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| Are you in the game ? - Byron | |
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♣ Messages : 135 ♣ Date d'inscription : 03/11/2011 ♣ Crédits : XXX ♣ Activité : Professeur d'Anglais ♣ Bonus : En Salle d'Anglais
| Sujet: Are you in the game ? - Byron Jeu 15 Déc 2011 - 20:16 | |
| Just wanna touch you for a minute Maybe three seconds is enough For my heart to quit it Un cours à préparer et deux heures avant que Néo ne rentre du garage … En sortant du lycée, Meredith hésita quelques instants à prendre la direction de leur colocation. Elle aimait de moins en moins la solitude, ces derniers temps, allez savoir pourquoi … Se mordillant doucement la lèvre inférieure, elle regarda à droite, à gauche. Quelque chose pour l'aider à se décider ? Aleusha finissait plus tôt aujourd'hui, donc il n'y avait aucune chance pour qu'elle débarque pour l'entraîner dans une folle quête pour des vêtements, ou juste pour aller boire un verre, et la pousser à charmer ce barman, ce qui était un peu une idée fixe ces derniers temps. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Meredith. Après tout, pourquoi pas ? Elle serait tout aussi bien posée dans un bar pour travailler, avec du monde autour, de l'agitation, du bruit, que d'être seule avec ses pensées dans leur appartement. Et puis si elle devait s'entraîner, autant le faire régulièrement et avec application, pas vrai ? Bien sûr … Quoi ? Elle ne faisait rien de mal. Aussi prit-elle finalement la direction du bar, remettant son foulard fleuri en place, et rajustant la anse de son sac sur son épaule. Elle avait des sonnets issus de la littérature anglaise à sélectionner et à décortiquer, cela pouvait lui prendre un moment. Pas plus de deux heures, évidemment, elle avait dit qu'elle cuisinerait ce soir. Mais ça laissait un laps de temps appréciable. Ecartant toute objection que sa réserve, sa timidité et autre instance auraient pu soulever, elle finit par presser le pas pour ne pas changer d'avis, si bien que finalement, quand elle poussa la porte de l'établissement, ses joues étaient légèrement rosies. Par réflexe, elle remit de l'ordre dans ses cheveux, avant de lancer un « Bonjour... » léger aux personnes présentes. Il n'y avait pas beaucoup de monde, la plupart des personnes en âge de boire légalement étant encore au travail, mais cela allait se remplir sous peu, à n'en point douter.
Elle ne s'était même pas posé la question de savoir s'il serait là ou pas, ça sonnait comme une évidence, mais elle douta quelques instants en ne le voyant pas immédiatement. Elle décida de faire abstraction du problème en se concentrant sur ce qu'elle avait réellement à faire, à savoir: préparer son cours sur la poésie. Elle se posa donc à une des tables de la salle, privilégiant une banquette à des hauts tabourets, et sortit un recueil qui avait quelque peu pris la poussière dans la bibliothèque du lycée. Les adolescents devraient pourtant savoir qu'aucun fille ne résistait à quelques vers bien choisis déclamés au bon moment … Tant pis pour eux. Elle joignit à l'ouvrage un calepin et un stylo avant de finalement relever les yeux vers le bar. Un léger sourire ourla ses lèvres: il était bel et bien à son poste en cette fin d'après-midi. Passant une main dans ses longs cheveux blonds, elle appuya sa nuque dessus, posant son coude sur la table puis ouvrit le livre. De gênant au début, quand Aleusha l'avait poussée à répondre à ses sourires, à ses oeillades, ce jeu était devenu … quasiment naturel. Quasiment, parce qu'il lui fallait parfois faire taire des pointes d'appréhension qui la piquaient, et qu'il lui rappelait qu'elle n'était plus la jeune fille qui s'amusait à sourire aux garçons pour les faire fondre. Il y avait un fossé entre cette époque-là et celle d'aujourd'hui. Fossé qu'elle s'efforçait d'oublier, notamment ici et maintenant. Croisant les jambes, elle feignit à moitié de se pencher sur son livre, non sans couler un regard: irait-elle commander, viendrait-il le premier ? Ses yeux se baissèrent de nouveau, et elle commença le poème. Ironie du sort, il s'agissait d'un sonnet de l'ami Byron. Lord Byron, évidemment. La demoiselle se plongea donc dans sa lecture avec un sourire amusé, ayant déjà entendu le barman se faire appeler par un de ses collègues. La partie était ouverte. Mais ce qu'elle ne vit pas fut l'homme qui entra quelques secondes après qu'elle ait commencé sa lecture, qui s'accouda au comptoir et promena son regard sur sa silhouette. Si quelqu'un s'amusait à changer les règles ...
