelle célibataire et n'est pas né l'homme qui parviendra à dompter la féministe que je suis. On me dit castratrice ! Moi j'estime que ce n'est pas ma faute si aucun mec ne parviens à me tenir tête de manière correcte et sensée. Sans vouloir me claquer la tête dans le mur par exemple. Oh j'en ai baver avec les hommes...Je n'attends plus grands chose d'eux !
Je cours vers les valises qui renferme mes affaires. J'enfile un pantalon en cuir des plus moulants, une pair d'escarpins noirs et une chemise en jeans largement décolletée . Un trait d'eye liner, une main dans les cheveux et j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Même pas trois secondes plus tard j'entends Leandre qui se mets à hurler que je ne suis qu'une truie et ce genre de superbement agréable qualificatif. J'inspire, expire ... Je n'ai pas le temps pour ses conneries. Je me mets à courir comme une folle et je traverse le salon telle une furie en m'emparant de mon sac à main. Leandre saisi rapidement mon jeu et tente de m' attraper au passage, je l'évite mais me ramasse sauvagement par terre cassant au passage le talon de mon escarpin. Pas le temps de faire marche arrière c'est une question de priorité. Et laisser la mode passer après une énième dispute avec Leandre cela veut dire beaucoup pour moi. Essoufflée, je quitte les lieux entendant les cris résonner dernière moi. Je souris mais je bouillonne intérieurement.
Je ne mets pas longtemps à rejoindre le lieu du rendez vous et c'est décoiffée et boitillante que je fait mon entrée dans le restaurant. J’aperçois Monsieur Van Buren un peu plus loin et je constate aussitôt qu'il est plutôt beau gosse. Oh je ne suis pas la pour ça mais autant lié l'utile à l'agréable. Je m'arrête à sa table et me laisse tomber sur la chaise en face de lui. Je ne perds pas une seconde.
Aleusha -Bonsoir. Je suis navrée pour mon retard et mon allure des plus dépravée...
Je lui tends la main tout en lui adressant un large sourire avant d'ajouter tout en désignant mon talon et mon air ébouriffé.
Aleusha -Il semblerait qu'un homme se croie capable d'avoir le dessus sur moi ! C'est la guerre ! Il rêve éveillé, je vous l'assure. Moi Aleusha Reznor, vivante...aucun homme ne me dictera ma conduite.
Toute indépendante que je suis, je fais signe au serveur de venir prendre notre commande.
Aleusha -Des problèmes avec mon colocataire...Je meurs de soif.
Je commande un verre de champagne, comme toujours. Et attendant que Cole passe sa commande, je prends soin de le détailler et de réaliser que mon entrée en matière est plutôt barbare dans son genre. Au moins il est fixé, qu'il ne vois pas en moi la jeune fleur fragile prête à se laissée abuser mais plutôt la femme forte prête à tenir tête à quiconque. J'inspire et envoie tout de même une onde positive droit sur Cole, je lui envoie de la joie tout simplement. Comme insinuer en lui un étrange plaisir à me voir arrivé à sa table. Qu'est ce que j'aime mon pouvoir lorsqu'il me permets de corriger un tant soit peu mes excès mais il ne faut pas que j'oublie que bien souvent il se retourne contre moi. Exacerber les émotions des autres c’est un jeu très dangereux !
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