Dernière édition par Meredith Keating le Ven 16 Déc 2011 - 16:37, édité 1 fois |
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Invité
| Sujet: Re: Are you in the game ? - Byron Jeu 15 Déc 2011 - 22:47 | |
| Dix-sept heures à l'horloge. Le soleil déclinait et s’embrasait à l’horizon, offrant ses plus belles couleurs avant de s’éteindre pour la nuit, baignant la pièce d’un brun-doré agréable à l’œil. Cela faisait un petit moment que le Midnight Curfew avait ouvert ses portes, permettant aux premiers clients de se poser gentiment au comptoir ou autour d'une table. Il y avait quelque chose de rassurant dans la tranquillité qui régnait dans le bar, en ce début de soirée. Les employés étaient d'ailleurs les premiers à se délecter du calme avant la tempête. Une courte période de la journée pendant laquelle ils prenaient véritablement le temps d'écouter leurs clients, de les servir décemment. La nuit venue tout allait plus vite. Bien sûr, il y avait cette cadence sur laquelle ils s'alignaient et qui rendait tout plus excitant, néanmoins ils ne participaient qu'à des bribes de conversations, entendues à travers une musique trop forte et des brouhahas intempestifs. En y repensant, l'ambiance salon de thé des dix-sept heures avait toujours beaucoup amusé Byron, qui tout en étant de plonge, profitait des sons produits par la machine à café mêlés aux paroles magiques des Who à la radio. « We'll be fighting in the streeeeets... » « La ferme, Byron ! » Des rires fluets s'échappèrent des bouches des demoiselles assises près de l'entrée. C'étaient des lycéennes habituées, qui, comme tous les jeudis, prenaient un chocolat chaud offert par la maison, ou plutôt par un généreux serveur... Leur préféré. Byron, toujours occupé derrière le comptoir à essuyer les derniers verres qu'il venait de laver, leva la tête. Il lança à ses jeunes amies un large sourire avant de leur répondre : « Les filles... Apprenez que dans la vie tout se paye. » « Tes chocolats chauds ne valent pas la torture que tu nous infliges ! » « Un jour, je monterai sur ce comptoir avec ma guitare et toutes vos copines hurleront mon nom et porteront des t-shirts à mon effigie. » « Tu feras surtout fuir toute la ville avec ta voix de casserole. » Il s’apprêtait à rétorquer à nouveau, mais un son de clochette l’en empêcha. C’était celle de l’entrée. Une nouvelle cliente. Sourire en coin, il se tut et retourna à ses verres. Les filles, elles, reprirent leur conversation sans y prêter attention. Byron savait parfaitement qui avait pénétré le Midnight, et pour cause ce n’était pas n’importe qui. Meredith Keating, alias le professeur d’anglais le plus séduisant de toute la Nouvelle Salem. Il était heureux de sa venue, de toute évidence motivée par un travail à finir, comme souvent… Ou peut-être était-ce une excuse pour lui rendre visite ? L’idée élargit son sourire. La compagnie de la blonde était toujours appréciée par les Defoe, et par Byron en particulier. Elle avait ce charme hypnotique dont seules les femmes fatales telles qu'elles ont le secret. Pourtant, c’était bien elle qui semblait rougir, assise à sa table. Lisait-elle un roman érotique ? Ou juste une ânerie sans intérêt ? Etrangement, la scène lui rappela les fous rires qu’avait parfois sa mère lorsqu’elle lisait un bouquin qui l’intéressait. Souvent, il était intrigué, mais jamais assez pour qu’il se décide à lire au-dessus de son épaule. La vision de sa mère éclatant de rire suffisait amplement à le réjouir, tout comme à présent celle de la demoiselle assise face à lui. Rangeant l’ultime verre à sa place, le jeune homme plaça son torchon sur son épaule et redescendit les manches de sa chemise humide. Passant une main dans ses cheveux –fraîchement coupés à la James Dean, il s’approcha de la blonde et lui rendit son sourire énigmatique sans même y réflechir. « Salut. » Il prit une pause, le temps d’observer avec attention son regard pétillant et l’ouvrage qu’elle tenait entre ses mains. « J'espère que tu aimes mon dernier livre ? » Il laissa échapper un rire léger. « Qu’est-ce que je peux te servir, Meredith ? » |
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| Sujet: Re: Are you in the game ? - Byron Dim 18 Déc 2011 - 20:54 | |
| Salut.Finalement, elle n'eut pas très longtemps à attendre. Elle prit son temps pour appuyer son doigt sur le vers qu'elle était en train de parcourir, pour ne pas le perdre, et surtout, juste se faire désirer un peu plus longtemps. Elle ne savait pas bien d'où lui venaient tous ces réflexes, ce n'était donc pas d'Aleusha et de ses conseils puisqu'elle était seule. Ça ressemblait à sa façon de draguer avant, au début de l'université, quand elle savait pertinemment qu'elle était jolie, et que rien ne pouvait lui arriver, avec son frère hors du paysage. C'était … quasiment naturel, en sa présence. Et c'était reposant, quelque part. Elle finit donc par relever le visage vers lui, lui servant un demi-sourire qu'elle ne donnait sans aucun doute qu'à lui en ce moment. A la fois félin et sur la réserve, limite timide. Ce que des filles se damneraient pour savoir faire, sans doute les adolescentes auxquelles il parlait un peu avant, qui les observaient, en se donnant des légers coups de coude un peu plus loin. Ceci fit rire légèrement Meredith avant de finalement répondre: Bonsoir Byron ... Toujours aussi séduisant, comme si cela avait une chance d'avoir changé, surtout avec cette nouvelle coupe de cheveux. J'espère que tu aimes mon dernier livre ? Elle joignit son rire cristallin au sien. Effectivement, d'ailleurs tu as oublié de m'inviter à ta cérémonie d'anoblissement, Mylord ... Elle se pencha de nouveau sur son livre, reprenant la lecture où elle l'avait laissée pour le faire à voix haute: « Though my many faults defaced me, Could no other arm be found, Than the one which once embraced me, To inflict a cureless wound? » C'est vraiment magnifique, je dois dire. Je ne te connaissais pas si poète. Elle adorait ce passage, qui lui parlait toujours énormément. La souffrance, elle connaissait. Et la façon dont Lord Byron en parlait la touchait. C'est ce qui te vaut un si grand nombre d'admiratrices je suppose. Elle laissa un moment de flottement, avant de désigner les jeunes adolescentes d'un signe de tête. Juste le temps de lui laisser se demander s'il pouvait la ranger dans cette catégorie … ou non finalement. Petit sourire. Ça semblait si facile ...
Qu’est-ce que je peux te servir, Meredith ? « Surprends-moi » aurait sans doute été trop cliché, mais il flotta sur ses lèvres au travers d'un sourire sibyllin. Ou « Essaie de ne pas te tromper », il devait commencer à connaître ses goûts, même si elle n'en exprimait jamais énormément. Elle aimait dire peu sur elle, au final, rester évasive, selon Aleusha ça donnait une aura de mystère. Et pour elle, cela mettait des barrières, ou tout du moins une distance suffisamment confortable pour être à l'aise avec lui dans leurs oeillades et ces échanges qui voulaient tout et rien dire à la fois. De quoi avait-elle envie ? Pas d'alcool, il était bien trop tôt pour ça, trop tard pour un café, opter pour un chocolat, pourquoi pas, ou alors: Un thé s'il-te-plaît. Pour le choix, je te fais confiance. Elle sourit doucement avant d'avoir un léger mouvement de main comme pour le renvoyer gentiment. Je vais te libérer avant de me faire lyncher par ton fan club, j'en ai quelques-unes en cours en plus, je ne voudrais pas risquer de devoir lire une dissertation sur un amour déçu pour un ténébreux jeune homme plus âgé, par la faute d'une blonde inconnue affublée de toute sorte de défauts plus horribles les uns que les autres. Ce qui risquait fortement d'être le cas. Ou de commencer des rumeurs au sein de l'établissement, mais ça, à la limite, cela ne la gênait pas tant que ça. Si cela pouvait en décourager d'autres, au contraire, ce ne serait que du bénéfice. Mais apparemment, juste les voir discuter tous les deux n'exaspérait que les demoiselles qui étaient le centre de l'attention du séduisant barman quelques minutes auparavant: l'inconnu accoudé au bar, attendant toujours de se faire servir, pianotait sur le bois du comptoir avec impatience, ne désirant visiblement qu'une chose: que le serveur débarrasse le plancher pour prendre sa place. D'ailleurs, c'était sans doute parce qu'il attendait sa consommation qu'il ne s'était pas encore levé pour prendre place en face d'elle. Meredith, parfaitement inconsciente de ce qui se préparait, remit une longue mèche blonde derrière son oreille, attendait que Byron parle de nouveau ou s'en aille pour reprendre sa lecture. |
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Invité
| Sujet: Re: Are you in the game ? - Byron Mar 20 Déc 2011 - 14:13 | |
| Un sourire avait illuminé son visage à la minute même où il s'était aperçu de sa présence. La flamboyante Meredith Keating avait pénétré son bar et il s'en réjouissait. Comme à son habitude, elle avait le visage fourré dans ses livres. On ne réinvente pas les profs d'anglais, ou du moins certainement pas elle. Il ne perdit pas de temps pour lui lancer une plaisanterie sur l'auteur de l'ouvrage qu'elle tenait, et qui était son homonyme. Le rire qu'il lui arracha sonna à ses oreilles comme du cristal… Et elle avait raison, les mots de ce Byron-là étaient de toute beauté, et peut-être même révélateurs, placés sous une certaine lumière… Car la peine, la souffrance avaient été son lot quotidien durant plusieurs mois, et en ce jour, certaines douleurs se réveillaient encore. Et était-ce également le cas de la sublime lectrice qui se tenait face à lui ? Que se cachait-il derrière ses yeux de biche et son sourire resplendissant ? Les coeur des femmes ont cette propriété naturelle qui les laissent dans l'ombre, le mystère et le flou de leurs meilleurs atours. « J'ai bien d'autres talents insoupçonnés… » Clin d'oeil pour accompagner sa réponse. La belle désigna les demoiselles à l'arrière d'un signe de tête et commenta. Si elle en faisait parti ? Peut-être, peut-être pas. Disons au moins qu'elle ne jouait pas dans la même cour, et ne touchait certainement pas le même point, chez lui. À nouveau, il lui rendit volontiers son sourire. C'étaient toujours ces échanges de regards qui rendaient toute sa complicité à leur relation… Mais il y avait également le tablier qu'il portait qui les distanciait. Et s'il n'était pas serveur, mais la main à l'origine des vers qu'elle lisait, est-ce que les choses seraient différentes ? Ses mots le ramenèrent à la dure réalité, sans toutefois l’achever dans son élan d’amabilité usuelle. « Un thé s'il-te-plaît. Pour le choix, je te fais confiance. » Quant à la suite de son discours, elle ne fit qu’éveiller en lui un bref rire et l’incita à retrouver son comptoir. « C’est comme si c’était fait, flawless Blondie. Nos réputations nous précèdent, je conçois tout à fait qu’il faille faire attention, les adolescentes peuvent parfois détenir pire qu’une arme nucléaire. »
Le temps de mettre de l’eau a bouillir, il s’ouvrit une bière et commença à boire, à son tour… Mais décidemment les jeunes filles du fond n’étaient pas décidées à lui laisser le moindre répit. « Byron ! Reviens par ici, on est en pénurie de chocolat ! » « Message reçu. » Il déposa sa bouteille et alla chercher les tasses vides laissées sur leurs tables pour les remplir à nouveau. « Cette fois il faudra payer, les filles. Sauf si vous me laissez ajouter un ingrédient secret… » Sourire en coin, elles ne purent résister à la tentation. Si elles savaient ! L’insouciance de la jeunesse avait bien des revers, et en ce jour elles découvriraient le premier : ne jamais faire confiance à un commerçant qui vous fait trop de cadeaux. Après tout rien n’est gratuit en ce monde, et ce sourire qui pendait à leurs lèvres était bien trop lumineux à son goût. Après environ trois minutes il revint avec quatre chocolats bien chauds, presque brûlants, qu’il déposa délicatement sur leur table. « En espérant que ça vous plaise. »
Il n’y avait pas à dire, le Midnight en salon de thé pouvait parfois être… risible. Si auparavant on lui avait dit qu’il servirait du thé et du chocolat comme une femelette, Byron ne l’aurait certainement jamais cru. Mais il était loin de s’aligner avec ces mamies anglaises des Tea Rooms, et cela Heather et ses copines le comprendraient très bientôt. Il s’éloigna finalement d’elles et s’approcha de Meredith pour lui apporter son Twinnings thé vert, un grand classique apprécié par la plupart des femmes. À tous les coups il s’attendait à un strike. Bien qu’il devait d’abord s’enquérir de la réaction des lycéennes qui, à ce propos, émirent un cri des plus stridents et l’interpellèrent. « Mais, mais… T’es un malade ! » « T’as mis quoi dans ton chocolat ?! » Sourire vainqueur. Après avoir déposé la tasse d’eau chaude face à la blonde, il croisa les bras et leur lança : « Chocolat-tabasco, la mia specialità. » |
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| Sujet: Re: Are you in the game ? - Byron Mar 20 Déc 2011 - 18:58 | |
| J'ai bien d'autres talents insoupçonnés… Etrangement, je n'en doute absolument pas, lui répondit-elle alors que son sourire passait de la pulpe au coin de ses lèvres. Le clin d'oeil l'aurait fait rougir dans d'autres circonstances, mais avec lui, il rosit à peine ses joues, ce qui pouvait être simplement un signe … d'excitation ? Ne vous y trompez pas, c'était juste le fait qu'autant Meredith jouait allègrement, autant elle était peu sûre d'elle en réalité, et que le charme du beau barman ne la laissait pas si insensible qu'elle avait bien voulu le laisser entendre à Aleusha quand elle l'avait encouragée à se remettre en salle. Et en même temps, elle soupçonnait fort son amie de ne pas avoir été dupe, devant se dire que si finalement elle s'y laissait prendre, ça ne pourrait que lui faire du bien. Mais ce n'était pas vraiment à l'ordre du jour, il y avait des données dont la prof d'arts plastique n'avait aucune idée, même si elle en soupçonnait peut-être vaguement l'existence. En tous les cas, certes, Byron, même sans être Lord et sans être poète, était charmant. Mais cela s'arrêtait toujours là, étant donné qu'il travaillait à chacune de leurs rencontres. Et peut-être était-ce ce qui la rassurait au final, et qui permettait cette complicité, ou tout du moins, le début de celle-ci. C’est comme si c’était fait, flawless Blondie. Nos réputations nous précèdent, je conçois tout à fait qu’il faille faire attention, les adolescentes peuvent parfois détenir pire qu’une arme nucléaire. Et encore, tu ne les vois que le soir, je les fréquente toute la journée personnellement … je ne peux pas me permettre la moindre erreur, même pour quelques vers déclamés par Byron lui-même. Et un sourire, un clin d'oeil, juste le fait de discuter avec lui en fait, de le chercher et inversement. Ce n'étaient que des paroles, elle n'avait pas peur des rumeurs, enfin, pas de cet acabit. Et si des jeunes filles s'amusaient à dire quoi que ce soit, elle se ferait un plaisir de leur rappeler qu'elles étaient mineures. Mais bon …
Elle retourna à son livre, assistant de loin à l'échange avec les adolescentes. Stupidement, elle le suivit, se demandant si en fait il draguait vraiment toutes les clientes comme il le faisait avec elle. C'était bête, n'est-ce pas ? Se sentir unique, elle le recherchait souvent. Peut-être parce qu'elle s'était longtemps sentie anonyme à cause de son frère. Elle releva les yeux, le regardant s'affairer. Un sourire sans joie orna ses lèvres alors qu'elle retourna aux vers de Lord Byron. C'était ridicule. Mais elle se sentait tellement ordinaire. Ou trop à part, mais pas pour les bonnes raisons. Alors juste être remarquée comme une belle femme, et avoir droit à un traitement pas ordinaire lui avait plu, dans l'idée. Lamentable était le mot correspondant, sans doute. Nouveau léger soupir qui s'échappa de ses lèvres. Mais qui fut interrompu en plein vol par une voix qui s'éleva juste à côté d'elle, près, un peu trop près à son goût d'ailleurs, parce qu'elle n'avait entendu personne approcher: Qu'est-ce qui peut donc faire soupirer une femme telle que vous ? Les pitreries sans saveur de ce dom Juan de supermarché peut-être ? Ceci n'était pas une bonne surprise. Ses yeux trouvèrent ceux de l'homme qui l'observait depuis le début, qui s'était familièrement accoudé à sa table, lui cachant la lumière afin de stratégiquement l'empêcher de lire son bouquin. Le genre plus vieux qu'elle, la quarantaine sans doute, le regard direct, et qui la déshabillait sans doute déjà par la pensée. Il allait sans doute se la jouer cultivé, avant de passer aux allusions salaces voir de poser sa main sur elle. Elle se recula, faisant mine de se rasseoir sur son tabouret, mais d'un coup d'un seul, elle était beaucoup moins détendue. Son sourire avait perdu de son naturel. Elle remit ses cheveux en place, d'un mouvement cette fois nerveux de la main, et absolument pas charmeur. Pas du tout. C'est juste ... Elle allait essayer de sortir quelque chose d'intelligent, pour défendre Byron et pour l'envoyer sur les roses même s'il fallait bien dire que ce n'était pas son fort, quand la sonnerie du portable de l'homme retentit. Il leva un doigt impérieux, la coupant net, et regarda l'écran: Désolé ma belle, je ne serai pas long. Allô ? Il se leva finalement, et sortit du bar. Outrée, elle avait ouvert de grands yeux et refermé la bouche. Et voilà, entre autres pourquoi elle n'aimait pas les hommes et s'en méfiait comme la peste.
Elle tentait de calmer l'énervement conjoint à la panique qui montait quand Byron revint avec son thé. Parfait. Elle lui sourit, et respira l'odeur qu'elle ne reconnut par forcément, mais qu'elle sut apprécier: Parfait, tu as vraiment un goût sûr apparemm... Elle fut coupée par des exclamations horrifiées venant de la table des adolescentes et ne put s'empêcher d'éclater de rire à la réponse de Byron, se cachant derrière sa main pour ne pas trop les offenser. Elle secoua la tête, tentant de calmer son hilarité, tandis que les gamines continuaient de hurler à qui mieux mieux: Mais, c'est affreux ! T'es vraiment trop con! Elle n'en pouvait plus, et finit par parvenir à se calmer, et demander au serveur, désignant sa tasse: Est-ce que je dois m'inquiéter aussi ? Au cas où le thé-tabasco soit ta seconde spécialité ? Tu m'avais caché tes origines italiennes ... Les lèvres toujours pleines de ce fou rire qui l'avait étreinte, elle n'avait pas vu l'autre con revenir, et il se percha sur le tabouret à côté d'elle, sans y avoir été invité: Désolé, le bureau, tout ça, ils ne peuvent vraiment pas se passer de moi … Vous êtes encore là, vous ? dit-il de façon légèrement dédaigneuse à Byron. Cela eut au moins pour effet de lui mettre une gifle suffisante pour qu'elle perde toute envie de rire. Tout à fait, et si sa présence vous dérange, je crois que vous avez choisi le mauvais bar, vous risquez de le voir très souvent dans le coin ... Ce n'était pas dépourvu d'humour, et elle l'assortit d'un sourire aimable légèrement forcé. Olah ma belle, allons-y doucement. Ce sera un café pour moi, jeune homme, merci ! Vous savez que vous êtes sexy quand vous vous indignez ? reprit-il en posant de nouveau son coude sur la table, son menton dans sa main, comme si Byron n'existait pas. |
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